Un temps en difficulté, Saïdou Sow retrouve du temps de jeu et des couleurs. Si reste loin d'être parfait, le jeune défenseur enchaîne sous le maillot Vert depuis son entrée en jeu face à Caen. L'ASSE a présenté un portrait du jeune homme dans son magazine Maillot Vert.
Abdel Zaimen, éducateur à Gagny : "Saïdou, le souvenir que j'en garde ? Celui d'un enfant à l'éducation impeccable et à la détermination absolue. Très bien élevé et résolu à atteindre son but. J'ai vu des extra-terrestres qui, au final, ont échoué. Ils étaient persuadés que leur talent suffirait, étaient sans doute mal conseillés. Travailleur infatigable, Saïdou, pour sa part, a bénéficié du soutien sans faille de sa maman. Une femme remarquable. Au top. Je l'appelais Madame Taubira tant elle maîtrisait bien la langue française ! Le football n'était pas la priorité pour son fils. Ce qui importait à ses yeux, c'étaient les études.
Longiligne, il avait pratiqué le basket avant de rejoindre Gagny en U10. Il jouait attaquant mais, en dépit d'une certaine réticence, je l'ai convaincu d'évoluer défenseur axial. Il avait toutes les qualités requises pour ce poste. Solide, doté d'un bon jeu de tête, anticipant bien les coups, je l'avais surnommé "Le douanier de Conakry". Je l'ai également parfois positionné au milieu de terrain. Il devait bonifier ses déplacements, savoir conserver le ballon, progresser en une ou deux touches.
Mû par une volonté indéniable de réussir, il était à l'écoute. Souvent, auprès des jeunes que j'entraîne aujourd'hui, je le cite en exemple. Je me souviens avoir évoqué son parcours sur une radio algérienne. Il a su forcer son destin car il avait, entre autres, le premier des talents : la détermination. Je n'ai apporté que ma modeste contribution, ce petit pourcentage propre aux éducateurs.
Et sa sensibilité. Saïdou, si tu l'aimes, il est prêt à te donner son coeur, à mourir pour toi sur le terrain. Tu lui donnes ta confiance et il te la rendra au centuple. Jamais, il ne te trahira. Il est fidèle, loyal, ne crache jamais dans la soupe".
Souleymane Faty, éducateur à Neuilly-sur-Marne : "Chez nous, j'étais persuadé qu'il pourrait pleinement exploiter son potentiel que nous avions aussitôt décelé. Il était déjà mature footballistiquement parlant. Il voyait vite, était intelligent sur et en dehors du terrain et puis, quel leadership. J'aurais souhaité d'ailleurs lui confier le brassard de capitaine dès la première année. J'ai attendu une saison.
[...] Saïdou était le patron incontesté. Il m'a marqué par sa lucidité, sa faculté à ne pas s'enflammer, à tempérer l'enthousiasme ambiant après un succès. Il était d'ailleurs le premier à se remettre en cause. Il a en lui cette force de caractère, cette quête personnelle d'aller de l'avant, de progresser. Ce qui n'est pas surprenant lorsque l'on connaît sa famille. Il a grandi dans un environnement sain.
Il était déjà ciblé par plusieurs clubs quand il a été enrôlé par l'ASSE. Saint-Étienne jouissait d'une excellente réputation en termes de formation, notamment en ce qui concerne les défenseurs axiaux. Zouma, Fofana et Saliba en constituent les meilleurs exemples. Il était donc hors de question d'hésiter et c'est ainsi qu'il s'est engagé avec les Verts."