Révélation stéphanoise depuis janvier, Niels Nkounkou s’est livré pour le site Ligue2.fr. L’occasion de revenir sur son parcours, sa forme du moment et son avenir…

Niels Nkounkou : « J’étais ailier gauche jusqu’à l’âge de 13 ans, dans mon club de Cergy-Pontoise. Mon père, qui était coach adjoint de l’équipe, a eu l’idée de me replacer au poste de latéral gauche pour que j’apprenne à mieux défendre. Je me débrouillais déjà pas mal devant mais, défensivement, il fallait que je m’améliore. On avait déjà dans un coin de la tête l’objectif de faire une carrière professionnelle et, pour ça, c’était mieux d’être le plus complet possible, d’être capable de jouer un peu partout. C’était un peu dur à accepter au début car ça me plaisait de marquer des buts mais j’ai appris à apprécier ce nouveau poste avec le temps.

Un défi au départ ? Un peu mais, heureusement, on était une équipe qui avait beaucoup le ballon donc j’attaquais quand même et je pouvais jouer haut, un peu comme aujourd’hui à Saint-Etienne. J’ai appris à prendre du plaisir en défendant et je continuais à en prendre en attaquant, en marquant et en faisant marquer. […]

27 Niels NKOUNKOU (asse) during the Ligue 2 BKT match between Grenoble and Saint-Etienne at Stade des Alpes on April 17, 2023 in Grenoble, France. (Photo by Alex Martin/FEP/Icon Sport)

Besoin de stabilité ? Clairement. J’aimerais me fixer dans un projet, ne plus me retrouver dans l’incertitude tous les étés, sans savoir où je vais faire la saison. J’aimerais trouver de la stabilité quelque part. Ces dernières années, j’ai beaucoup bougé, je me suis un peu éparpillé, et maintenant, j’ai envie de me poser. Changer de club joue forcément sur ta tête.

Quand tu sais qu’à la fin de la saison, tu ne seras sûrement plus là, que tu vas retourner dans un club où tu ne sais pas si tu vas pouvoir rester même si tu te bats, ça fait cogiter. Ce n’est pas toujours facile à vivre, que ce soit pour moi ou pour mes proches, qui me suivent à chaque fois !

« La Ligue 2 BKT ressemble au championnat anglais »

Les différences entre les championnats ? Après ma saison Everton, j’ai donc été prêté au Standard de Liège et comme on peut s’y attendre, l’intensité est plus importante en Premier League qu’en Belgique. Pareil au niveau de l’engagement. Le championnat belge se rapproche davantage de la Ligue 1 avec certaines équipes qui jouent la possession, qui patientent pour déséquilibrer le bloc adverse, d’autres qui jouent plus long… Ensuite, j’ai joué à Cardiff en Championship, qui ressemble évidemment beaucoup à la Premier League même s’il n’y a pas tous les grands joueurs de l’élite. C’est la qualité technique qui marque la différence.

Je trouve que la Ligue 2 ressemble au championnat anglais car il y a aussi beaucoup d’intensité et d’engagement. C’est un championnat qui demande beaucoup de courses. Comme partout, il y a des styles différents avec des équipes qui jouent long, d’autres qui préfèrent tenir la balle…

« Je savais que je pouvais être décisif »

Quand je suis arrivé, le coach Batlles jouait avec une défense à quatre. Nos discussions portaient donc beaucoup sur le côté défensif, sur mon positionnement. Mais au bout de 15 jours, on a changé de système pour passer à une défense à trois. Le coach m’avait déjà dit qu’il aimait beaucoup ce système même s’il n’avait pas pu l’utiliser souvent sur les semaines précédentes.

Avec le mercato hivernal, il a eu de nouveaux joueurs qui lui ont permis ce changement. Je me suis donc retrouvé à occuper tout le couloir. Un poste que je connaissais pour avoir déjà joué dans ce système. Je suis très content car c’est un poste qui me convient très bien et beaucoup me préfèrent piston plutôt que latéral dans une défense à quatre.

