Depuis un peu plus d'un an, RMC Sport propose chaque semaine un podcast entièrement dédié à l'actualité du championnat de Ligue 2. Journaliste sportif et présentateur de "Ligue 2 BKT, le débrief", Benoit Boutron est revenu pour Peuple-Vert.fr sur ce projet.

Peuple-Vert.fr : Comment est née l'idée de ce podcast ?

Benoît Boutron : "En tant que seule radio nationale à couvrir la Ligue 2, nous souhaitions mettre en place un suivi régulier du championnat. Comme c'est un peu difficile à faire à l'antenne avec toute l'actualité sportive et que nous avions aussi cette volonté de développer le format du podcast, nous avons eu l'idée de monter ce projet et d'apporter un concept un peu nouveau. Les joueurs et les clubs étant plus disponibles en Ligue 2 qu'en Ligue 1, nous avons réfléchi à un débrief de chaque journée, en compagnie des acteurs eux-mêmes du championnat. Chaque semaine, nous accueillons plusieurs joueurs pour revenir avec eux sur les matches du week-end précédent."

À travers ce podcast, sentez-vous un véritable engouement pour la Ligue 2 ?

"Oui, totalement. Après, il ne faut pas oublier non plus que nous sommes dépendants de la composition du championnat. Le fait d'avoir de grands noms comme Bordeaux ou Saint-Etienne aide forcément à rendre la Ligue 2 plus visible. Ce qui est vraiment intéressant, c'est que nous avons la chance d'avoir des joueurs, peu importe les clubs, qui s'ouvrent et prennent du plaisir à venir parler au micro. Sans jamais tenir de discours formatés comme cela peut parfois être le cas en Ligue 1. C'est quelque chose qui plait aux auditeurs."

"Il faut d'ailleurs remercier les clubs de jouer le jeu. Je pense notamment à Sainté, qui se montre souvent très disponible. Il faut bien savoir que quand l'ASSE était en Ligue 1, les sollicitations médiatiques étaient déjà très importantes. Mais aujourd'hui, tu es clairement devenu le Real Madrid de la Ligue 2, avec tout ce que cela implique en termes de demandes et de sollicitations. Et malgré tout, je trouve qu'ils jouent le jeu. L'erreur aurait pu être de s'enfermer, ce qui n'a pas été le cas."

À titre personnel, prenez-vous du plaisir à suivre ce championnat ?

"Oui, beaucoup. Au départ, le concept était de mettre en avant des joueurs encore méconnus, mais sur le point d'exploser et de faire ensuite leurs premiers pas en Ligue 1. Je pense par exemple à Amine Adli quand il était à Toulouse. Mais au-delà de ce seul aspect autour de la formation, nous avons surtout découvert un championnat passionnant avec un vrai intérêt sportif. Si je prends l'exemple de la saison dernière, et même si nous avons un peu regretté la disparition des barrages, le suspense a été présent jusqu'au bout. C'est d'ailleurs l'une des choses qui me plait le plus dans ce championnat. En Ligue 1, sauf à de rares exceptions, tu sais dès le début de saison qui va être champion. Alors qu'en Ligue 2, l'incertitude est beaucoup plus grande. Tout le monde peut battre tout le monde, tu peux te retrouver d'une année sur l'autre à jouer le maintien et après la montée. C'est vraiment un championnat super intéressant, j'adore ce côté où rien n'est acquis."

Que pensez-vous du début de saison de l'ASSE ?

"Dans le jeu, c'est vrai que l'on peut se poser des questions et s'attendre à mieux. En revanche, je trouve qu'il y a un gros point positif, et je crois que c'est la première fois depuis que le club est descendu, c'est que des certitudes se dégagent grâce à tous les cadres qui composent ton vestiaire. C'est un vrai plus par rapport aux autres clubs qui visent la montée. Je pense à Anthony Briançon, qui est un super mec, Gauthier Larsonneur ou encore Dennis Appiah. Ce sont des garçons qui t'amènent une forme de sérénité. J'avais d'ailleurs vraiment peur après la perte de Krasso, mais l'arrivée de Tardieu a permis d'amener de la stabilité et de l'expérience au milieu de terrain. Ce n'est pas un hasard si Laurent Batlles enchaîne les mêmes compositions depuis plusieurs matches. Sans être brillante dans le jeu, cette équipe dégage une certaine confiance."

Vous qui interviewez régulièrement les adversaires des Verts, avez-vous la sensation que les matches face à l'ASSE sont toujours des rendez-vous particuliers ?

"Oui, tout à fait. C'est d'ailleurs une question que je pose aux joueurs qui vont affronter Bordeaux ou Sainté le week-end suivant. Et tous me répondent par l'affirmative. Je me souviens, par exemple de Jordan Adéoti, qui nous disait que c'était un évènement de recevoir les Verts. Après, c'est aussi à double tranchant, dans le sens où où tes adversaires veulent te battre et se montrer. Jouer dans un tel club, c'est merveilleux quand l'équipe tourne, mais que cela peut devenir difficile dans les périodes plus compliquées. C'est comme quand tu joues à l'OM ou au PSG, ce sont des clubs à part."

Ferveur du Peuple Vert lors de ASSE -Grenoble (5 août 2023) à Geoffroy-Guichard.
LPP Sport x Peuple-Vert.fr

Justement, vous attendiez-vous à ce que l'engouement pour les Verts résiste à la descente en Ligue 2?

"Franchement, oui. L'amour des supporters est trop fort, les gens sont trop attachés à leur club pour le lâcher. C'est peut-être difficile à comprendre pour ceux qui ne connaissent pas le contexte, mais l'ASSE est ancrée dans l'ADN des gens. Aimer les Verts, c'est plus fort que tout pour les supporters. Je n'ai jamais imaginé que la descente en Ligue 2 puisse anéantir cette ferveur."

Pour retrouver tous les podcasts "Ligue 2 BKT, le débrief": https://rmc.bfmtv.com/podcasts/ligue-2-le-debrief/ 

Entretien réalisé par Bérenger Tournier