L'arrivée d'Olivier Dall'Oglio s'accompagne de l'espoir de tout le Peuple Vert de voir les stéphanois reprendre leur marche en avant et aller chercher les premières places, synonymes de montée directe ou de barrages en fin de saison. Déjà promu avec Dijon, ODO connaît la recette. Le Progrès est parti à la recherche de témoins de cette montée obtenue en 2016... Une méthode adaptable à l'ASSE ?
La méthode d'Olivier Dall'Oglio ? Faire confiance au groupe et demeurer intransigeants avec ceux qui s'écartent d'un troupeau qui devra rester soudé. relativement simple sur le papier. A Dijon, la philosophie de jeu prônée par ODO a fonctionné à merveille et sa méthode de management des hommes a convaincu. "On a senti tout de suite qu’il y allait avoir une belle cohésion d’équipe" rapporte Olivier Varrault dans Le Progrès, passé par l'ASSE et défenseur de Dijon en 2015/16. "Une grosse solidarité et une super ambiance, rajoute Varrault. On a su créer du lien ensemble et il n’y avait pas de cassure entre le staff et les joueurs."
Olivier Dall'Oglio, recruté pour une mission de six mois, peut-il installer une telle méthode à l'ASSE ? Cela paraît peu probable. Rangé dans la catégorie des entraîneurs dits "bâtisseurs", ODO va devoir construire dans l'urgence au sein d'un vestiaire plus ou moins meurtri par des résultats en dents de scie et peu conformes aux attentes. À Dijon, il a construit son projet entre 2012 et 2016. À St-Etienne, on lui demande de corriger la trajectoire d'un projet qui lui est étranger en quelques mois...
Un bâtisseur de cathédrales pour monter des tentes ?
Là où Perrin avait tenté un coup de poker en souhaitant attirer Pascal Dupraz, largement poussé par Olivier Soucasse, le fusil à cette fois-ci changé d'épaule. Du meneur d'hommes, brailleur et beau parleur, l'ASSE est passée à l'esthète, philosophe et humaniste. Sur le papier c'est beau. Dans les faits, cela donne raison aux dirigeants puisque ODO a déjà rapporté 4 points sur 6 possibles depuis son arrivée.
Une trêve hivernale se profile et le coach stéphanois sera certainement tenté de poser les bases de son projet, non sans réclamer quelques nouvelles et indispensables recrues. Sera-t-il tenté de proposer un stage à l'image de ce qu'il avait fait à Dijon, avec son adjoint de l'époque, Benjamin Guy, aujourd'hui à ses côtés à St-Etienne ? Peut-être. En stage en Haute-Loire en 2015, Baptiste Reynet raconte : « Il y avait une lettre posée avec des indications. Si on voulait faire l’apéro, il fallait aller là, si on voulait dormir, à un autre point. On a dû monter nos tentes, faire un barbecue… Quand tu te retrouves à trente mecs au milieu de nulle part, forcément, ça crée des liens. »
"S’il y a des tensions, ça va être compliqué de créer quelque chose en six mois…"
Le barbecue du mois de janvier sera peut-être compliqué à organiser, mais pourquoi pas une virée sous igloos ? Quoiqu'il en soit, nous comprenons mieux ce que recherche Olivier Dall'Oglio à travers ses méthodes. Il va vouloir, en premier lieu, réunir un groupe derrière un projet, le souder, faire en sorte que les joueurs et le staff ne fassent qu'un. Il faudra pour cela gérer le départ de certains joueurs. Monconduit n'est plus que l'ombre de lui-même et se distingue par une attitude autocentrée... C'est en tout cas ce qui se perçoit de l'extérieur. Lobry est à la peine sportivement et devrait également trouver un point de chute loin du Forez. Un gardien devrait également partir. Il s'agira de se délester de ceux qui pourraient gripper la machine.
Ensuite, il s'agira d'attirer des revanchards, des hommes souhaitant se relancer, des joueurs en capacité d'apporter une plus-value et de supporter la pression qui règne à l'ASSE. Une fois cela fait, ODO pourra accélérer son projet humain et sportif. « Le coach a toujours aimé le beau jeu, mais le jeu efficace. On prenait beaucoup de risques dans les sorties de balle, mais c’était calculé. On savait jouer juste, dans le bon tempo, et surtout déstabiliser l’équipe adverse. » explique Baptiste Reynet. Un apperçu de ce que pourrait mettre en place Dall'Oglio à l'ASSE... Il s'agira surtout de retrouver du réalisme défensif et offensif. Le nouveau coach des Verts va avoir du pain sur la planche. l'ancien gardien de Dijon, aujourd'hui à Ibiza (D3 espagnole), pose parfaitement la problématique à laquelle va devoir faire face ODO : « L’ASSE, c’est un monde différent. Quand Dall’Oglio a repris Dijon après la descente, il a choisi ses hommes et savait où il allait. Là, il arrive dans un autre contexte. S’il dispose d’un groupe soudé et qui veut avancer dans la même direction, les joueurs vont se régaler. S’il y a des tensions, ça va être compliqué de créer quelque chose en six mois… »