Brandao, le géant brésilien qui a évolué à l'ASSE de de 2012 à 2014, partage son temps entre son métier de cultivateur et d'entraîneur. Si pour la seconde activité, cela n'étonne personne, la première peut interroger. Pourtant, ce projet ne date pas d'hier…
En 2013, le journal Libération reprenait des propos de Brandao parus dans le journal L'Équipe et expliquait son projet de se rapprocher de la nature : "La vie change toujours de direction. Elle est comme les nuages, un jour ici, un jour ailleurs." Il expliquait, du reste, que son existence post-foot serait en quelque sorte raccord avec ces considérations cosmiques : "J'aime bien regarder la nature pousser. J'ai acheté une grande ferme à Londrina, dans l'État du Parana [dans le sud du Brésil, frontalier du Paraguay]. Depuis 2005, j'y cultive du maïs, du soja et du blé, pour faire manger les gens. Un de mes oncles s'occupe de la ferme pendant que Stefanie, ma sœur de 29 ans (elle a aujourd'hui 39 ans, NDLR), se charge de l'administratif tout en poursuivant ses études d'avocate." Il a aussi ouvert un supermarché géré par sa mère et où bossent quarante personnes."
Brandao, entre terre et pelouse !
Son allure un peu pataude sur un terrain ne doit duper personne. S'il est passé pour un joueur aux pieds carrés, c'est surtout parce qu'une certaine presse, en lumière à l'époque, s'amusait de son manque de technique. Un procès extrêmement sévère pour ce joueur qui finira sa carrière en ayant inscrit 180 buts dans ses clubs respectifs. À Saint-Etienne, il en inscrira 23 (en 67 matches), dont le plus important en finale de la coupe de la Ligue, remportée en 2013.
Loin des clichés, Brandao était donc un footballeur qui préparait méthodiquement sa reconversion. Le journal Le Progrès revient aujourd'hui sur la trajectoire étonnante d'un Brandao fermier une partie de son temps et entraîneur adjoint du Londrina Esporte Clube où il tente d'obtenir son diplôme d'entraîneur FIFA.
Brandao "le fermier" possède une exploitation de 300 hectares dans la ville de Londrina, surnommée la petite Londres (580 000 habitants), proche de Curitiba, dans l’État du Parana, au sud du Brésil. Cette "fazenda", qui s'apparente au ranch américain, lui permet de cultiver des légumineuses dont le soja.
Comme il l'avait imaginé il y a 10 ans, "il a investi dans l’agro-négoce durant sa carrière en Europe, en confiant la gestion de sa propriété à son oncle et ses trois employés. Aujourd’hui, il surveille les cours internationaux des céréales, gère son bétail" explique Le Progrès.
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Le football pour tenter sa chance comme entraîneur !
Depuis trois saisons, "il fait partie de l’encadrement technique de l’entraîneur principal Alexandre Gallo (55 ans) et du manager Joao Severo (62 ans) du Londrina Esporte Clube (LEC). Il s’est dans un premier temps occupé des U17 du club, puis des U19, avant d’être aujourd’hui en charge du travail spécifique pour les attaquants de l’équipe fanion" précise Le Progrès.
Son objectif ? Obtenir son diplôme d'entraîneur FIFA et tenter sa chance à la tête d'une équipe professionnelle, au Brésil ou ailleurs. Il répond d'ailleurs sans détours lorsqu'on lui demande s'il a le choix entre cultivateur et entraîneur : "Je privilégie la seconde option. C’est pour cela que je passe mon diplôme."
Inspiré par des entraîneurs comme Didier Deschamps ou Christophe Galtier, de son propre aveu, nous pourrions donc revoir Brandao du côté de la France, cette fois-ci à la tête d'un club... D'ici-là, le géant Vert continue de faire pousser son soja et ses jeunes talents à l'abri des regards... Bientôt viendra le temps de la moisson...