L’ASSE est officiellement vendue depuis le lundi 3 juin. Une page se tourne pour les Verts qui voient Bernard Caïazzo et Roland Romeyer quitter la présidence. L’ex-président du Conseil de Surveillance continue sa grande parade et s’est exprimé auprès de l’Équipe.

 

Une statue pour Arsène Wenger ?

Bernard Caïazzo (ex-copropriétaire de l’ASSE) : « Le bon Dieu est avec les Verts. On finit en apothéose en associant montée et arrivée d’un actionnaire (Larry Tanenbaum, le nouveau propriétaire) qui coche toutes les cases. Dont la plus importante, l’humain..

Ce sont eux qui ont démarché en Europe. Échaudés par Chelsea, dont le rachat nécessitait des montants colossaux, sans garantie de réussite, ils ont interrogé Arsène Wenger sur le club qui a le potentiel le plus intéressant. Il les a orientés vers l’AS Saint-Étienne. Le 25 octobre, Larry m’a envoyé son avion privé en Floride, où je me trouvais. Après m’avoir fait asseoir à ses côtés pour suivre le match de NBA entre son équipe des Toronto Raptors et les Philadelphia 76ers, on a dîné en tête-à-tête à la Scotiabank Arena. J’ai découvert un homme calme, pondéré, très à l’écoute et qui affiche une grande sérénité. Le lendemain, on s’est retrouvés dans son bureau avec son directeur général et financier. Il m’a expliqué qu’il comptait racheter 65 % du capital et Stephen Pagliuca (Homme d’affaires new-yorkais de 69 ans, copropriétaire des Bolton Celtics (NBA) ), 35 %, en mettant son fils président. »

Une première visite lors de la chute de l’ASSE

Bernard Caïazzo (ex-copropriétaire de l’ASSE) : « Le 5 décembre, une délégation emmenée par Ivan Gazidis est venue assister à Saint-Étienne – Guingamp (1-3), visiter les installations de l’Étrat et rencontrer Olivier Martin, l’avocat du club, à Lyon. Un conseiller financier a déclaré :  »J’ai vu que vous avez des crédits du monde agricole. Pourquoi vous finance-t-il ? » Il a confondu avec le Crédit Agricole. Ils avaient jusqu’au 19 décembre pour déposer une offre ferme. La veille, Larry en a parlé à ses enfants. J’ai eu des échos positifs. Mais le jour venu, quelque chose clochait. »

Bernard Caïazzo espérait vendre plus tôt

Bernard Caïazzo (ex-copropriétaire de l’ASSE) :  « Lors d’une réunion avec Larry et Pagliuca, les financiers ont estimé que c’est trop tôt. […] Début janvier, je pars à Miami, où on passe la journée à discuter tous les deux. Je lui explique qu’il n’y a pas un paramètre humain négatif et qu’il est fait pour l’ASSE. Il me répond :  »Écoute, je vais donner carte blanche à Ivan pour reprendre le dossier. Il faut qu’il soit le maître d’œuvre et toi, l’interface. » Je vais le voir à New York, fin février. Ivan me demande :  »Quelle est l’importance de l’aspect financier pour les actionnaires ? » Je lui réponds :  »Le plus important, c’est que vous conserviez la direction et tous les emplois. » Il me dit :  »Si le club ne monte pas, financièrement, c’est une catastrophe. Donc, pour vous, l’offre ne va pas correspondre à vos attentes. » Je le lui ai redit :  »Le montant pour les actionnaires n’est pas hors sujet, mais secondaire. »