L'ASSE se déplacera ce samedi à Amiens (15h) pour une rencontre qui, si elle se conclut par une défaite, pourrait mettre le feu à la maison Verte. De feu, il pourrait également en être question dans les tribunes avec l'autorisation de craquer des fumigènes pour les supporters... Amiénois.
Depuis la saison 2020/21, un dispositif permet d'organiser le craquage de fumigènes dans les stades. Pour cela, le club qui accueille la rencontre doit en faire la demande à la LFP et répondre à des exigences. A l'époque, Roxana Maracineanu, alors Ministre des sports, expliquait :
"(Les expérimentations sont possibles) Si les supporters y sont favorables, et les clubs aussi. Il faudra que les clubs s’approprient ce sujet, et qu’ils nous les proposent au moment des premiers matchs de la reprise du championnat. Les expérimentations de spectacles pyrotechniques qui impliquent des supporters pourraient voir le jour fin juillet, début août, précise la ministre des Sports."
Une première expérimentation à Toulouse la saison passée
L'an passé, le 18 septembre 2021, suite à une demande de Toulouse, la LFP a accepté de donner son accord, sous certaines conditions, pour l'utilisation d'engins pyrotechniques à titre expérimental. Ces conditions sont la présence d'un artificier professionnel pour encadrer l'utilisation, des équipements de protection et l'installation d'une zone sécurisée.
Cette expérimentation revêtait, selon le TFC, un "caractère exceptionnel puisqu’elle est la première en France depuis le retour des supporters dans les stades. La réitération de l’expérience ne pourra être envisagée qu’à l’aune des conclusions établies après le match face à Grenoble."
Depuis, très peu de clubs de ligue 2 avaient pris la balle au bond. Ce samedi, le stade de la Licorne sera le théâtre de cette expérimentation. Ainsi, les les supporters de la tribune Nord pourront utiliser des fumigènes.
Patrice Descamps, directeur général de l'ASC, se veut dans l'ouverture comme il l'explique dans le Courrier Picard. "Il faut qu’on soit dans l’échange et le dialogue avec nos supporters. Ils sont venus nous voir en nous disant qu’ils souhaitaient faire quelque chose pour la venue de Saint-Étienne. Plutôt qu’ils le fassent de manière sauvage en prenant des amendes, il existe à la LFP ce dispositif expérimental utilisé par de nombreux clubs de L1 et quelques clubs de L2. On s’est porté candidat."
Une autorisation conditionnée et très encadrée !
Ainsi, le club d'Amiens a constitué un dossier qui a été déposé à la LFP et été validé. Il est à noter qu'il est essentiel que pour arriver à son terme, un tel projet soit porté par un club et ses supporters marchant main dans la main... Cela n'empêche pas de se plier à certaines obligations comme l'explique le directeur général de l'ASC : "Il y a plusieurs obligations, dont la présence d’un artificier le jour du match, et on a travaillé en amont. On doit préciser au centimètre près toute l’organisation. Il y a tout un protocole à respecter."
Outre les relations extrêmement tendues entre la direction et les Ultras stéphanois, ce dispositif explique sûrement pourquoi Geoffroy Guichard n'a pas accueilli l'expérimentation. Les supporters stéphanois semblent vouloir jouir d'une totale liberté pour "craquer" sans s'astreindre à un périmètre imposé. toutefois, la porte s'ouvre et certains clubs comme Amiens s'engouffrent : "On va essuyer un peu les plâtres, reconnaît Patrice Descamps. Mais c’est très symbolique par rapport à la nouvelle gouvernance qu’on veut mettre en place. Les supporters achèteront les fumigènes qui font l’objet d’un contrôle très réglementé."
Les stéphanois pas autorisés à craquer !
Amiens, qui a dû s'acquitter de 8000 euros d'amende la saison dernière, a vu sa demande confirmée par la préfecture et la LFP. Les Amiénois pourront donc brandir, en toute légalité, des fumigènes durant la rencontre face à l'ASSE. "Il vaut mieux être dans le dialogue que de payer des amendes. J’ai apprécié leur démarche. On travaille dans le bon sens et ils ont compris notre fonctionnement. S’ils sont réglos, on le sera aussi mais s’ils ne le sont pas, on durcira notre discours", conclut Patrice Descamps.
De leur côté, les supporters Stéphanois ne pourront pas participer à cette fête puisque l'autorisation ne vaut pas pour l'ensemble du stade, ni pour les deux clubs. Il faudra donc "se contenter" de chants pour pousser les hommes de Laurent Batlles !