Laurent Paganelli, en interview sur la chaîne youtube "Convoqué", se livre sur sa carrière et sur les péripéties de sa vie. Une histoire que de nombreux stéphanois ne connaissent probablement pas. Une interview touchante et sincère... à la Paganelli ! Extraits.

Team of Saint Etienne in July 1982 at Geoffroy Guichard for official photo:
1er Rang de g a d: Johnny Rep,Jean FranÁois Larios, Yves Colleu, Laurent Paganelli, Jean FranÁois Daniel, Thierry Wolff.
2eme rang: Flemming Christensen, Philippe Mahut, Bernard Genghini, Alain Moizan, Eric Solignac, Patrick Battiston, Robert Herbin.
3eme rang: Gerard Janvion, Patrick Lestage, Laurent Roussey, Jean Castaneda, Jean Louis Zanon, Thierry Oleksiak.
Photo by Jean Michel Bancet /Icon Sport.

Sa vision du football

Moi j'ai toujours été dans le football plaisir. J'avais envie de jouer comme j'avais envie et de m'entraîner aussi comme j'avais envie et dans une structure professionnelle c'est impossible, encore plus à Saint-Étienne !

J'ai beaucoup de respect pour ses joueurs. Personnellement, je n'avais pas prévu de faire une carrière dans le football et je me retrouve à Saint-Etienne, c'est le PSG d'en ce moment ! Il y a que des grands joueurs, j'avais l'impression que c'était des monstres. C'était des grands professionnels et de suite tu te dis qu'il va y avoir du boulot ! En 1981, on a été champion et on avait vraiment une belle équipe. J'ai grandi grâce à des grands joueurs comme Platini, Janvion, Repp. J'avais 18-19 ans à cette période !

Moi dans le football ce que je retiens, ce ne sont pas les titres, ce sont les partages !

Du rêve au cauchemar !

Robert Herbin m'écarte de l'équipe après un match de coupe d'Europe... À cette époque, les gens étaient pas dans l'explication et dans ces moments-là tu dois te forger un caractère et montrer à l'entraîneur qu'il avait tord. J'aurais pu signé à Auxerre avec Guy Roux mais finalement il y a Courbis qui m'appelle pour Toulon ! J'ai dis à ma femme on signe à Toulon, j'avais besoin de retrouver le Sud. Mon frère Michel veut aller fêter le 14 juillet chez ma grand mère et je lui dis de venir à Toulon pour le fêter avec moi. Il décède sur la route... Je me suis jamais libéré de ça, je me sens fautif. Tous les jours où tu te lèves, tu te sens responsable !

Quand il m'est arrivé ce drame, tous les gestes simples du football, je ne pouvais plus les faire. C'est incroyable. Je me suis rendu compte que le mental décidait de tout. Tout doit être en accord ton corps, ton esprit etc. À aucun moment, tu peux revenir à ce que tu maîtrisais et tu ne le maîtriseras plus jamais. Après ça, dans ma tête j'ai arrêté le football. J'ai signé à Grenoble avec un contrat de ans avec un salaire confortable. Ensuite, j'ai arrêté parce que j'y arrivais pas et par respect pour le club. J'ai été mal pendant deux ans où j'ai été en maison d'arrêt et j'ai ensuite signé à Avignon.

Laurent PAGANELLI - 20.04.2009 - Studio - Les dessous du Sport - Paris
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"J'ai été mal pendant deux ans où j'ai été en maison d'arrêt"

Mes repères c'est le football, j'avais besoin de me relancer et c'est le football qui m'a sauvé avec Canal+ qui est arrivé ensuite. Ce que je ne pouvais plus faire en pratique, je le fais avec ma voix. C'est la continuité de ma carrière stoppé à 28 ans. J'ai joué en amateur avant d'entrer à canal à 35 ans.

Durant cette période, avant Canal+, j'avais plus d'argent. J'ai vécu deux mois sur le chômage et ensuite plus rien. D'ailleurs pendant 1 an j'ai dormi à gare de Lyon. Pour te donner une idée, quand je suis champion de France avec Saint-Etienne, je touchais l'équivalent de 2000 euros. Le plus gros salaire que j'avais c'était à Toulon à 7000 euros. On a fini comme ça. Ensuite, Canal est arrivé et je gagnais 1500 euros par mois. Il fallait toujours jongler avec tout. Cela m'a beaucoup servi ces épreuves.

L'étiquette d'éternel espoir

Quand tu arrives à 20 ans en ayant déjà fait 7 ans de football intense (il évoque son exposition dès 13 ans), je suis dans une usure physique et mentale qui est terrible. J'ai eu une carrière mais j'ai pas eu la carrière conforme à mes qualités. J'aurais du avoir une progression plus lente pour arriver à maturité à 22-23 ans mais ça n'a pas été comme ça !