La période des soldes bat son plein en France depuis mercredi. L'occasion pour l'ASSE de démontrer qu'elle sait s'inspirer de l'actualité. La rencontre des Verts face à Laval a une nouvelle fois montré à quel point les Stéphanois sont capables de se saborder tout seuls. Une nouvelle désillusion qui nous permet de dégager trois enseignements pour la suite...

Le match nul (0-0), péniblement obtenu face à des Lavallois qui méritaient certainement davantage en terres foréziennes, est finalement une bonne opération pour l'ASSE. Comment être déçus après cette rencontre qui a largement démontré que les Verts sont encore loin d'être une équipe capable de jouer les premiers rôles dans cette Ligue 2.

Physiquement, tactiquement, mentalement : les Verts vivent à crédit !

Car cela aura sauté aux yeux de tout le monde, les Verts 2024 n'ont rien perdu de leurs mauvaises habitudes de 2023. Il y a pourtant eu une lueur d'espoir lorsque le club a communiqué le score du match amical joué il y a une semaine face au GF38. Une victoire 3-0 obtenue lors d'une confrontation jouée dans un huis clos des plus confidentiels. Il a donc fallu en déduire que nos Verts, au cours des trois fois 45 minutes disputées contre des Grenoblois 3ème de L2, avaient fait le travail et enfin trouvé la recette de l'attaque prolifique ! 

Le rêve fut de courte durée. Dès les premières minutes face à Laval, on savait ces Verts-là toujours convalescents. En fin de rencontre, nous en étions certains. Tactiquement, aucune verticalité dans le jeu. Beaucoup de passes, de possession, mais tout est resté très stérile. Olivier Dall'Oglio n'a pas encore trouvé la recette qui permettra à l'ASSE de libérer son jeu. Les plus optimistes diront que St-Etienne a gardé ses buts inviolés. Une consolation qui permet aux hommes d'ODO de rapporter un point.

La fin de rencontre a également montré que les Stéphanois ne sont pas au point physiquement. Difficile d'incriminer le virus qui a touché les hommes de Batlles à la Plagne en juillet dernier. Seule excuse entendable, la grosse charge imposée par le staff qui a pu émousser le groupe. Espérons que ce soit cela. Il y a encore dix jours avant que l'ASSE se déplace à Pau. À ce moment-là, il faudra engranger des points et retrouver ses jambes. 

Il faudra également se remettre la tête à l'endroit. Les Verts 2024 usent de la méthode Coué comme ceux de 2023 là encore... "Il faut", "on doit"... Les intentions sont bien présentes, mais s'évaporent une fois le coup de sifflet retentit et que commence la rencontre. Les joueurs d'ODO ne sont pas plus enthousiasmants que ceux de Batlles. 

Un club qui impose une pression low-cost !

La faute peut-être aussi à des supporters qui finissent, eux aussi, par abdiquer. S'ils sont présents en tribune et offrent avec générosité leurs plus beaux chants, les supporters stéphanois ne mettent plus trop de pression sur une équipe dont on finit par se désintéresser. La fameuse pression de l'ASSE, comparable à celle que l'on connaît à l'OM ou encore au PSG. Cette pression de tout un club, de ses supporters, de ses dirigeants, de son histoire... Et bien, il n'y a plus rien à St-Etienne. Samedi, le stade n'a pas sifflé lorsque les Verts multipliaient les passes latérales ou en retrait, lorsque les hommes d'ODO n'emballaient pas le match, ne pressaient pas l'adversaire... Le stade est sage. Il est patient. Il devient, encore une fois, indifférent.

Alors si les supporters n'imposent pas de pression, il y a fort à parier que les dirigeants ne restent pas les bras ballants. Qu'ils accompagnent le discours du coach et maintenant les joueurs focus sur l'objectif "remontée". Même pas... Jean-François Soucasse, Loïc Perrin et Samuel Rustem sont fidèles à ce qu'ils ont toujours été dans ce club : transparents. Aucune présence, aucune consistance à un moment clé de la saison où le discours du coach a besoin d'être relayé. Il ne leur est pas demandé d'effectuer la causerie dans le vestiaire, mais juste de faire preuve de détermination quant aux objectifs, de solidarité avec le discours du coach et de fermeté lorsque l'équipe offre la "bouillie" servie ce samedi.

Finalement, l'équipe est à l'image de ses dirigeants : elle manque de courage et d'inspiration.

Soldes : Une direction en mode liquidation !

Toutefois, la direction ne reste pas inactive. Il n'a échappé à personne que de nombreux absents ont amputé l'équipe de certains joueurs d'expérience. Une situation à la décharge d'Olivier Dall'Oglio face à Laval.

En revanche, les absences de Monconduit et Charbonnier étaient motivées par leur statut dans l'équipe. Devenus "moins désirés", pour ne pas dire "indésirables", les deux joueurs sont priés de se trouver un point de chute. Charbonnier semble bien parti pour atterrir à Bastia. Monconduit pourrait quant à lui partir dans le sens opposé, du côté du Nord où le Paris FC et Valenciennes lui feraient les yeux doux... La direction lance donc l'opération dégraissage. Une très bonne chose qui n'est cependant pas sans conséquences. Toujours incapable d'anticiper, l'ASSE doit compenser ces départs et également les absences dues à la CAN.

L'effectif d'ODO s'en retrouve chamboulé et il n'a échappé à personne que le coach stéphanois avait mis un coup de pression à son directeur du recrutement à l'issue de la rencontre face à Laval : "Oui bien sûr il y a eu des choix qu’il faut faire à un moment donné. Il y a des jeunes qui sont là, il y a ce mercato dont on parle toujours et qui va durer jusqu’au 31, qui peut aussi nous ennuyer la vie. Parce qu’on a des joueurs qui peuvent être en partance, qui ne savent pas s’ils vont partir ou rester. C’est compliqué pour un entraîneur de pouvoir gérer tout ça. Je pense que vous l’avez vu aujourd’hui comme moi, on manque de profondeur. On a besoin d’avoir cette profondeur devant. Des joueurs qui percutent. On a ça, et puis après certainement un joueur qu’on ne connaît pas encore, que l’on souhaite pour étoffer cette attaque qui en a besoin. Mais là sur le match d’aujourd’hui, on a besoin de ça mais on a aussi besoin des passeurs, des passeurs qui au bon moment son capable de donner le ballon comme on l’avait vu sur le match de Bastia."

Nul doute que Loïc Perrin doit scruter les listes remontées par son logiciel afin de trouver les profils demandés par son coach. Nul doute que Jean-François Soucasse va lui en donner les moyens. Nul doute que Samuel Rustem va s'assurer que les joueurs recrutés sauront humainement s'intégrer dans ce club où règne une pression sans égal. A moins que chacun ne pense déjà à la prochaine période de soldes, celle à laquelle ils pourraient faire l'objet d'une liquidation...