C'est un Laurent Batlles un brin remonté et déterminé qui s'est présenté en conférence de presse ce jeudi midi, à la veille de la réception du Stade Malherbe de Caen. Le coach stéphanois a martelé que sa situation personnelle ne le préoccupait pas, que l'état d'esprit du groupe était toujours présent, et qu'il attend que ses joueurs s'autonomisent sur le terrain, en jouant parfois "plus moche", s'il le faut, pour mieux repartir ensuite.
Le point sur les retours et les absents pour ASSE - Caen
« Cafaro revient dans le groupe suite à sa blessure. Et ce matin on a perdu Saban qui s’est fait mal à la cuisse ce matin sur une accélération. Bakayoko va re-rentrer dans le groupe. Et on va sûrement partir à 19, parce qu’avec ce qu’il s’est passé pour Cafi (à Annecy), je préfère me donner une sécurité supplémentaire. Mais c’est les 19 joueurs qui restent plus ou moins aptes à pouvoir jouer. Tout en sachant que Monconduit est toujours en réathlétisation, que Palencia aussi, que Gauthier passe un IRM. »
Ca a bardé à Annecy
« Je ne vais pas vous raconter tout ce qui se passe. Je pense qu’à la mi-temps à Annecy, les mots ont déjà été très très durs. Il y a des choses qui ont été dites, vraiment de façon assez forte à la mi-temps. À la fin du match un petit peu moins parce que je pense que si j’avais dit certaines choses ça aurait été un peu plus compliqué. Donc je suis resté assez sobre. Par contre le lendemain (mardi) on a parlé, on a encore dit des choses, on a encore essayé de travailler notamment aussi sur des retours vidéos, on a essayé de faire comprendre certaines choses. Mais c’est ce que je vous répète depuis un moment. Pour autant, quand vous voyez les buts et que vous faites parler les joueurs, tout le monde a les bonnes explications, mais pour autant elles ne sont pas faites sur le terrain. Donc on fait ce qu’on peut, on travaille. »
« De toute façon, dans la situation dans laquelle on est, il faut avoir un état d’esprit avec de la fierté, de l’orgueil et après essayer de changer notre façon de voir les choses. Comme je leur ai dit, il est important par moment peut-être de faire les 2/3 mètres de plus qui peuvent vous permettre d’essayer d’aider le copain, au lieu de se dire que la personne va le faire avant. Aujourd’hui on est dans une situation où personne ne rattrape l’erreur de personne, donc autant essayer de tout maitriser pour qu’on puisse les éviter. Mais pour autant, il faut qu’on garde notre envie de jouer, je crois qu’on a eu encore 21 corners, 65% de possession, 17 tirs. Je pense qu’on est encore une fois l’une des équipes en bas du classement avec le plus de possession dans un championnat. Mais ça manque d’efficacité dans les 2 surfaces tout simplement. Par contre défensivement, il faut être encore plus rigoureux, efficace. »
Un coach en phase avec son effectif
« Je ne pense pas avoir de soucis avec l’effectif. On est en phase. Quand je parle avec eux et quand je les fais réagir avec ce qui se passe, ils ont toujours les bonnes solutions. Le problème c’est que les solutions il faut les avoir pendant le match et pas après. Autant contre Rodez j’avais senti quelque chose un peu bizarre. Autant à Annecy je n’ai pas senti une équipe qui a lâché. C’est une équipe qui paye cash certaines choses, et c’st surtout ça qui est difficile pour eux. Je ne suis pas là pour les accabler. Je me considère avec tout le monde et tout le club avec eux, et je leur ai dit. Je fais partie intégrante aujourd’hui de ce qui se passe. Je n’ai pas senti de leur part quelque chose de particulier. Et de toute façon, à eux de le dire aussi si jamais il y a des choses qui ne vont pas. »
Batlles appelle à jouer plus moche s'il le faut, selon la physionomie du match