Je suis sûr de mes qualités offensives, c’est défensivement que j’ai le plus de lacunes. C’est pour ça que je bosse. Mais je bosse offensivement également, je suis loin d’être parfait offensivement. Je suis un jeune joueur, je dois encore m’améliorer partout et je travaille à cela ici à Saint-Étienne.

Je savais qu’avec ce système et mes qualités, j’aurais la possibilité de marquer mais c’est surtout grâce au travail de toute l’équipe que j’ai pu autant marquer et faire marquer. Je suis arrivé dans un groupe qui m’a permis de m’adapter très vite et de prendre conscience de mes qualités. Mais j’ai toujours aimé travailler comme un joueur offensif à l’entraînement avec des exercices devant le but, des frappes… Et ce sont peut-être aussi mes réflexes d’enfance, quand j’étais attaquant, qui sont revenus !

Je le redis mais le système m’a beaucoup aidé, il m’amène à être plus offensif que défensif. Mais j’ai toujours su quelles étaient mes qualités et même en jouant défenseur, j’apportais beaucoup offensivement. Je suis un latéral moderne qui aime aller de l’avant. Je savais que je pouvais être décisif.

« J’ai maintenant une préférence pour le poste de piston »

C’est sûr qu’avec la saison que je suis en train de faire avec l’ASSE comme piston, j’ai maintenant une préférence pour ce poste. Mais si demain ou comme sur les deux derniers matchs, je dois rebasculer comme défenseur gauche dans une défense à quatre, je ne serai pas embêté.

Quand tu es piston, c’est plus simple défensivement car tu as quelqu’un pour t’aider derrière toi. Avec ton défenseur axial gauche, tu vas pouvoir être en deux contre un face à l’ailier adverse. Dans une défense à quatre, tu joues plus proche de ton but et tu es en un contre un face à ton vis-à-vis donc c’est ta responsabilité de l’empêcher de marquer. Et à l’inverse, offensivement, comme piston, tu as davantage de moments avec deux adversaires sur le dos. À toi de te servir de tes partenaires pour tourner ça en avantage et être décisif.

Jouer ailier un jour ? Pourquoi pas ! Ça serait un plaisir de jouer ailier. Mais ailier, c’est très différent de piston car tu joues dos au but adverse. C’est plus compliqué que d’avoir tout le jeu face à soi. Donc si je dois jouer ailier, il me faudra sûrement un certain temps pour m’adapter.

« J’aurais signé à Saint-Étienne dans tous les cas »

Quel a été le rôle de Wesley Fofana dans ta signature à l’ASSE ?
C’est sûr que ça a été un gros plus pour moi de pouvoir lui parler mais ce n’est quand même pas lui qui a choisi pour moi (rires). J’aurais signé à Saint-Étienne dans tous les cas. Tout le monde connaît l’ASSE, tout le monde sait que c’est un grand club. J’ai sollicité Wesley pour connaître un peu l’état d’esprit dans le vestiaire car il est encore en contact avec plusieurs joueurs.

Avec Wesley, on n’a jamais été coéquipiers mais on a beaucoup joué l’un contre l’autre chez les jeunes lors des OM-ASSE et on a les mêmes agents, ce qui nous a permis de créer des liens. J’allais le voir à Leicester de temps en temps par exemple. Pour revenir à l’hiver dernier, j’ai aussi parlé avec Mathieu Cafaro, avec qui j’étais au Standard la saison dernière, pour savoir si le groupe était déterminé à sortir de la zone rouge dans laquelle le club était encore cet hiver. Je n’ai eu que des échos positifs, ce qui a terminé de me convaincre.

Dans quelle mesure le fait que le club soit relégable t’a refroidi ?
C’est sûr que lorsque tu arrives dans un club dans une position difficile, tu es forcément déterminé au début. Mais si les résultats ne viennent pas, il y a le risque de se décourager, d’avoir l’impression que tu ne pourras jamais t’en sortir. Mais quand je suis arrivé, je n’ai pas du tout trouvé cette mentalité.

Tout le monde voulait se réveiller et faire comme si la seconde partie de saison était une nouvelle saison qui commençait. Il fallait tout donner pour sortir de la zone rouge. On est très contents d’avoir réussi mais on n’oublie pas d’où on vient. »