Bryan Dabo, l'ancien milieu de terrain qui a porté nos couleurs de 2016 à 2018, revient en exclusivité pour Peuple Vert sur son passage au sein du club. Il y balaye de nombreux sujets comme Christophe Galtier, Oscar Garcia ou encore ses meilleurs et ses pires moments stéphanois.

Formé à Montpellier, tu signes en juin 2016 à Sainté avec Galtier. Raconte nous les coulisses de ton arrivée.

« Mon arrivée c’est un choix du coach. On s’est rencontré, on a parlé et je pense que je rentrais dans le moule de ce qu’il voulait. À cette époque, j’avais deux options : Saint-Étienne et l’Olympique de Marseille. L’OM était en vente et donc une équipe en reconstruction. Cela manquait de stabilité contrairement à Saint-Étienne et Christophe Galtier qui marchaient depuis plusieurs saisons.

La rencontre avec Galtier, j’ai bien accroché et le choix s’est fait naturellement. Il prenait des valeurs sûres de Ligue 1. Soit des joueurs en devenir ou des joueurs d’expérience. La ligne directrice de Galtier, c’était d’avoir un bon joueur et un homme qui s’adapte bien à un groupe. »

Le coach Christophe Galtier était comment ?

« Galtier, c’est un coach que je n’ai eu qu’une année. L’année où j’arrive, c’est l’année où ça se passe moins bien et il finit par partir en fin de saison. C’est un coach qui savait tenir son groupe avec une grande force de caractère. Il savait très bien motiver son groupe après une défaite ou une victoire. Quand on voit son parcours, il a bien avancé !

Je pense qu’il était en fin de cycle à Sainté et il y avait de la tension lors de la dernière année. Il y avait peut-être de la fatigue mental. Toutefois, il n'y avait pas grand-chose à redire malgré le fait que je jouais pas en deuxième partie de saison. On a toujours eu de bonnes relations et aucune animosité. »

Bryan Dabo and Christophe Galtier during the presentation of new players Saint Etienne in Saint Etienne, France on 28th June, 2016
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Et Oscar Garcia ?

« Oscar Garcia a été un grand changement. C’est un coach avec lequel j’ai vraiment apprécié les entraînements. J’adorais son approche des matchs aussi, il avait des plans de jeu très précis et il savait exactement ce qu’il voulait faire. Il connaissait les forces et les faiblesses de chaque adversaire. Aux entraînements, je me régalais.

C’était beaucoup de jeu, de sorties de balles, c’était vraiment top son mode de fonctionnement. Sur le côté footballistique, c’était génial avec Oscar Garcia. On fait d’ailleurs une superbe préparation et un super début de saison. Quand il part on est dans les 7-8 premiers.

On a été surpris de son départ. Apparemment, il y avait des différents entre lui et la présidence. Nous, joueurs, on ne savait pas.  On avait la haine de perdre le derby parce qu’à Saint-Étienne c’était impensable de le perdre comme ça ! Mais on ne pensait pas qu’il partirait car il avait un groupe très réceptif et il commençait à mettre en place ses principes. Après les torts, les raisons… ça les concerne et je ne sais pas ce qui n’a pas collé.»

Bryan Dabo c'est 39 matchs en vert, s'il fallait en retenir un seul ?

« Alors j’hésite entre deux matchs. Le premier c’est celui où je met un doublé contre Amiens à la maison. Marquer à Geoffroy Guichard, c’est une sensation incroyable. J’en parle quelques fois avec des français dans certains clubs où j’ai joué. Comme Lens et Marseille, jouer à Geoffroy-Guichard, c’est une expérience unique ! C’est indescriptible les sentiments de jouer dans ce stade. Marquer un but à Geoffroy-Guichard, c’est une des meilleures expériences de ma vie de footballeur.

La seconde est le match contre Metz. Je rate le penalty en toute fin de match et finalement je marque sur le corner qui suit de la tête ! »

Bryan Dabo of Saint Etienne celebrates his goal with Fans of Saint Etienne during the Ligue 1 match between AS Saint Etienne and Amiens SC at Stade Geoffroy Guichard on August 19, 2017 in Saint Etienne, France. ( Photo by Andre Ferreira / Icon Sport )

Finalement en janvier 2018, il y a ton départ à la Fiorentina. Raconte nous les coulisses de ce départ ?

« Le départ d’Oscar Garcia a provoqué l’arrivée de Jean-Louis Gasset et Ghislain Printant. Le coach Printant, c’est quelqu’un que je connais très bien puisque je l’ai connu lors de ma formation à Montpellier. Et, je reçois cette offre de la Fiorentina et c’est vrai qu’à 23 ou 24 ans je me dis pourquoi pas. C’est un départ inattendu mais c’est vrai que dans la vie, il y a des offres que tu ne peux pas refuser. Autant sportivement que financièrement c’était très intéressant !

En plus, j’étais déçu de mes rapports avec le staff à cette époque. Au moment où je reçois cette proposition, je me rappelle d’un entraînement où on me dit « il faut que tu cours car tu as du poids en trop ». Je n’ai pas compris car de toute ma carrière j’ai toujours eu le même poids et ça n’a jamais bougé. C’est la génétique et c'est épisode anodin mais qui m’a touché. Je me suis dit « peut-être qu’ils veulent que je parte ». C’était une superbe offre pour le club, pour tous, donc chacun était content au final. Mais ça a été un élément déclencheur car la Fiorentina ça ne passera pas 10 fois.

Quand j’arrive le capitaine Astori décède. Cela a énormément soudé le groupe. Le coach Stefano Pioli était incroyable et j’ai enchaîné pas mal lors de la première saison avec Jordan Veretout. On a failli faire l’Europa League. J’ai vécu 6 mois intenses dans un grand club italien ! »

Bryan Dabo of Saint Etienne during the Ligue 1 match between AS Saint Etienne and Nantes at Stade Geoffroy-Guichard on December 3, 2017 in Saint-Etienne, . (Photo by Romain Lafabregue/Icon Sport)

L'Italie, la Turquie et maintenant la Grèce. Comment ça se passe et tu te vois revenir en France ?

« Actuellement en Grèce, on a pas mal de joueurs connus comme Aboubakar Kamara, Gervinho, Juan Iturbe... Ça se passe assez bien même si on est un peu en dessous des objectifs. On a pour objectif de finir dans les 3. On n’a pas la puissance médiatique de l’Olympiakos, du Pana ou de l’AEK mais en Grèce c’est un grand club. On veut aller chercher l’Europe avec le nouveau coach Alan Pardew.

J’espère performer avec ce groupe et atteindre les objectifs même si je ne me ferme aucune porte. J’ai que 30 ans, je devrais avoir quelques saisons encore. J’ai recroisé Yann Mvila et Pape Cisse (Olympiakos) Harold Moukoudi (AEK), Assane Diousse (Crète). On a échangé sur l’AS Saint-Étienne avec Assane et Yann. On compare le championnat français et le championnat grec. »

La seconde partie de l'interview sortira demain à 12h. Bryan Dabo y évoque l'actualité stéphanoise, Loic Perrin, Laurent Batlles et l'effectif plus globalement.