Alors que les Verts s'enfoncent petit à petit et sont plus que jamais en danger, les médias nationaux commencent à s'intéresser à la situation du club et il était temps. Eux qui sont aux abonnés absents depuis la relégation chaotique. Ce lundi soir, après la défaite à Annecy, les chroniqueurs de l'émission "L'équipe du soir ?" ont débattu sur la question : "Êtes-vous peinés par la situation des Verts ?". Les 5 chroniqueurs ont longuement débattus, avec des arguments plus ou moins entendables.

Dans le cadre d'un débat en format "2 contre 1", le journaliste de Libération, connus pour ses avis footballistiques provocateurs, allant à l'encontre de la vox populi a répondu "non" à la question. Il a fait face au duo Régis Testelin (rédacteur en chef adjoint à L'Équipe) et Eric Blanc (consultant sportif et ancien rugbyman) qui ont répondu "oui". Retranscription des propos.

Testelin et Blanc tristes ; Schneider froid et provocateur

R. Testelin (peiné par la situation des Verts) : « Moi je ne suis pas vraiment dans la nostalgie des Verts même si j’ai grandi avec Glasgow et que j’ai une sympathie évidente pour les Verts. Mais je suis surtout (triste) pour l’ambiance stéphanoise et l’ambiance du Forez. Moi je rêve d’aller au stade à Bollaert, au stade Vélodrome, à Geoffroy-Guichard. Voilà je parle de ces 3 là parce que pour moi c’est les 3 endroits dominants du football français. Et voir Saint-Etienne en l2 c’est déjà très peinant, alors les voir en national ça serait une catastrophe. Vraiment ça me touche. »

G. Schneider (pas peiné) : « C’est à dire que c’est un verdict, un verdict sportif. C’est la compétition. Il y a des équipes qui font bien certaines choses,des directions qui font bien certaines choses, donc on a ce verdict là. Alors ça me peine pour eux, mais comme ça me peine pour Niort et Quevilly de les voir en galère ni plus ni moins. Je trouve que cet espèce de lustre populaire ne doit pas leur donner un totème d’immunité ou des complaisances médiatiques diverses. Moi ça me laisse assez froid. »

E. Blanc (peiné) : « Saint-Etienne pour moi c’est comme Johnny Hallyday, patrimoine français. Alors ils ne sont pas décédés, mais s’ils descendaient en national ça serait quand même très compliqué. On a connu le grand Saint-Etienne, tous les plus grands joueurs y sont passés, on ne va pas les citer. De Herbin à Platini, à Larios, à Lopez, à Piazza. Kiev, 3-0, la remontée, la finale en 76. Enfin, il y a 5/7 ans c’était Galtier qui était encore entraineur, il tenait encore la route. Malheureusement mauvaise gestion, ils en sont là, donc je suis peiné. »

Eric BLANC during the friendly game match between Barbarians and Tonga at Gerland Stadium on November 13, 2021 in Lyon, France. (Photo by Romain Biard/Icon Sport)

Réponse de G. Schneider : « Si on va par là on sauve Laval parce qu’ils sortent Kiev, si on va par là on sauve Nimes parce qu’il y a eu Kader Giroud. Si on va par là, on sauve Bastia parce qu’il y a eu l’épopée en 78. Si on va par là on sauve Valenciennes qui a donné Didier Six au football. Si on va par là vous sortez 12/15 clubs de L2, qui méritent de manière patrimoniale, qui ont marqué l’histoire de différentes façons de manière similaire. Je ne vois pas pourquoi on privilégierait Saint-Etienne. »

Réponse de Régis Testelin : « On ne privilégie pas Saint-Etienne on est peiné pour Saint-Etienne »

Hervé Penot s'en prend... aux supporters

Comme c'est la tradition dans cette émission, "le président" du soir doit départager les 2 camps et donner "un point". Ce lundi soir, c'était Hervé Penot (journaliste suiveur de l'OL pour l'Equipe) qui était au poste. Peu suprenant son point a été attribué à Grégoy Schneider, l'argumentation a de quoi faire bondir :

« En terme d’arguments, c’est difficile de lui opposer quelque chose. C’est vrai que vous vous êtes un peu dans la nostalgie, l’amour du certaine époque. Toi Régis tu parlais des supporters, mais entre nous les supporters, l’assise populaire qui existe. Mais enfin les supporters stéphanois depuis quelques années c’est un désastre (?). Parce que si leur club en est là aussi, ils ont une petite part de responsabilité en tout cas en ce qui concerne les points de retard qu’ils peuvent avoir en début de saison. Et c’est vrai d’une certaine manière que si on se rappelle de Laval, de tous ces clubs là qui ont pu… »

Illustration during the Ligue 2 BKT match between Football Club Annecy and AS Saint Etienne at Parc Des Sports on December 26, 2022 in Annecy, France. (Photo by Alexandre Dimou/FEP/Icon Sport)

 

Eric Blanc, connu pour ses grandes envolées, interrompt : « Arrête tu ne vas pas comparer Laval à Saint-Etienne. Tu viens de descendre de la rubrique football il y a 3 heures, les mecs t’ont dit qu’il manquait un président (pour l’émission)… »

Hervé Penot : « Moi sur un plan personnel ça me peine parce que moi je suis de cette époque-là, les années 70… Donc effectivement moi Saint-Étienne c’est quelque chose qui me touche mais je trouve qu’en terme d’arguments, Gregory Schneider a été tellement costaud, solide, il a égrené de manière quasi mécanique, que je vais donner mon point à Grégory. »

 Eric Blanc : « C’est quand même l’un des plus grands palmarès français. »

Hervé Penot :  « Saint-Etienne peut peut-être renaitre du National. On a connu Strasbourg… »

Régis Testellin : « Ah toi tu veux qu’ils y aillent carrément… »

Eric Blanc défend Sainté

Eric Blanc : « Un stade refait pour l’Euro 2016, 42 000 places, magnifique. Aimé de toute la France. C’est comme si Marseille descendait en National, on serait peiné, qu’on aime ou qu’on n’aime pas. C’est quand même des places fortes. On ne peut quand même comparer… Oh j’adore Didier Six, je me rappelle de lui, magique pied gauche, Valenciennes il me sort… Ca pèse pas par rapport à l’histoire de Saint-Etienne. Toi tu me parles de Laval, oui on peut prendre des brochets à la sortie en direction de Vierzon… »

« Mais s’ils doivent descendre, ils descendront, c’est les points qui comptent. On dit « est-ce qu’on est peiné »… C’est triste de les voir à ce niveau-là. Mais ils en sont les principaux responsables. T’as 2 présidents, malheureusement t’en as un, Romeyer, qui est plus supporter… T’es peiné par le poids de l’histoire quand même »

Pour Pierre Bouby, on ne peut pas comparer Saint-Etienne à n'importe qui

Le 5ème et dernier chroniqueur, jusqu'alors muet dans le débat, Pierre Bouby a tenu à repondre à Grégory Schneider : « La différence c’est que si tu vas à Niort, tu n’as pas 35000 personnes dans le stade. Tu peux y aller tant que tu veux mais… Tu ne peux pas comparer l’histoire de Niort avec Saint-Etienne. Même maintenant il y a 2 ou 3 ans de ça, on y allait c’était plein, c’était à guichets fermés tous les week-ends. Donc c’est ça qui va nous manquer en fait. Si tu préfères avoir maintenant Niort maintenant en L2 plutôt que Saint-Etienne avec un stade plein… »