Nouvelle interview exclusive pour Peuple-Vert.fr. Au tour de Margot Dumont de répondre à nos questions. La journaliste suit l'ASSE pour BeIn Sport quasi chaque semaine et répond à nos questions.
Salut Margot. Tout d’abord, un grand merci pour ta disponibilité. Avec la diffusion de beIN Sports, nous te voyons chaque semaine à bord de pelouse lorsque les verts jouent.
"C’est vrai que nous diffusons beaucoup Saint-Étienne. C’est l’un des clubs les plus intéressants à suivre dans ce championnat. Je suis contente de pouvoir suivre Sainté."
Si je ne me trompe pas, tu es plutôt lyonnaise d’origine.
"Disons que je suis né à Lyon, j’ai grandi à Lyon. Mais après, comme beaucoup de Lyonnais, qui n’osent pas le dire, on a tous de la famille dans la Loire. C’est mon cas. Ma grand-mère est de Saint-Chamond. Tous les Dumont sont de là-bas. Donc j’ai quand même du sang de la Loire."
Toi, en tant que femme de terrain pour beIN Sports, tu couvres régulièrement les matchs de Saint-Étienne, que penses-tu de la saison compliqué des verts ?
"Disons que c’est très étonnant. On ne s’attendait clairement pas à ce qu’ils démarrent aussi mal le championnat. Au début, on s’est dit que ce n’était qu’une question d’adaptation. Qu’il fallait attendre la fin du mois d’août. Que toutes les recrues soient arrivées. Puis on s’est rendu compte que ça ne prenait pas. C’est à la fois étonnant et décevant.
Maintenant, je pense qu’ils se sont bien renforcés. J’ai vraiment l’impression que la mayonnaise commence à prendre. Certains joueurs qui sont arrivés ont amené, je trouve, un état d’esprit de guerrier. Je pense notamment à Gaëtan Charbonnier. Peut-être ce truc qu'il manquait. Ce soldat qu’il n’y avait pas dans l’équipe. Celui qui va pouvoir emmener tout le monde au front. Je pense que c’est peut-être une question de profil.
Puis au-delà du foot, psychologiquement, il fallait un levier. J’ai l’impression qu’ils ont vraiment trouvé les bons profils cette fois-ci. Maintenant, il va falloir que ça perdure. Mais le match qu’ils ont gagné à Niort, il y a quelques semaines ils ne le gagnaient pas.
Il y a eu un déclic, je l’espère. On veut qu’il s’en sortent. Maintenant il va falloir confirmer sur les prochains matchs. Notamment lors de la réception de Sochaux ça sera compliqué. De manière générale j’ai trouvé ça décevant en tout cas."
Toi qui côtoie les bords de pelouse, tu vois un nouvel état d’esprit ?
"Ah oui ! Rien à voir. Je vois clairement une évolution. Je vois des joueurs parler. Je les sens plus sereins. Un truc tout bête, mais les têtes basses, j’en vois beaucoup moins. Je vois maintenant des mecs qui lèvent la tête, le buste en avant. C’est des petites choses mais le Body Language est hyper important. Il reflète vraiment l’état d’esprit des joueurs. Je trouve vraiment que ça a changé. J’ai bon espoir pour l’hiver. Maintenant, il reste encore beaucoup de matchs. La situation est encore très compliquée. le chemin sera long. Mais les signaux sont très positifs je trouve."
Chaque semaine, tu as l’occasion d’échanger avec Laurent Batlles. Il est comment en interview ?
"Au début de l’année, quand la pression était moins importante, il était très détendu. Après moi, Lolo (Batlles) je le connais très bien. On se connaît personnellement. J’ai joué au foot avec lui en Five. Une équipe dirigée par Jean-Louis Desjoyaux, dans laquelle on se retrouver chaque mois. Donc on se connaissait assez bien. Nous avons donc eu un lien particulier. Maintenant, quand on est en interview, je ne me gêne pas de poser les questions qu’il faut. Même quand ça fâche malheureusement. Ça ne me plaît pas spécialement, mais il faut le faire.
Pour répondre à ta question, au début très détendu, les échanges étaient très sympas. Ensuite, la pression s’est accentuée, les résultats n’étaient pas bon, je l’ai senti se renfermer sur lui-même. Faire plus attention à ce qu’il dit. Ruminer un petit peu. Etre agacé. Ce qui se comprend tout à fait. Mais là, déjà sur le dernier match, son visage s’est de nouveau un peu détendu. Je l’ai trouvé plus souriant. Je suis très content de voir ça. Pour moi, ce n’était clairement pas lui le problème. On est en train de le voir, il est en train de le prouver. C’était peut-être plus un problème d’état d’esprit, un problème de casting sur certains postes peut-être. Je suis contente de voir que ça prend une bonne tournure. C’est un très bon entraîneur, en plus d’être une très bonne personne."
