Actuel coordinateur sportif de la Berrichone de Châteauroux (National), Julien Cordonnier a été pendant 3 ans et demi (février 2018- mai 2021) scout au sein de la cellule de recrutement de l'AS Saint-Étienne. Dans une interview accordée au début du mois à 13heuresfoot.fr, celui qui a auparavant été défenseur central, est revenu sur son passage à Sainté, ses missions et ses relations avec les différents membres du club stéphanois.
Julien Cordonnier connait très bien la Berichonne de Chateauroux. Il faut dire qu'il a été formé au sein du club, qu'il y a joué en professionnel. Ensuite il est parti à Beauvais, en Suisse à Neuchâtel Xamax, Clermont puis à Orléans où il a fini sa carrière en 2013. Interrogé sur le club où il aurait rêvé de jouer, sa réponse a été plutôt claire : " J’ai toujours eu des rêves mesurés mais si je devais en citer un, je dirais Saint-Etienne, mais je n’ai pas pu y jouer !"
À défaut d'avoir pu y évoluer durant sa carrière de joueur, l'actuel coordinateur sportif de 42 ans, a pu intégrer le club stéphanois quelques années plus tard, dans un rôle totalement différent.
Les raisons de son arrivée dans la cellule de recrutement de l'ASSE
A la fin de sa carrière de footballeur, qui s'est achevée sur une rupture du tendon d'Achille, il s'est directement reconverti en tant que directeur sportif à l'US Orléans. Après avoir fait l'ascenseur entre la National et la Ligue 2, l'US Orléans et Julien Cordonnier ont décidé de stopper leur collaboration en Janvier 2017.
À l'issue de cette expérience, J. Cordonnier a été "sollicité par David Wantier, le responsable du recrutement, et Dominique Rocheteau, le directeur sportif, pour intégrer la cellule recrutement (de l'ASSE) en tant que scout". Il explique comment ça s'est fait et pourquoi il a accepté cette proposition et ce nouveau rôle au sein d'une cellule de recrutement : "Je connaissais déjà David (Wantier), qui avait été agent, et avec lequel on avait été amené à « bosser » sur des joueurs, comme Loïc Puyo par exemple. Ce poste à Saint-Etienne, c’est vraiment quelque chose qui m’intéressait, et c’est pour ça que j’ai beaucoup bougé et vu de nombreux stades, ça fait partie du job. Bon évidemment, aujourd’hui, à la Berrichonne, je suis beaucoup plus présent sur place. C’est différent."
Ce métier de scout, il l'a re-découvert à Saint-Étienne et il l'explique : "J’adore dénicher des joueurs ! C’est une facette du métier que j’ai découvert à « Sainté », où j’allais voir des matchs, où j’ai découvert beaucoup de pays (Portugal, Grèce, Suisse, Serbie, Danemark, etc.), où j’ai « scouté » de nombreux championnats, vu des football et des profils de joueurs différents, ce fut très enrichissant. Je pars du principe que le foot, c’est la passion. Mais ce poste était aussi fatigant, la voiture, les avions, le train… Et puis y’a pas que les matchs ! Les gens pensent qu’on va juste dans des stades mais derrière, il y a un gros travail à faire, avec des rapports à rédiger, du suivi. Cette facette du football me fascine !"
Les méthodes de travail de la cellule stéphanoise
Le média 13heuresfoot.fr l'a ensuite interrogé sur les méthodes de travail de la cellule de l'AS Saint-Étienne à l'époque : "En live, je voyais entre 4 et 5 matchs par semaine, sans compter la partie vidéo, ce qui faisait 230 à 240 matchs en « live » par saison. Après, à Saint-Etienne, on avait une méthode de travail avec deux parties : d’abord, les six premiers mois, on voyait le maximum de matchs qu’on dégrossissait, et ensuite, en deuxième partie de saison, c’était plus spécifique, on travaillait sur le visionnage des « target » (joueurs ciblés), des profils susceptibles de nous intéresser, et là, le suivi devenait plus approfondi. Y’a un côté fascinant de découvrir un joueur, de pouvoir en identifier un capable de s’intégrer dans le club où vous travaillez, mais c’est un travail de fourmi car il faut prendre en considération le contexte et plein de critères différents."
En restant plus de 3 ans au club, et qui plus est pendant une période assez instable après le départ de Christophe Galtier, Julien Cordonnier a connu différents coachs à l'ASSE et reconnait que chacun avait ses propres méthodes et liens avec la cellule, auxquelles il fallait s'adapter : "J’ai connu trois coachs à Saint-Etienne. Le premier, c’était Jean-Louis Gasset, mais mes rapports, je les communiquais à David Wantier; on avait des réunions fréquentes sur site également. Puis j’ai connu Ghislain Printant, qui n’est pas resté longtemps, dont la méthodologie était un peu la même que celle de Jean-Louis Gasset."
"J'ai énormément de respect pour Claude Puel"
Mais il reconnait avoir eu des rapports particulier avec Claude Puel, pour qui il a "énormement de respect" : "Ensuite, cela a a été complètement différent avec l’arrivée de Claude Puel. Avec Claude, c’était en direct. On lui proposait les joueurs et comme il avait le titre de manager général, il était le décisionnaire du sportif et même du financier. Il sent le football. C’est un formateur. Il aime prendre les décisions. C’est un personnage. J’ai appris sur la rigueur et l’exigence avec lui. Quand David Wantier est parti, Claude m’a confié la direction de la cellule recrutement pendant quelque temps, c’est aussi un gage de reconnaissance de mon travail, donc rien que pour ça, j’ai énormément de respect pour lui."
"À Saint-Étienne, je sentais que le projet battait de l'aile"
Légitimement, il a été intérrogé sur les raisons de son départ du club à la fin de la saison 2020/2021, et il s'explique, sans faire de concessions : "J’ai fait le choix de démissionner pour rejoindre le projet du groupe saoudien United World à Châteauroux, qui m’a sollicité via Patrick Trotignon (directeur général) et Michel Denisot (président), pour intégrer la structure. La Berrichonne a toujours eu une place particulière dans mon coeur."
"En fait, à Saint-Etienne, on avait du mal à investir dans des joueurs, je sentais que le projet battait de l’aile, que ça devenait de plus en plus difficile au niveau du recrutement. Pour moi, le club n’avait plus les moyens de ses ambitions. Du coup, j’ai eu du mal à me faire à cette situation et j’ai préféré démissionner. Il y a eu aussi le projet de Châteauroux qui s’est présenté. Châteauroux, c’est spécial pour moi."
Et pour finir sur une chouette note, Julien Cordonnier a bien évidement cité Geoffroy-Guichard et aussi Bollaert comme les stades qui l'ont le plus impressionnés.
🕐⚽ Il est 13 heures foot !
📜 Julien Cordonnier (Châteauroux) : "Le National, c'est le championnat de l'humilité"
✅ Entretien avec le coordinateur sportif de La Berrichonne.
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