Hervé Revelli, meilleur buteur de l'histoire de l'ASSE a rendu hommage à son ancien coéquipier Georges Bereta, qui nous a quittés cette semaine. Des propos recueillis par nos collègues de Poteaux Carrés.

"On a quasiment démarré ensemble même si j’ai commencé un an plus tôt que lui en professionnel. On est de la même génération, Georges est né en mai 1946 six jours après moi. J’ai toujours en mémoire ce qu’il avait lui-même déclaré dans son livre : je suis celui qui l’a aidé à se lancer, à faire ce qu’il a fait dans sa carrière. Au départ ce n’était pas gagné pour lui. Mais on était ensemble à l’armée à Saint-Etienne à l’époque car on avait la chance de choisir. On avait une bonne petite équipe de foot à l’armée.

J’avais repéré le talent de Georges. Je me souviens qu’à la fin de l’armée il devait partir à Montélimar, on lui avait trouvé une place là-bas dans une usine et il devait jouer en CFA là-bas. Comme quoi un destin tient parfois à peu de choses. Quand on voit la carrière que Georges a faite derrière…

Forcément, sa disparition, ça remue. On a un gros vécu commun, on a toujours été proche. On a connu nos épouses ensemble. On habitait le même immeuble, j’étais juste au-dessus de lui, en face du stade Geoffroy-Guichard, rue Claude Odde.

C’est une grosse perte pour le football stéphanois bien sûr mais aussi pour le football français. La dernière fois que je l’ai vu au stade Geoffroy-Guichard, il avait beaucoup de difficultés à gravir les marches. Je lui avais proposé de l’aider mais il m’avait dit : « non, ne t’en fais pas, je vais me débrouiller, on se rejoint dans la loge présidentielle. » J’ai senti que Georges était diminué et que c’était vraiment grave. Il a tenu longtemps, c’est là qu’on voit les battants. C’était un battant sur le terrain, il s’est battu avec cette maladie pendant quatre ou cinq ans.  

Georges a su évoluer et c’était quelque part un précurseur dans le sens que c’était un joueur de couloir. A l’époque ça choquait un petit peu de voir un ailier gauche comme lui parfois chercher des ballons assez bas dans son couloir. Mais à l’époque l’ASSE était un peu avant-gardiste. A mon poste aussi j’ai évolué. J’étais au début un pur avant-centre et ensuite j’ai été amené à dézoner. A l’époque certains s’interrogeaient, se demandaient pourquoi un coup on était à gauche, un coup on était à droite. Mais ça ne nous empêchait pas de marquer des buts !

Georges était un joueur très sociable. Comme moi, comme la plupart d’entre nous, il est issu d’une famille de travailleurs. On est naturellement très sociables, on ne se force pas pour ça. On est là, prêts à aider les gens comme a on a été aidés par des grands joueurs quand on a débuté. Après, on a continué. C’est ce que voulait Monsieur Snella. Quand un jeune arrivait, on le mettait dans les meilleures dispositions, on le mettait dans le bain. On l’aidait au maximum. Georges était toujours prêt à aider les jeunes, toujours prêt à aider les gens. C’était quelqu’un de foncièrement généreux, il se mettait au service du club. Les mentalités ont changé, les joueurs d’aujourd’hui ont une approche plus individuelle."

Interview complète à retrouver chez Poteaux Carrés !