Il a de bons restes en five ?
"Complètement ! C’est un vrai guerrier. Il ne lâche rien. Il parle beaucoup. C’est très intéressant de jouer avec lui. Comme il était sur le terrain. Il n’aime pas perdre.(rires)"
Tu as pu interroger différents stéphanois, si tu devais en retenir un ?
"Moi j’aime bien les analyses de Victor Lobry. Déjà, il aime ça. Ce n’est pas le cas de tous les joueurs. Des fois après les matchs, il s’arrête en zone mixte alors qu’il n’est pas obligé. Il s’arrête très souvent. Il en a envie. Je trouve ça bien. Il vient, non sous la contrainte. Il a envie de s’exprimer et ça lui fait plaisir. Je trouve que c’est un très bon communicant. Je ne sais pas s’il est formé pour l’exercice. Ou s’il est simplement très intelligent. Mais en tout cas j’aime beaucoup les échanges avec lui. Peut-être qu’il voudra être coach plus tard et qu’il s’entraîne dans l’exercice. Lui j’aime beaucoup.
Dylan Chambost n’est pas mal non plus ! Malgré sa faible expérience en interview, je trouve qu’il s’en sort plutôt bien.
Mathieu Cafaro c’est souvent très scolaire. Il ne va pas faire de sortie de route. Politiquement correct. Après, des mecs, très fun, il y en a pas des masses dans l’équipe niveau interview. Mais il faut bien avouer que la situation ne s’y prêtait pas.
Il y a peu de temps, en début de saison, tu as comparer Benjamin Bouchouari à un mélange entre Verratti et Messi. On peut revenir sur cette expression ?
"(Rires) Evidemment on s’est un peu enflammé. Mais ça fait pas de mal de temps en temps. Il ne fallait pas le prendre au second degré, mais au 1,5°. C’est-à-dire qu’il y a du vrai mais il y a aussi bien sûr un peu d’exagération. Dans ses attitudes, dans ses prises de balle, son centre de gravité qui est très bas, sa vista, sa technique : moi, je le trouve clairement au-dessus de la moyenne.
Après, il y a un vrai problème. C’est son dernier geste. Il faut vraiment qu’il progresse là-dessus. C’est comme ça qu’il deviendra un joueur complet. Un joueur que tout le monde s’arracherai. Que ce soit dans la finition, dans la dernière passe ou dans des pertes de balles au milieu du terrain. C’est des détails mais ça changerait tout pour ce joueur.
C’est un joueur qui pour moi pourrait devenir exceptionnel. Moi j’aime beaucoup en tout cas. C’est une très belle trouvaille. Il est hyper beau à avoir jouer. Il s’est un peu éteint à un moment donné. Il va falloir persévérer avec lui car on peut vraiment en faire un très très bon joueur. Un joueur de grande qualité. Je ne regrette pas ce que j’ai dit. (Rires)."
Tu as rencontré différents coachs de Sainté, lequel était le plus sympa ?
"C’est vrai que j’en ai rencontré beaucoup. Tu sais, Pascal Dupraz, je m’entends très bien avec lui. Et humainement pas sportivement, j’ai beaucoup apprécié. Sportivement on pourrait débattre. Lolo Batlles, reste pour moi, mon numéro un. Surtout d’un point de vue humain. Christophe Galtier, je l’ai côtoyé pendant des années, il a toujours été très sympathique également. À faire des blagues. À chambrer. Une personne également très agréable.
Il t’avait promis sa doudoune si je me trompe pas ?
"Je ne l’ai pas eu. On peut lui faire un petit appel, mais elle risque d’être un peu grande. Je veux bien lui laisser (rires). Je vais avoir du mal à l’enfiler."
En tout cas c’est toujours des échanges hyper sympas. Je suis quelqu’un de plutôt réceptif. Je pense que la sympathie attire la sympathie. Je pense qu’il faut rester naturel. Tout le monde te dira que je suis comme ça dans la vie. J’ai plusieurs amis stéphanois qui se reconnaîtront , on s’est rencontré au Five à côté de Geoffroy-Guichard. C’est vraiment des supporters de Sainté, encarté, dans les Kops, ils font les dép'. Ils pourront témoigner. Ils n’aiment pas les Lyonnais, mais je sais qu’ils m’apprécient pour les bonnes raisons. Même si je suis lyonnaise, le peuple stéphanois arrive à m’apprécier. Je voulais les remercier pour ça. Moi je ne triche pas je ne mens pas. J’aime les gens. Je pense qu’il faut pouvoir être tolérant vis-à-vis des autres et apprendre à connaître les gens. On fait souvent des belles rencontres quand on fait cet effort là. Voilà, j’ai fait un petit peu de psychologie (rires)."
Encore merci pour ta disponibilité !