Alain Bauer, criminologue, a remis vendredi à la LFP les tous premiers éléments de son rapport sur la sécurité. Il y fait des préconisations qui pourraient changer certaines habitudes dans les stades, endiguer les violences et mettre un terme aux huis-clos comme le rapporte L'Equipe...
Les supporters stéphanois en sont les premiers témoins : la violence dans les stades ou les débordements coûtent aujourd'hui à tout le monde. Au club, d'abord, qui sportivement et financièrement est impacté. Aux amoureux des Verts, ensuite, privés d'accés, même partiel, à leur Chaudron qui sonne bien creux depuis des mois. Alain Bauer, criminologue, a remis ses premières conclusions à la LFP.
Trop de flou dans les missions de chacun
Il faut "formaliser un texte fondateur [...] Les supporters ne sont pas des ennemis. Les matches de football ne sont pas des lieux d'affrontements individuels ou collectifs, ni des lieux d'impunité criminelle. Les règlements nécessaires au bon déroulement des événements doivent être intelligibles, cohérents et opposables. Ils doivent être aussi respectés, observés et les infractions sanctionnées [...]"
Il rappelle ainsi qu'il faut "recadrer" les missions de chacun afin d'éviter le trop grand flou qui règne aujourd'hui autour de l'organisation des rencontres.
Stop aux sanction collectives !
Il faut "rompre l'anonymat des voyous. Afin d'augmenter le niveau des sanctions individuelles, il n'y a pas d'autre solution que de travailler à résoudre l'anonymat des hooligans et voyous. Comme pour les autres problématiques, ce sujet nécessite que chacun remplisse son rôle au service de l'enjeu commun de réduire les sanctions perçues comme injustes, lorsqu'elles touchent des individus ou des organisations qui ne sont coupables d'aucune infraction."
La possibilité de s'appuyer sur une billetterie beaucoup plus moderne serait une solution. La création d'une carte de supporter également comme il le précise : "Les moyens techniques pour y parvenir sont multiples et peuvent être combinés ou conçus indépendamment : la solution "turque", qui proposerait une carte LFP de supporter, obligatoire pour accéder aux stades en France [...] ; la solution "Ed Sheeran" expérimentée au Stade de France, consistant en l'achat nominatif contrôlé par le vendeur du ticket [...]; la solution de la reconnaissance faciale à l'entrée du stade, comme un moyen de contrôle d'accès [...]"
Quid des fumigènes et des interdictions de déplacement ?
"Il faut repenser le rapport aux clubs de supporters et adapter la législation, notamment sur les fumigènes en responsabilisant les auteurs. Cette entité étatique chargée de reposer un cadre général pour le déroulement des événements sportifs dans les stades serait l'occasion de repenser la notion d'interdiction des fumigènes. Toutes les situations ne nécessitent pas toujours et de manière uniforme une réponse policière, la réponse à un jet de bouteille d'eau n'est pas forcément l'interdiction de toutes les bouteilles d'eau dans les stades [...] Des troubles causés dans une tribune ne doivent pas forcément aboutir [...] à l'interdiction de tous les déplacements de tous les supporters du club à venir."