L'ancien défenseur malien des Verts dans les années 2000 (2000-2008) s'est confié à Franck Talluto dans son podcast "Dessous des Verts". Dans le premier épisode d'une série de 2, Fousseni Diawara évoque son arrivée à Sainté, la réputation infondée de la ville de Sainté, Salif Keita mais aussi les valeurs des supporters stéphanois. Extraits.
L'importance de Sainté dans sa carrière et sa vie
"Dans ma vie d’homme Saint-Étienne m’a beaucoup apporté parce que je suis arrivé ici à l’âge de 20 ans. J’ai découvert une ville chargée d’histoire. Très vite à mon arrivée je me suis renseigné sur le club mais aussi sur la ville. Pour m’inculquer très vite les valeurs du club. L’un ne va pas sans l’autre. Si on veut s’identifier à un club, il faut absolument connaître l’histoire de la ville. Ville minière, la cité de la mine. On sait qu’à 65km c’est la cité de la soie. Moi je me reconnaissais plus dans cette ville de Saint-Étienne parce que j’ai grandi en banlieue parisienne dans le 93. Même si c’est différent, je me suis très vite adapté à cette ville. Aujourd’hui je suis toujours content d’y revenir, d’ailleurs j’ai un pied-à-terre ici. Même si je travaille beaucoup à Paris et en Afrique, quand j’ai l’occasion de venir ici chez moi pour me reposer, je reviens avec grand plaisir à chaque fois."
Son regard sur la réputation peu flatteuse qui colle à la ville de Sainté
Les gens ne connaissent pas Saint-Étienne en réalité. Il y a une réputation qui suit cette ville depuis très longtemps. C’est pas toujours fondé parce que cette ville a beaucoup évolué ces 20 dernières années. La dynamique est très bonne, assez jeune aussi. Je trouve que cette ville ne mérite pas cette réputation, on vit très bien ici, les gens sont très sympas, actifs. Les gens s’identifient beaucoup à l’ASSE qui est le poumon de cette ville. Ce chaudron, ces supporters qui ont une très très belle réputation en France.
Donc en ce qui concerne la ville de Saint-Étienne en elle-même : bien sûr que ça n’est pas Venise, la ville la plus glamour mais ça reste une ville qui est tout à fait correcte et où on vit très bien, c’est le plus important.
Son arrivée à l'ASSE en provenance du Red Star et le scandale des faux passeports
Son arrivée à Sainté : « je sortais d'une saison au Red star en National et d'un coup j'arrive à Saint-Étienne, dans un club historique, le club le plus titré de France. Donc je savais où j'ai mis les pieds car très vite j'ai regardé dans des cassettes vidéo à l'époque, ce que je ne connaissais pas. Et j'ai très vite compris où j'étais, je me suis dit que j'étais chanceux. C'est une chance, c'est plus qu'une opportunité et je me suis très vite dit qu'il fallait que je la saisisse. Donc dès les premiers entraînements j'ai essayé de me donner à fond pour pouvoir m’imposer. Il y avait un groupe de joueurs expérimentés, l'époque de Jean-Guy Wallemme par exemple qui avait énormément d’expérience. Patrice Carteron, Laurent Huard, Alex et Aloisio, des professionnels aguerris. »
Contexte avec l’affaire des faux passeports : « À aucun moment je me suis demandé où j'avais mis les pieds parce que nous on était très focalisé sur ce qui se passait sur le terrain. Notre devoir était d’essayer de maintenir l'équipe malgré les 7 points en moins. C'est vrai qu'il s'est passé beaucoup de choses. Moi très jeune, j'ai pris beaucoup de recul avec ça. Je commençais ma carrière, donc il fallait surtout que je me focalise sur mes prestations, mes entraînements. Oui parfois ça pesait quand même un peu sur le groupe, on sentait que ça allait être compliqué. On s'est battu jusqu'au bout malgré tout, mais en ce qui me concerne ça me dépassait totalement (le contexte). Malheureusement il s'en est fallu de peu, l'handicap était beaucoup trop difficile à rattraper et on a fini par descendre. »
"Beaucoup de respect pour Monsieur Salif Keita"
Salif Keita : « Bien sûr que c'était un nom qui me parlait. Tout jeune quand j’étais au Red Star, à 10/11 ans, il y avait un film pour rendre hommage à Salif Keita qui est sorti. J’avais fait le casting pour jouer le rôle de Salif Keita. Bon j’ai été recalé, je n’étais pas le plus technique (rires). Bien évidemment que j'ai rapidement su qui était Salif Keita. Mon papa aimait le football et Salif Keita, donc automatiquement il aimait Saint-Étienne. Il a marqué le club de son empreinte. Je me suis estimé chanceux de pouvoir, en tant que Franco-Malien mais Malien comme Salif Keita, d’être dans ce club avec un Salif Keita qui a laissé une énorme place, cette image. Il fallait assurer derrière. Oui je l’ai rencontré, il était même président de la fédération quand j’étais international malien. Un homme très discret mais un homme droit, une personne passionnée, toujours les mots justes pour nous. Assez discret et humble. On a beaucoup de respect pour Mr Keita, premier ballon d’or africain. Encore aujourd’hui c’est un exemple pour la jeunesse malienne.
"Moi je me reconnais dans toutes ces valeurs" stéphanoises
« C’est vrai que mon passage à Saint-Étienne ne reste pas dans les annales mais ils n’ont pas oublié l’attitude, le comportement le respect que j’ai eu envers le public, le peuple vert, envers les sections de supporters qui se déplacent. Et ça a été plus qu’un plaisir, plus que du bonheur de jouer ici. J’ai rencontré des gens formidables à l’intérieur du club mais aussi dans la ville. J’ai pu me déplacer, aller voir des sections de supporters, qui donnent tout, absolument tout pour le club, pour assister aux matchs. Ils n’ont pas souvent des moyens démesurés pour venir donc c’est du sacrifice. Moi je me reconnais dans toutes ces valeurs et c’est ce qui m’a plu dans ce passage. »
Le saviez-vous ? Enfant, 𝗙𝗢𝗨𝗦𝗦𝗘𝗡𝗜 𝗗𝗜𝗔𝗪𝗔𝗥𝗔 a passé un casting pour incarner Salif Keita, arrivé en 1967 à l’#ASSE dans des circonstances rocambolesques, dans le film « Le Ballon d’or » ?
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