Durant la trêve internationale, Benoît Boutron a consacré un épisode de son podcast "RMC Ligue 2 BKT le debrief" à l'AS Saint-Étienne. Le journaliste a reçu pour l'occasion Laurent Batlles, Anthony Briançon et Niels Nkounkou. L'occasion pour les deux premiers, de revenir sur les premiers mois compliqués à l'ASSE. Extraits.

Le traumatisme du match face au Havre

Laurent Batlles sur la défaite 0-6 face au Havre : « Ça a été un match totalement irrationnel que je n’avais jamais vécu et que je ne souhaite pas revivre. Après ça fait partie aussi d’une saison. C’était des moments au début de saison où la finalité n’était pas encore faite au niveau de l’effectif. Ça n’était pas non plus évident pour certains joueurs de jouer dans les conditions dans lesquelles ils jouaient, tout en espérant pour certains partir. Il y avait aussi des joueurs qui étaient en instance de transfert. De ce fait, ce match-là n’a pas été évident à vivre, je peux vous le certifier. »

23 Anthony BRIANCON (asse) during the Ligue 2 BKT match between AS Saint Etienne and Le Havre AC at Stade Geoffroy-Guichard on August 20, 2022 in Saint-Etienne, France. (Photo by Alex Martin/FEP/Icon Sport) - Photo by Icon sport

Anthony Briançon sur le match du Havre : « Ça résume aussi le début de saison un peu cata de l’équipe. Il y avait un contexte particulier, le club avait vécu un certain traumatisme avec la descente tout ça, une équipe en reconstruction, le début de saison est dû aussi un petit peu à ça. Là on voit qu’avec un groupe solidaire, construit, qui vit bien ensemble, ça va mieux, les résultats sont meilleurs. Mais ce début de saison je pense qu’il nous sert encore. »

"Ces moments-là on n'a pas envie de les revivre"

Batlles sur la mauvaise passe à l'automne (1 victoire en 8 matchs) : « Nous aussi n’étions pas rassurés, il a fallu essayer de faire bloc. On savait qu’on allait avoir des passages intéressants, moins intéressants, et même par moment difficiles dans la saison, ça en a fait partie. Ces moments-là on n’a pas envie de les revivre et ça a peut-être endurci certaines choses. Mais ça nous a donné aussi des billes pour pouvoir mettre en place un recrutement, certains départs, certaines arrivées. »

Briançon : « On était conscients qu’il y avait aussi une question de niveau. On n’était pas au niveau tout simplement. Peut-être qu’on a aussi manqué d’humilité à un moment donné, qu’on n’était pas prêt à jouer dans ce championnat-là au départ. En tout cas il y avait quelque chose qui n’était pas bon. Mais dans ces moments-là, il faut faire bloc, il faut être uni, solidaire, ne pas se tirer dans les pattes, ça n’est pas comme ça qu’on s’en sort. Il y a de qualité dans ce groupe, et forcément on savait qu’en travaillant ça allait tourner à un moment donné. »

Laurent BATLLES (Entraineur Saint-Etienne ASSE) during the Ligue 2 BKT match between Bordeaux and Saint Etienne at Stade Matmut Atlantique on March 4, 2023 in Bordeaux, France. (Photo by Romain Perrocheau/FEP/Icon Sport)

Batlles : « Je pense qu’il ne faut pas stigmatiser qui que ce soit. C’était un groupe, un ensemble, qui était à l’époque peut-être pas à la hauteur de ce qu’on attendait, notamment moi mais aussi d’autres personnes. Mais voilà ça fait partie du football. Mais après il y aussi la possibilité de jouer, de montrer des choses. Il y en a qui ont performé, d’autres qui ont été un peu moins performant. »

"Il y a une ferveur exceptionnelle"

Sur la relations avec les supporters à ce moment-là :

  • Batlles : « Moi je l’ai vécu en tant que joueur. Je sais ce que représentent les supporters pour l’ASSE. Quand il y avait des résultats qui étaient un peu moins bons, ils nous ont toujours soutenus, on n’a jamais eu de problèmes avec eux. Et on essaye aujourd’hui avec des résultats plus appropriés, de les rendre heureux. Et merci à eux. »
  • Briançon : « Il y a une ferveur exceptionnelle. Et de toute manière, tous ce gens qui font des sacrifices pour nous le week-end, on se doit sur le terrain de faire les efforts. Ils ont toujours été bienveillants à notre égard même dans les moments difficiles. Ils nous ont toujours laissés du temps dans la construction de l’équipe pour travailler sereinement. Aujourd’hui on est content de jouer devant un stade quasi-plein tous les week-ends. Parce qu’au final quand on se déplace, la plupart des gens sont des supporters stéphanois. C’est vrai que c’est exceptionnel quand on est joueur, de jouer dans cet environnement-là. »

Laurent Batlles sur les rumeurs autour de son cas personnel à ce moment-là (son avenir, des ultimatums) : « Comme tout autre coach. Ca fait partie de mon métier, du métier de coach. On vit des bons moments, des mauvais moments. Mais si on ne veut pas se retrouver dans cette situation-là, bah vous ne faites pas ce métier. Je l’ai pris en essayant d’être le plus positif possible, en me rapprochant de mes joueurs. Voilà c’est tout, rien de plus. »

 

Crédit photo : ASSE.fr