Le milieu de 32 ans s’épanouit en Grèce et vit une véritable deuxième jeunesse footballistique avec plus de maturité selon lui. Au point même de croire en ses chances pour être sélectionné par Didier Deschamps pour aller au Qatar.

Poussé vers la sortie par Claude Puel en 2020

Nous avions quitté Yann M’vila le 14 septembre 2020, lorsque l’ASSE avait communiqué le départ du milieu de terrain du club, pour rejoindre l’Olympiakos. Claude Puel avait obtenu gain de cause, lui qui appelait aux départs des joueurs aux gros salaires, à défaut d’avoir réussi à faire partir Khazri, Boudebouz ou Trauco. 

Une sortie contrainte (mais acceptée) par la petite porte pour celui qui a joué au total 91 matchs sous le maillot vert, participant à la remontée spectaculaire du club au classement sous l’impulsion de Jean-Louis Gasset qui l’avait fait venir à l’hiver 2018. Mais également en participant à l’épopée en Coupe de France jusqu’à la finale, et aussi à une campagne européenne, peu glorieuse il faut le dire. 

Yann M'VILA of Saint Etienne during the Ligue 1 match between AS Saint-Etienne and Football Club Lorient, at Geoffroy-Guichard Stadium, Saint-Etienne, France on 30th August 2020. (Photo by Romain Biard/Icon Sport)

Le feuilleton M’vila avait agité toute la fin du mercato de l’ASSE, indemnité de transfert ? L’ASSE voulait, l’Olympiakos non. Le club grec avait finalement obtenu gain de cause, et Sainté s’était « contenté » de l’économie des salaires de ses 2 ans de contrat restants : environ 8 millions d’euros.

 

Une seconde jeunesse et une forme olympique

Depuis ce temps-là, celui qui, fût un temps, formait un duo si complémentaire avec Ole Selnaes au milieu, s’épanouit en Grèce, et c’est peu de le dire. Alors que l’Olympiakos affronte le FC Nantes ce soir en Ligue Europa, le joueur formé au Stade Rennais s’est confié au journal l’Equipe.

Celui qui a déjà disputé 114 matchs avec les grecs depuis son arrivée, est titulaire indiscutable au milieu de terrain. Il a même pu participer à deux reprises à des phases de groupes de Ligue des Champions avant d’être, les deux fois, renversé en Ligue Europa. Une raison parmi tant d’autres de son épanouissement, il ne le cesse de le répéter, il est heureux : « Je suis heureux, c'est clair. Sincèrement, il y a tous les critères pour être épanoui. Je suis dans un grand club, avec de belles infrastructures, des supporters qui me donnent de l'amour, avec de la passion. Puis il y a la ville, la mer, le temps… »

Yann M'VILA during the SuperLeague match between Olympiakos and AEK Athens, on 13th February 2022
Photo by Eurokinissi / Icon Sport

 

Yann M’vila ne le cache pas, depuis son départ de Sainté en 2020, il considère avoir encore progressé : « La différence que je peux souligner, c'est la maturité. Mes qualités de joueur sont toujours les mêmes. Mais sur le terrain, je vais plus réfléchir, notamment sur le positionnement, pour ne pas courir pour rien, le faire intelligemment. Je fais des efforts sur un terrain, beaucoup, mais plus les mêmes. »

Ce rêve bleu

Un épanouissement, des aventures européennes, des bonnes performances et une confiance en soi qui lui font même espérer un billet dans l’avion de la délégation française pour le Qatar dans quelques jours : « J’y crois bien entendu. C'est une fierté de porter les couleurs de la France. Les 22 sélections m'ont toujours donné envie de jouer. Je suis très attaché à mon pays et je suis prêt à donner le meilleur de moi-même. Même à pied, de Grèce, je viens. L'équipe de France m'a aidé à devenir le joueur que je suis. Et pour être honnête, j'y crois même pour la Coupe du monde. »

Yann M VILA / Samir NASRI - 19.06.2012 - Suede / France - Euro 2012
Photo : Amandine Noel / Icon Sport

Mais ça n’empêche pas celui qui a un temps joué à Kazan, de faire un bilan lucide sur sa carrière, « pas celle qu’il aurait rêvée ». «  Dans l'ensemble c'est plutôt bon, j'ai plus de 500 matches en professionnel et ce n'est pas des entrées en jeu, c'est 85/90 % de titularisation. J'ai 22 sélections, 19 titularisations. Ma carrière est plutôt bonne, pas celle que j'aurais rêvée. Mais ça, c'est en partie à cause de l'étiquette qu'on m'a collée. Je n'ai pas eu la chance de certains après avoir fauté. »