Retour de votre rubrique "historique". Le devoir de mémoire est à nouveau respecter. Notre rédacteur Albert Pilia revient cette semaine sur un épisode plutôt récent. Le 15 janvier 2013. Une soirée vive en émotion.
ASSE-Lille 0-0 (tab 7-6)
Pour un rendez-vous au Stade de France
Ce 15 janvier 2013, l’AS Saint-Etienne avait l’occasion d’accéder pour la première fois de son histoire en finale d’une compétition nationale au Stade de France. Mais pour y arriver, elle devait éliminer Lille en demi-finale de la coupe de la ligue à Geoffroy-Guichard.
L’ASSE ECARTE LORIENT, SOCHAUX ET LE… PSG
La campagne de la coupe de la ligue 2012-13 a commencé à Lorient le 26 septembre 2012 où l’ASSE se qualifie grâce notamment à l’attaquant brésilien Brandao, sa nouvelle recrue, qui avait été titularisé pour la 1ere fois de la saison pour son 4e match avec les troupes de Christophe Galtier. Il a égalisé à la 54e minute avant que ses partenaires ne terminent le travail aux tirs au but avec un Stéphane Ruffier impérial qui a arrêté deux des trois tentatives lorientaises (1-1, tab 3-0).
Au tour suivant, le 30 octobre 2012, l’ASSE dispose facilement des Sochaliens au Stade Bonal malgré l’absence de Pierre-Emerick Aubameyang, blessé, avec un doublé de Romain Hamouma, l’homme du match. Cette victoire nette et sans bavure (3-0) appelait d’ailleurs l’exploit des Verts au Parc des Princes quelques jours plus tard en championnat où Christophe Galtier donnait une leçon de football au maître Carlo Ancelotti et son PSG (2-1).
C’est ainsi dans un esprit revanchard que les Parisiens se sont présentés au stade Geoffroy-Guichard le 27 novembre 2012 pour les quarts de finales de la coupe de la Ligue. Même si l’armada parisienne a globalement dominé ce match en se créant des occasions nettes notamment par Ibrahimovic qui a perdu ses duels face à Stéphane Ruffier, l’ASSE a offert une belle opposition et a pu forcer la décision aux tirs au but. Le gardien stéphanois est à nouveau décisif en repoussant le tir au but de Thiago Silva (0-0, tab 5-3).
ASSE-LILLE POUR UNE PLACE AU STADE DE FRANCE
Le tirage au sort des demi-finales a désigné le LOSC entraîné par une veille connaissance, Rudy Garcia. Lille, qui a réalisé le doublé coupe-championnat en 2011, aimerait bien accrocher la coupe de la ligue à son palmarès, compétition qu’elle n’a jamais remportée. Toutefois, l’ASSE, qui n’a pu faire mieux qu’une demi-finale en 2004 et 2005 dans cette épreuve, ne veut pas s’en laisser compter, d’autant plus que cette rencontre se déroule à Geoffroy-Guichard chaud bouillant malgré une température glaciale et le kop sud fermé pour cause de travaux.
Les Verts prennent le match par le bon bout et se créent d’entrée de jeu des situations remarquables  par Yohan Mollo (4e, coup-franc fuyant), Fabien Lemoine (25e, tir détourné in extremis par Elana, le gardien lillois) et Brandao (28e, tête à bout portant à côté). Après une demi-heure de jeu, l’ASSE mène largement au point mais elle n’a pu concrétiser ses temps forts notamment cette occasion immanquable de Brandao. La mi-temps est atteinte sur le score de 0-0 mais les hommes de Christophe Galtier pourraient regretter de ne pas avoir ouvert la marque alors qu’ils en avaient la possibilité.
Et quel raté encore de Brandao à la 57e minute ! Il ne peut reprendre le centre de Lemoine alors qu’il se retrouve à un mètre de la cage lilloise. Il s’emmêle les pinceaux et le ballon part au loin. Remplacé peu après par Renaud Cohade (64e), il est parti directement à la douche, certainement vexé d’avoir été sorti. L’ASSE est toujours dominatrice comme en témoigne le tir de Cohade, après un contrôle poitrine, repoussé difficilement par Elana à la 75e minute. Mais les Lillois auraient pu réaliser le hold-up parfait dans les dix dernières minutes du temps réglementaire et ont fait passer plusieurs fois des frissons dans la défense stéphanoise.
Renaud Cohade se distingue à nouveau pendant les prolongations dont le tir contraint Elana à effectuer une belle parade (104e). Toutefois, les Nordistes ont plutôt bien maîtrisé ces trente minutes supplémentaires et il faut même une sortie pleine d’à -propos de Stéphane Ruffier à la 119e minute pour éviter la catastrophe sur une passe en profondeur pour Rodelin entré en fin de 2e mi-temps côté lillois. La décision se fera donc encore aux tirs au but !
UNE SEANCE DE TIRS AU BUT D’ANTHOLOGIE
La séance des tirs au but va être une des plus intenses de l’histoire de l’ASSE. Elle va durer dix-sept interminables minutes !
Saint-Etienne ayant remporté le toss, c’est Renaud Cohade qui est le premier à se présenter devant Elana côté kop sud. Il prend le gardien à contre-pied sur sa gauche (1-0). Chedjou en fait autant (1-1).
Johan Mollo, avec son bandage sur le front consécutif à un choc en première mi-temps, est le 2e tireur stéphanois. Il envoie le ballon dans les nuages au désarroi des 23 000 spectateurs présents (1-1). Basa ne se fait pas prier pour faire la course en tête d’une panenka et les Lillois prennent une option pour la qualification (1-2).
Loïc Perrin remet les deux équipes à égalité d’un nouveau contre-pied (2-2) mais Bruno redonne l’avantage aux Nordistes (2-3).
Le jeune Kevin Mayi prend ses responsabilités et il ne tremble pas pour tromper le gardien adverse d’un troisième contre-pied au même endroit (3-3). Ruffier, qui a pourtant plongé du bon côté ne peut empêcher Rodelin de continuer à mener cette séance (3-4).
Pierre-Emerick Aubameyang permet à l’ASSE de garder espoir encore une fois côté gauche d’Elana (4-4). Cependant, Balmont a la balle de match au bout du pied. S’il réussit son tir au but les Verts seront éliminés. Mais les Dieux étaient stéphanois et ils ont, semble-t-il, répondu aux prières de Mollo. Ruffier, pourtant pris à contre-pied, a vu avec bonheur, la frappe du Lillois heurter son poteau droit et sortir (4-4).
De nouveaux tireurs vont devoir être désignés et la qualification se jouera à la mort subite.
Josuha Guilavogui entame cette nouvelle séance de la meilleure des manières (5-4) et la pression est cette fois-ci sur les épaules de Mavuba qui remet les deux équipes à égalité (5-5).
Jérémy Clément, le gaucher, ouvre également son pied et Elana est battu (6-5) mais Beria, d’une 2e panenka effleuré par Ruffier, rend le suspense insoutenable (6-6).
François Clerc, le 8e tireur, rend fou Steve Elana qui est impuissant (7-6). C’est maintenant à Idrissa Gueye de se présenter devant Ruffier, dont le public scande son nom, et qui n’a encore effectué aucun arrêt. Il propulse le ballon au-dessus de la barre transversale, certainement obligé de forcer son tir face à un gardien qui avait plongé du bon côté (7-6).
Dans un chaudron en fusion, un Christophe Galtier qui court comme un fou vers le kop nord, les Verts iront au Stade de France pour tenter de gagner la coupe la ligue pour la première fois de leur histoire.
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