« Je ne sais pas s’il manque de caractère. Franchement ça n’est pas évident de vous dire ce qu’il manque ou pas. Vous voyez les résultats comme nous, on est dernier au classement, la seule chose que moi je voudrai et je leur ai dit, c’est d’être un peu plus « moche » de temps en temps que ce qu’on voudrait être. On est dans un club qui représente énormément de choses, on est attendu partout, vous l’avez encore vu à Annecy, mais ça sera tout au long de l’année comme ça. On doit un peu changer de statut, et par moment le bleu de chauffe il faut savoir le mettre, avant peut-être d’être dans une situation de jeu, de beau jeu. C’est ce que j’essaye de leur faire comprendre. Maintenant quand vous prenez un but au bout de 2min et que vous courrez au score, tout ce que vous avez mis en place depuis un moment, et notamment au niveau du jeu offensif… »
« Ma façon de jouer, c’est juste le fait qu’il faut comprendre que par moment et notamment sur le match d’Annecy. Quand vous êtes en 1ère MT où vous mettez des choses en place, mais qu’en 2ème MT vous vous faites des passes à 10m alors que c’est un terrain qui est moyen, et qu’on doit jouer un peu plus haut sur des joueurs qui ont vocation à pouvoir garder le ballon et jouer un second ballon… C’est un peu ce que font certaines équipes du bas de classement, et je pense qu’il faut savoir jouer avec ça. C’est à dire, à la fois de temps être dans notre position de jeu mais par moment aussi avoir la lucidité de pouvoir se dire : « on va jouer un ballon long, on va essayer de sortir, on va amener autre chose. » et ça c’est le ratio/curseur qu’ils doivent mettre dans le match en fonction de ce qui se passe. Je ne vais pas leur demander de faire que ça, mais c’est un curseur/ratio qu’on doit avoir. »
"Je ne pense pas à mon avenir personnel"
Sur son avenir personnel selon le résultat contre Caen : « Franchement en toute honnêteté je n’y pense pas. Je ne suis pas là pour penser à ça. Je suis là pour essayer avec mon équipe et le club de montrer certaines choses et prendre des points sur ce match-là. Après le reste, ça ne m’appartient pas. Je suis dans le même lot que tous les entraineurs dans le monde entier. Je ne me soucis pas aujourd’hui personnellement de moi. Ce que je veux c’est qu’on arrive avec plus de réussite, de chance ou d’efficacité à prendre des points et gagner des matchs. »
« Non je n’arrive pas au bout et je n’ai pas tout essayé. Dans 3 jours il y a peut-être des choses qui vont arriver (mercato). J’ai pas tout essayé non. Mais vous verrez demain déjà. »
Le coach donne son avis sur Caen, et évoque le boycott
Sur Caen : « De ce que j’ai vu, ça n’est pas une équipe très joueuse. C’est une équipe très très bien en place, qui joue à 3 derrière avec 2 pistons très offensifs. Parfois ils jouent à 3 milieux, parfois à 3 attaquants. Mais c’est une équipe qui joue beaucoup dans la verticalité, qui cherche vite à trouver des joueurs assez athlétiques devant avec aussi de temps en temps une forme de vitesse selon les associations de joueurs, ou des joueurs entre les lignes. »
Sur le boycott : « Moi la seule chose que je souhaite, c’est de vivre ce que j’ai vécu ici (GG) en tant que joueur. J’aimerais le vivre avec eux (joueurs), parce qu’ils en ont besoin aussi. Parce que moi je vois qu’ils font beaucoup d’efforts, et il faut qu’on soit récompensé au bout d’un moment. »
"Moi la seule chose que je veux c’est d’arriver à sortir de là en étant grandi"
« Moi la seule chose que je veux dans la situation dans laquelle on est, c’est d’arriver à sortir de là en étant grandi de ça. Je pense que tous les entraineurs au monde ont vécu ces situations-là, peut être pas de maintien mais des situations compliquées. Et moi je veux arriver ici, à sortir le club de cette situation. C’est quelque chose qui me pousse à encore essayer beaucoup plus de choses. Bien sûr que je suis malheureux de la situation comme tout le monde, mais personnellement je voudrais arriver à sortir grandi de cette situation parce que ça n’est pas une situation que j’ai vécu. Ca me permettrait d’acquérir une expérience supplémentaire. »
« Non je ne pense pas que je puisse vous parler de mercato. C’est pas le moment, les joueurs n’en ont pas besoin non plus. »
crédit photo : ASSE.fr