Hier soir, les Verts n'ont pas perdu, ils ont tout simplement été atomisés par une équipe de Lorient qui a su exploiter l'infinie faiblesse de stéphanois en perdition. Outre Timothée Kolodziejczak, deux autres joueurs ont largement participé à cet accident industriel...
La 61ème minute aura été celle de trop, celle de la bascule entre espoir et honte. C'est la minute choisie par le virevoltant Enzo Le Fée pour aller crucifier un Paul Bernardoni abandonné par sa défense... Les Verts étaient pourtant avertis après avoir encaissé un premier but justement annulé par l'arbitrage vidéo. Mais il était écrit que nos joueurs, ainsi que notre entraîneur, seraient à contre-temps et à contre-courant pendant toute la rencontre.
En ne réorganisant pas son bloc plus tôt, Dupraz a laissé les Verts s'exposer et les lorientais prendre confiance. Derrière un Mangala inexistant, un Moukoudi fidèle à sa légendaire lenteur et un Kolodziejczak régulier dans son incompétence à se placer défensivement, Paul Bernadoni s'est fait transpercer.
La 61ème minute a donc permis aux lorientais de passer devant au score (3-2) et à Pascal Dupraz de constater que décidément, Timothée Kolodziejczak n'est pas (plus ?) le défenseur rassurant qu'il a pu être à un moment. Ni une, ni deux, le coach stéphanois décide de lancer ses atouts Trauco et Neyou. Les deux bannis du groupe étaient de retour, le premier d'Amérique du Sud où Dupraz lui reprocherait de se plaire un peu trop, et le second d'une longue convalescence davantage psychologique que physique. Pour faire simple, Trauco est venu remplacer un Kolodziejczak aux abois et Neyou renforcer un milieu de terrain qui manque cruellement de technique.
Le coup de poker aurait pu fonctionner, sauf qu'on ne sort pas du chapeau des joueurs habituellement en tribune en espérant qu'ils apporteront tout ce qu'il manque aux Verts. 7 minutes après ces entrées, Neyou se distingue par un geste efficace à défaut de s'avérer esthétique. Un ceinturage en bonne et due forme afin d'empêcher son adversaire de lancer une énième attaque dans le dos de nos centraux. Carton jaune logique.
Dans la minute qui suit, et même si l'arbitre de la rencontre a peut-être dégainer bien vite, le triste Neyou s'en va glisser une semelle qui le ramènera aux vestiaires 8 minutes après son entrée en jeu. Un délice pour des supporters stéphanois qui n'avaient toujours pas digérer la bourde de Kolo et le 3ème but des Merlus.
Il était écrit, pourtant, que les supporters stéphanois allaient boire le calice jusqu'à la lie. Miguel Trauco aura lui aussi toute son influence dans cette fin de match en étant en cause dans deux des trois buts qu'encaisseront les Verts par la suite. 8 minutes cauchemardesques pour l'un, 29 minutes catastrophiques pour l'autre... Une chose est certaine, ce qui liait et unifiait hier soir nos Verts c'est bel et bien une médiocrité pas assumée mais pourtant tellement réelle...