Julien Sablé, désormais éloigné du quotidien de l'ASSE, s'est exprimé dans le journal Le Progrès. S'il accompagne actuellement cinq entraîneurs en formation dans le cadre du BEPF, l’ancien entraîneur adjoint de l'ASSE n'oublie pas sa carrière et espère retrouver un banc dès que possible. Extraits.
Julien Sablé : "Le terrain me manque. Il n’y a que 58 postes de numéros 1 (Ligue 1, Ligue 2 et National NDLR) et après, il faut être adjoint, mais les places valent cher. C’est un métier rude où seul le résultat compte pour les dirigeants. Il faut être blindé par rapport à ça.
J’ai rencontré quelques dirigeants pour des postes de numéro un. C’est la difficulté de ce métier qui est un jeu de chaise musicale, où vous avez un collègue qui est sur la sellette et tout le monde se propose. Mon objectif est de prendre une équipe, mais je n’ai jamais fermé la porte à un rôle d’adjoint parce que je n’ai que 42 ans. C’est une question de rencontres. Je me suis attelé à un truc, c’est de regarder deux à trois matchs par jour avec un focus sur le National, parce que je n’y ai pas joué et je connaissais peu. Je connais maintenant tous les effectifs pour pouvoir postuler."
Reprendre le groupe pro en pleine crise : une erreur !
"Des fois, on refuse parce qu’on ne sent pas le coup. Tout fait partie du diagnostic qu’on établit. Il y a des clubs où on vous donne des objectifs, mais, avec l’avis que vous vous faites de l’effectif ou des infrastructures, il faut savoir dire non. Ça, c’est l’expérience de mon intérim à Saint-Etienne qui me permet de le faire. Parfois, c’est aussi les clubs, vous êtes dans la short-list et ça va se jouer au feeling avec le président ou le fait que vous ne veniez pas avec votre famille."
Sur ses intérims, Julien Sablé dit ne rien regretter. "Je peux regarder le président Romeyer droit dans les yeux parce que lui et moi, on sait ce qu’il s’est passé dans le bureau quand il m’a demandé de prendre l’équipe. C’était une erreur mais pas un regret, parce que j’étais trop jeune, je n’étais pas prêt, aucun souci là-dessus."
"J’aurai pu retourner à la tête du centre de formation"
Julien Sablé n'a toutefois pas choisi la facilité. Alors qu'il aurait pu reprendre son poste de directeur du centre de formation et poursuivre son projet "La mine Verte", il a (re)plongé dans le monde professionnel, côté banc cette fois-ci : "J’aurai pu retourner à la tête du centre de formation avec le magnifique projet qu’est la mine verte, mais ce passage a déclenché quelque chose qui a fait que j’ai passé quatre années et demie comme adjoint, pour devenir quelqu’un de compétent dans ma fonction et qui a l’ambition d’être numéro un.
Je ne peux pas dire que cela a été facile non plus, les lendemains (NDLR : de ses intérims ) ont été de longs processus de réhabilitation pour moi. Si je suis candidaté (sic) par l’ASSE à ce moment-là, de l’extérieur c’est une réalité, il ne faut pas prendre cette mission, parce que l’effectif était décimé, il y avait une mauvaise préparation, mais je l’ai fait par loyauté et quand on vous demande d’y aller, vous mettez vos ambitions et votre carrière de côté."