Dans un long portrait dans Maillot Vert, l'ancien éducateur de Lamine Fomba revient sur la personnalité du milieu de terrain stéphanois, sa jeunesse et son éclosion.
"Un bon gamin, bien élevé"
C'est à Bel Air, sous le maillot de l'ASMB Montreuil, que Lamine, du haut de ses six ans, a commencé à "taquiner la gonfle", affichant "des dispositions déjà prometteuses" selon Sim Kavungu. Et notamment son intelligence sur le terrain. "Je m'en suis ouvert avec son papa et lui ai demandé : "marche-t-il bien à l'école ? Il m'a répondu: "Il travaille très bien." Cela a fini par me convaincre. C'était très important, voire déterminant à mes yeux. Il était doué, souhaitait aller loin et se donnerait, tout comme en classe, les moyens d'atteindre ses objectifs."
Fomba, milieu puis attaquant avant de revenir à son poste originel
Sim Kavungu, son premier éducateur : "Lamine a débuté au milieu de terrain où sa qualité de passes et sa justesse dans l'orientation du jeu étaient précieuses. Ceci étant, rapidement je l'ai fait évoluer plus haut, au poste d'attaquant. Il était longiligne, assez frêle mais sentait les coups, avait le sens du placement et cette adresse dans la zone de vérité".
"Il (son fils Anthony) comptait parmi les coéquipiers de Lamine à Montreuil, tout comme Oumar Sissoko, qui a défendu les couleurs de Metz, Ajaccio et du HAC, c'était une belle génération. Je me souviens d'une finale nationale FSCF disputée à Limoges face aux Coqs Rouges de Bordeaux. Lamine était déjà au-dessus du lot", se remémore Sim Kavungu.
"Un garçon formidable qui n'oublie pas d'où il vient. Il lui arrive de me rendre visite. Nous sommes restés en contact et j'avoue que c'est un grand plaisir que de le voir évoluer au haut niveau."
Le passage de l'ASMB Montreuil au Red Star Club de Montreuil
Bruno Fondini (Red Star Club de Montreuil) : "Je connaissais déjà son papa ainsi que Saïdou, son frère aîné qui jouait attaquant. Un jour, à l'entraînement, il est venu avec Lamine. Et c'est ainsi, tout naturellement, qu'il a signé chez nous. Il n'était pas épais mais, en revanche, il était à l'aise techniquement, faisait de grosses différences et claquait plein, plein de buts. Face à la cage adverse, il était propre, toujours bien placé. Je le faisais jouer en 10, en-dessous de la pointe. Avec pas mal de réussite. Une année, nous avions remporté deux tournois à Vincennes et en Guadeloupe, deux tournois qu'il avait marqués de son empreinte, terminant meilleur buteur".
Un départ à Auxerre qui l'a forgé mentalement
"Mentalement, il était costaud, avait la tête sur les épaules, était déjà mature en dépit de son jeune âge. Lorsqu'il a rejoint le centre de préformation de l'AJ Auxerre, il a été placé en famille d'accueil. Quand tu quittes les tiens, et bien que recevant régulièrement la visite de ton père, c'est forcément difficile mais cela l'a sans doute endurci, lui a forgé un gros caractère."
"On n'a jamais rompu le lien. On l'a suivi à Auxerre et à Nîmes. Mon frère et moi-même, nous viendrons prochainement à Geoffroy-Guichard afin de l'encourager. Nous serons accompagnés de notre père, un supporter de toujours des Verts, un grand club qui doit se sauver."