Jean-Philippe Krasso, prêté depuis janvier à l’AC Ajaccio, réalise une bonne seconde partie de saison chez l’actuel dauphin de Ligue 2. Il a accordé une longue interview Ligue2.fr . Extraits

« On va terminer 2e »

Jean-Philippe Krasso : « Je suis persuadé qu’on va terminer 2e. De toute façon, il faut y croire, si ce n’est pas le cas, ça risque d’être compliqué. Les joueurs m’ont directement mis à l’aise quand je suis arrivé. Ensuite, après une semaine, Olivier Pantaloni m’a titularisé, même si je ne connaissais pas encore tout le monde, donc ça m’a aidé à rapidement m’adapter et à créer des connexions.

Plus libre sur le terrain

Après, sur le terrain, le coach me laisse un peu libre. Comme on joue à deux devant, il faut créer des espaces, donc j’ai la liberté de pouvoir décrocher ou de partir en profondeur. Cela conduit à ce que je me sente libre dans ma tête, et ça se ressent sur le terrain. Le fait que l’équipe soit solide derrière me permet aussi de pouvoir plus m’exprimer. Quand tu sais que tu ne vas certainement pas prendre de but, tu peux te permettre de tenter plus de choses.

J’aime bien tourner autour d’un deuxième attaquant. J’ai été formé dans un système à deux devant à Lorient. Avec Gaëtan, on a un peu un profil similaire, on préfère recevoir les ballons dans les pieds, mais on essaie de s’adapter l’un à l’autre et de varier pour que nos mouvements ne soient pas lisibles pour les adversaires. Quand il reçoit le ballon dans les pieds, je vais tenter de créer de la profondeur. Il est aussi très bon en déviation. Quand il va au duel dans les airs, je sais à coup sûr qu’il va toucher le ballon, donc j’anticipe directement. Ça m’a permis d’obtenir plusieurs situations en face-à-face.

Un coach qui le fait grandir

A chaque séance, le coach me donne des conseils par-ci, par-là, aussi bien offensivement que défensivement. J’essaie de tout faire pour les appliquer. Récemment, il a appuyé sur mes changements de rythme. Quand je parviens à me retourner après une prise de balle, il faut que j’arrive à réaccélérer pour pouvoir me donner plus de temps pour exécuter une meilleure passe ou une meilleure frappe.

Après, il est beaucoup dans l’échange avec tout le groupe. C’est appréciable. Par exemple, quand on travaille défensivement par rapport à tel ou tel adversaire, on va mettre en place des situations et on va pouvoir en discuter. Je pense notamment au pressing. Bien qu’il veuille exercer un certain type de pressing, il ne va pas nous dire : « Je veux ça, et rien d’autre. Point à la ligne. » Il va plutôt nous expliquer ce qu’il attend et, nous, les joueurs, on va donner notre avis, si ça nous semble faisable ou pas. Il nous concerte beaucoup et, du coup, ça nous permet de parler le même langage sur le terrain.

10 Jonathan IGLESIAS (pfc) – 17 Jean-Philippe KRASSO (aca) during the Ligue 2 BKT match between Paris FC and AC Ajaccio at MMA Arena on February 7, 2022 in Le Mans, France. (Photo by Anthony Bibard/FEP/Icon Sport) – Photo by Icon sport

Un caractère pour bien s’adapter

[…] Dans la vie en général, je suis une personne très sociable, je rigole assez facilement et je m’entends bien avec tout le monde. Ça ne m’a pas dérangé de devoir changer de ville, je préférerais avoir une situation stable dans un club, mais c’est le foot… Mon caractère m’a aidé à vite m’adapter sur et en dehors du terrain. En arrivant en cours de saison, c’est plus facile de se fondre dans un collectif qui joue ensemble depuis six mois. Quand tu arrives en début de saison, tout le monde doit faire connaissance et l’alchimie met plus de temps à prendre sur le terrain. Là, j’avais juste à m’imprégner de la mentalité du groupe et à apporter ma pierre à l’édifice.

« C’était un peu compliqué pour tout le monde »

[…]J’avais déjà connu un club pro à Lorient et j’avais déjà fait des entraînements avec les pros, ce n’était pas une découverte totale. Mais c’est vrai que lorsque je suis arrivé le niveau était élevé quand même. J’ai mis un peu de temps à m’adapter. Après, en match, comme c’était compliqué pour l’équipe en général, ce n’était pas le meilleur moment pour que je m’adapte à la Ligue 1. Je pense que j’ai fait des bonnes choses et des moins bonnes. C’est difficile à expliquer. Est-ce qu’en étant dans un club de Ligue 1 qui enchaîne les bons résultats j’aurais été bon ? Je n’en sais rien. Là, c’était un peu compliqué pour tout le monde, moi également. Mais je ne pense pas que la marche était trop haute. A l’entraînement, je me sentais bien, j’arrivais à faire des différences.

Claude Puel voulait me faire jouer

Le coach Claude Puel voulait me faire jouer. Mais c’est vrai que pour obtenir plus de temps de jeu et poursuivre ma progression étape par étape, ça aurait été bien de passer en Ligue 2 avant, sachant que c’est simplement un niveau en-dessous de la Ligue 1. Après, comme je l’ai dit, le coach comptait sur moi tout de suite. Mais je pense vraiment que ce prêt à l’ACA peut être un déclic. Tout se passe bien, ça va forcément me servir. Je me sens prêt à jouer en Ligue 1 la saison prochaine. On verra ce qui se passera cet été, il me reste un an de contrat avec l’ASSE. Aujourd’hui, j’ai 24 ans et je veux jouer, car c’est quand je joue que je suis heureux et que je suis épanoui.