Depuis le 3 juin 2024, l’ASSE est passée sous pavillon canadien. Racheté par le groupe Kilmer Sports Ventures, le club au 10 titres de champion de France a fermé un chapitre de son histoire et en ouvre une nouvelle. Les contours commencent à s’affiner. De quoi y voir plus clair dans la nouvelle organisation stéphanoise.

Un mariage forcé et une organisation inédite

Depuis des années, l’ASSE était organisée d’une manière relativement inédite en France. Un Conseil de Surveillance réunissait une vingtaine de membres. Présidé par Bernard Caïazzo, coactionnaire du club, cette instance avait initialement pour mission de garder un œil sur la gestion de l’ASSE. Parallèlement, Roland Romeyer préside le Directoire. La seconde instance qui se réunit plus régulièrement et prend les décisions opérationnelles. On y retrouve les Directeurs Généraux qui se sont succédés mais également d’autres membres qui ont pu y siéger (Claude Puel par exemple).

Dans la pratique, le pouvoir de Direction reste entre les mains des deux propriétaires, Roland Romeyer et Bernard Caïazzo. Un mariage forcé qui aura tenu plus de vingt année. À bout de souffle, ce système était voué à évoluer une fois la vente de l’ASSE actée. Chose faite en juin 2024, Kilmer Sports Ventures a rapidement souhaité remodeler la structuration du club.

La nouvelle organisation de l’ASSE

Dans son édition du jour, le journal L’Equipe nous précise les contours du nouvel organigramme stéphanois :

« Depuis le 25 août, la SASP ASSE Loire n’est plus dirigée par un conseil de surveillance et un directoire, mais par un conseil d’administration (CA) de huit membres, présidé par Gazidis et dont ni Fahmy, ni Rosenfeld ne font pas partie. Ces deux derniers interviennent donc en tant que représentants légaux de KSV, dans un mode de fonctionnement qui se veut transversal. Cette gestion horizontale d’une entreprise implique que le pouvoir et la prise de décisions sont partagés de manière collaborative entre les dirigeants. Elle se trouve à l’opposé du management vertical, ou pyramidal, du duo Bernard Caïazzo- Roland Romeyer. »

Deux triumvirats qui se superposent

Hussein Fahmy et Jaeson Rosenfeld sont donc bien les lieutenants d’Yvan Gazidis, nouveau président de l’ASSE. Souhaitant s’appuyer sur les hommes en place pour gagner du temps et ne pas révolutionner le club, Kilmer Sport Ventures a conservé l’ancien triumvirat qui était à la tête de l’institution. Pour autant, les cartes ont été redistribuées.

Jean-François Soucasse, particulièrement habile et impliqué dans le processus de vente, exerce le poste Directeur Général. Dans les faits, il va se retirer de la communication et se concentrer sur les dossiers financiers sur lesquels il est plus à l’aise. Souvent critiqué, Loïc Perrin conserve pour l’heure son poste de Directeur Sportif. Mais l’ancien numéro 24 des Verts est aujourd’hui sous la tutelle des nouveaux hommes forts de l’ASSE, Huss Fahmy et Jaeson Rosenfeld. Enfin, Samuel Rustem, DG adjoint, L’Equipe nous précise qu’il continuera d’accompagner l’équipe professionnelle tout en conservant à sa charge plusieurs dossiers extra-sportifs.

Yvan Gazidis et Kilmer Sports Ventures font ainsi le pari de laisser en place les hommes qui sont parvenus à replacer l’ASSE en Ligue 1. Non présent au quotidien, c’est bien Jean-François Soucasse, Loïc Perrin et Samuel Rustem qui suivront l’ASSE depuis l’Etrat. Une nouvelle organisation dans la continuité des mois précédents. Pour autant, qu’on ne s’y trompe pas. Le groupe canadien aura les moyens de prendre des décisions fortes s’ils considèrent celà nécessaire. A l’inverse des anciens propriétaires, ils ont les moyens, notamment financiers, d’intervenir.