Dans un live Instagram de generationfoot, Jessy Moulin se livre sur son actualité et notamment sur le club de sa carrière l'ASSE. Ils livrent notamment son avenir et ses volontés. Extraits.
Sa situation actuelle
Je suis passé 3e gardien malgré ma bonne fin de saison dernière. C’est très dur avec l’âge tout en étant loin de chez moi et de mes enfants, le temps est long. J’ai la sensation que je peux amener plus que des bouts d’entraînement et un rôle de 3e gardien. Ce sont les choix et le football est ainsi. Je dois les respecter et j’ai toujours été professionnel. La distance avec la famille est compliquée mais j’ai fait le choix et je l’assume. On fait avec !
Une reconversion à l’ASSE ?
Saint-Étienne, c’est toute ma vie. Ce club a rythmé ma vie, celle de ma famille et mes enfants depuis toujours. Je reste en très bons termes avec le personnel de l’Etrat. Il y a aucun souci de ce côté-là . Dans mon contrat, il y avait une reconversion, qui est caduque maintenant que je suis parti. J’ai été contacté l’été dernier pour un rôle au centre de formation, savoir si j’étais intéressé. On en a jamais rediscuté, j’ai jamais toqué à la porte. Pour le moment, le club est dans une situation difficile, ils ont autres choses à faire en ce moment. On parlera en temps voulu, si on doit le faire.
Le souvenir de la victoire de la coupe de la Ligue
La victoire en coupe de la Ligue c’était fantastique. Je pense que tout le monde s’est rappelé combien Saint-Étienne était important pour une région et même plein de monde en France. Il y avait une ferveur incroyable. L’envahissement en demi était énorme mais ensuite ça a été crescendo, le Stade de France était vert et alors le lendemain… Le bonheur que cela a procuré aux gens de la ville… C’était un souvenir incroyable !
Étienne Green
Le football est cruel. Cela doit être très dur pour Étienne Green. C’est une personne discrète dans les journaux et sur les réseaux et ça, c’est bien. Il est bien soutenu et encadré, c’est mieux pour lui. Cette épreuve quand il aura rebondi, lui aura fait gagner un temps fou. Étienne a subi le fait que le club a été moins bien. Quand il y a 10 frappes cadrées par match c’est compliqué ! Il a de très belles qualités et c’est un garçon très respectueux, humble et bosseur. Je lui souhaite sincèrement de rebondir.
L’ombre de Ruffier
La vie d’un footballeur ce n’est pas que des derbys gagnés. Il faut savoir se relever sinon on ne dure pas. Si cela a été dur d’être dans l’ombre de Ruffier. Souvent des grands sourires, ça cache des grandes déceptions. J’en parlais justement il y a peu de temps, j’ai peut-être manqué d’ambitions ou de courage. J’aimais ma stabilité mais j’ai été second pendant longtemps mais ça ne m’a pas empêché de vivre des moments incroyables. Je ne regrette pas mais je me demande ce qu’il se serait passé si j’étais parti vers 25-26 ans. Après j’ai vécu des belles choses (coupe d’Europe, finales etc.).
Avec Puel
En fin de saison, quand il a voulu faire souffler Stephane (Ruffier), c’était assez spécial. On connaît tous l’histoire avec Ruffier. Malgré moi, les mois qui ont suivi ont fait que je me suis installé avec l’arrêt COVID. J’ai toujours été dans l’état d’esprit et c’était tellement mon rêve de jouer tous les week-ends à Geoffroy Guichard. Je prenais les choses pleinement sans me prendre la tête. Je me demandais des fois ce qu’il se passait et si ça allait changer le week-end d’après mais j’ai tout croqué pleinement.
Une autre carrière
Si j’avais été célibataire ou sans enfants, cela aurait été plus facile de partir. J’ai rencontré ma femme très tôt et j’ai eu ma fille aussi tôt. Néanmoins, cela ne m’a pas attiré plus que ça. Un projet exotique sur une année pourquoi pas. Si ça arrivait, je pourrais y réfléchir.
Les joueurs les plus impressionnants
Le football a fait vivre ma famille pendant des années. Humainement, il y a eu des joueurs que j’ai connus à Saint-Etienne qui m’ont marqué. Loïc Perrin c’est quelqu’un d’extraordinaire. Il est resté lui-même tout au long de sa carrière. L’époque coupe de la ligue (Brison, Cohade, Clement, Clerc, Baysse), on avait une équipe où on était tous sur la même longueur d’onde. C’était une période incroyable. On était heureux d’être ensemble et on passait autant de temps sur le terrain qu’en dehors.
Mbappe, j’ai vécu des trucs avec lui qui étaient fous. On fait 1-1 à Geoffroy. Il est impressionnant. Je me rappelle sur une sortie je me pensais large et il est à deux doigts de me devancer.
Je dis à Neymar tu es la plus grande star du monde, il y a toute ma famille dans les tribunes si j’arrête ton penalty ça serait énorme. Allez dis-moi, où tu vas tirer. Il était mort de rire. C’était un bon souvenir. Sur le coup c’était pas calculé, c’était juste un morceau de rire du football. Sur le penalty je me dis je ne bouge pas et il m’a quand même eu. C’est l’un des meilleurs tireurs de penalty du monde.
L’année prochaine ?
Pour le moment, je respecte le club qui m’embauche et d’être le plus pro possible. Pour les gens qui y travaillent, j’espère qu’on va se maintenir et pour les joueurs qui seront encore présents la saison prochaine. Je veux retrouver mes enfants maintenant. Mes enfants ont souffert de mon départ et je me demande encore maintenant comment j’ai fait pour ne pas rentrer. Ils savent qu’ils restent trois mois et qu’on voit le bout du tunnel en espérant qu’il y ait le maintien en plus. Pour la suite, cela sera une question d’opportunités. J’aime le sport et le football et j’aimerais continuer là -dedans. On verra.
Je me vois entraîneur de gardien ou dans un staff. On en parle avec les kinés ici. Ce qui revient c’est le quotidien qui me manquera. J’ai déjà discuté avec François Clerc (président d’Andrézieux). Ce sont des projets qui donnent envie car il n’y a pas d’aspect financier. C’est juste de retrouver du plaisir et retrouver un côté humain très présent. Je n’en ai pas reparlé avec eux mais je n’aurai pas de mal à en rediscuter avec eux si on doit le faire.
Les coachs qui m’ont marqué
Galtier est resté très longtemps. On a gagné un titre avec lui. Il y a eu plein de bons moments. J’ai adoré Oscar Garcia et dans le vestiaire beaucoup ont aimé. On adorait les entraînements où on se régalait. Ensuite, avec Jean-Louis Gasset, on a retrouvé l’Europe. On allait à l’entraînement pour s’amuser. Ghislain ça n’a pas fonctionné mais c’était dommage car c’était quelqu’un de génial. Ensuite, j’ai connu l’épisode Puel qui m’a permis de jouer. Tous les coachs m’ont marqué à leur façon.