Olivier Markarian, ancien sponsor et membre du Conseil de Surveillance de l'ASSE, était l'invité de Carton Rouge TV. Il se projette sur la prochaine saison des Verts et l'avenir de l'AS Saint-Etienne. Sauvé par la DNCG ? Il n'y croit pas. Extraits.
Olivier Markarian (ex-ASSE) : "Lucas Stassin en Ligue 2 ? Aujourd'hui, retenir un joueur contre sa volonté, c'est compliqué. La grande différence par rapport à il y a un an, c'est qu'aujourd'hui, le club en a les moyens. Quand tu es dans une situation où la vente est une nécessité, l'approche de ton actif, elle n'est pas la même. Avant, ce genre de vente était une nécessité, ce n'est pas une envie. Personne n'aime vendre son meilleur actif. Après, il y a des prix qui ne se refusent pas.
La vraie question, c'est, est-ce que ces jeunes joueurs auront envie, mentalement, de rester une saison de plus pour le vrai challenge de la remontée en Ligue 1 ou iront vers plus de facilité à court terme ? La vraie balance va jouer d'homme à homme, est-ce que t'es prêt à ce challenge avec nous et à rester ? Parce que économiquement, ce n'est pas une urgence de vendre. Il faudra trancher."
Larsonneur et Pétrot comme garant de l'Institution ?
Olivier Markarian (ex-ASSE) : "Maintenant, ils sont au pied du mur. C'est malheureux, mais ils y sont. Le vrai challenge, ça va être de trouver la bonne recette entre ce qu'on a besoin en Ligue 2, c'est-à-dire une colonne vertébrale de Grognard, qui ont du vécu et du physique. Pas les plus grands techniciens, mais qui sont des guerriers, des joueurs de club. J'en parlais souvent à l'époque avec Christophe Galtier. Christophe m'avait dit, en fait, la raison pour laquelle l'alchimie a fait qu'on a gagné la finale de la Coupe de la Ligue, c'est qu'on avait deux mecs incroyables devant et des joueurs de club. [...] Il ne faut pas oublier, une équipe de football, c'est avant tout une histoire d'homme. Gauthier Larsonneur ? C'est ce qu'on appelle pour moi un joueur de club. Il est comme il est, il a ses défauts. Léo Pétrot, c'est pareil. Ces gars, vous les mettez dans un club, ils vont mouiller le maillot. Ils vont se battre pour l'ASSE et ils ne tricheront jamais. On en aura besoin."
L'ASSE doit construire une colonne vertébrale
Olivier Markarian (ex-ASSE) : "Il nous faudra des joueurs de club entourés par des joueurs de talent. C'est toujours l'alchimie des deux qu'il te faut impérativement. Jean-Louis Gasset me disait toujours, la première chose que j'écris quand je fais ma composition, c'est la colonne vertébrale. Un, quatre, six, dix. Les numéros magiques, ça n'a pas changé dans le football. Oui, il va y avoir besoin de refaire une colonne vertébrale dans l'équipe.
Deux options pour la DNCG
Olivier Markarian (ex-ASSE) : "Il y a deux options qui se présentent à la DNCG. La première, c'est de repêcher ceux qu'elle estime économiquement en capacité d'être repêchés. C'est son droit. Dans les statuts, la DNCG peut le faire. La seconde, c'est de dire finalement, il y en a deux de plus qui sont rétrogradés. Donc la Ligue 1, on est à 18, on jouera à 16."
Pas de relégations administratives en Ligue 1?
Olivier Markarian (ex-ASSE) : "Je suis certain que la DNCG ne prononcera pas de descentes administratives. Je n'y crois pas. Je peux me tromper. Ça serait tout simplement se désavouer lui-même. La DNCG appartient à la Ligue. La DNCG est pilotée par la Ligue. La DNCG ne peut pas prononcer de rétrogradation administrative pour défaut de droits télé quand c'est sa maison mère qui est elle-même la cause du déficit économique des clubs.
Si les clubs manquent d'argent aujourd'hui, c'est que les droits télé sont faméliques. Quand je dis faméliques, je pèse mes mots. Il y a encore quelques années, et j'étais au board de l'ASSE, on a eu des droits télé sur certaines saisons de Ligue 1 qui ont dépassé les 25 millions d'euros à l'AS Saint-Étienne. Cette année, c'est 5 millions d'euros les droits télé de l'ASSE ! Les 20 M€ qui manquent ne manquent pas qu'à l'ASSE. Ils manquent à tous les clubs. Quand vous êtes border et que votre modèle repose sur les droits TV, on ne peut pas vous reprocher d'être extrêmement déficitaire, puisque la Ligue, la première, ne vous verse plus d'argent. Ce serait quand même un sacré paradoxe."
LFP coupable, la DNCG conciliable ?
Olivier Markarian (ex-ASSE) : "Aujourd'hui, je ne crois pas aux relégations administratives et je ne l'espère pas pour les clubs. Ce serait extrêmement injuste de leur reprocher la situation économique dans laquelle en partie certains présidents de clubs ont mis la Ligue. Quand ils ont fait le choix d'élire Vincent Labrune, ils devaient s'attendre à ce que ça ne se passe pas bien. Il y a deux ans, la LFP a budgété sur les cinq années à venir, jusqu'en 2027-2028, un peu plus d'un milliard et demi de droits TV. Aujourd'hui, ils boivent la tasse pour ne pas dire autre chose ! Et ça aussi, ça fait partie des éléments qui ont fortement surpris, les gens de Kilmer."