Retour de votre rendez-vous historique. Comme chaque mercredi, zoom sur un épisode qui a écrit la Légende des Verts. Cette fois, nous mettons à l'honneur un meneur de jeu. Lubomir Moravcik.

29 octobre 1992  : ASSE-Nantes 1-0

Nantes en leader à Geoffroy-Guichard

L’AS Saint-Etienne reçoit Nantes à Geoffroy-Guichard le 29 octobre 1992 en match avancé de la 13e journée du championnat de France. Les Nantais réalisent un début de saison remarquable. Avec neuf victoires et une seule défaite, ils occupent la première place du classement avec deux points d’avance sur le Paris SG, trois sur Auxerre et Monaco et quatre sur Marseille. L’ASSE, quant à elle, effectue une saison homogène avec cinq victoires et quatre défaites ce qui lui permet de s’installer dans le premier tiers du championnat en septième position.

La réception des Canaris s’annonce difficile tant les hommes de Jean-Claude Suaudeau, qui s’appuie sur des jeunes promis à un brillant avenir (Loko, Pedros, Oudec, Karembeu, Makelele…) sont impressionnants. Ne sont-ils pas allés donner la leçon au Vélodrome au champion de France en titre lors de leur dernier match à l’extérieur (1-0) ? Pour leur part, les Verts viennent de s’incliner sur la Canebière sur le même score avec un Lubomir Moravcik qui a reçu un traitement particulier de la part des défenseurs olympiens.

Moravcik a rendez-vous avec Geoffroy-Guichard

 Lubomir Moravcik, le stratège slovaque, l’un des meilleurs joueurs du championnat de France adore ce genre de match. Il peut y étaler toute sa classe qui est immense. Surtout, il a un message à faire passer aux supporters stéphanois car une rumeur insidieuse commence à gonfler. Il serait en partance pour l’Olympique de Marseille qui en a fait sa priorité pour remplacer le Yougoslave Dragan Stojkovic, blessé. Il aurait même rencontré des émissaires du club marseillais en toute discrétion à Lyon qui lui aurait fait une proposition semblant difficile à refuser.

On peut tout de même s’interroger sur le timing de cette proposition et de cette rumeur qui enfle, comme par hasard, la veille d’un match de l’ASSE au stade Vélodrome. Si on voulait déstabiliser son adversaire, on ne s’y prendrait pas autrement. De plus, le traitement subi par le slovaque lors de ce match par Basile Boli et ses camarades lui font bien sentir qu’il ne serait pas le bienvenu. L’intérêt pour le slovaque est bien réel mais est-il aussi profond qu’on veut bien le dire ?

Nantes dépassé par les coups de génie de Moravcik

En tout état de cause, Moravcik veut profiter de cette rencontre face à Nantes pour prouver aux Stéphanois qu’il n’est pas prêt à les lâcher aussi facilement. Il est motivé face à des adversaires encensés week-end après week-end pour leur démontrer qu’il est techniquement leur égal. Cela se traduit dès la 25e minute.

Bien servi par une passe lumineuse de Christophe Chaintreuil, le slovaque se présente seul devant David Marraud, le gardien nantais, et il ne se fait pas prier pour le battre d’un tir croisé du droit imparable. Il ne peut alors s’empêcher d’exulter et de montrer son maillot vert aux 23 000 spectateurs présents comme la preuve de son attachement indéfectible.

Lubomir MORAVCIK of Saint Etienne during the Friendly match between AS Saint Etienne and AS Cannes, at Tours, France on 25th July 1992 ( Photo by Eric Renard / Onze / Icon Sport )

La joie de Lubomir Moravcik

L’insaisissable Moravcik continue son récital en distillant de merveilleux ballons notamment pour Etienne Mendy qui a eu plusieurs fois l’occasion de creuser l’écart. Les Nantais ont également eu l’opportunité de revenir au score mais ils ont, soit fait preuve de maladresse, soit trouvé face à eux un Joseph-Antoine Bell en grande forme. Le numéro 10 stéphanois aurait pu lui-aussi doubler la mise notamment d’une tête stoppée par un arrêt réflexe.

 Le leader nantais est finalement obligé de s’incliner sonné par le talent du slovaque qui leur inflige leur deuxième défaite de la saison. Le public stéphanois, toujours sous le charme, lui fait une ovation méritée au coup de sifflet final et il ne veut absolument pas voir partir celui qu’il considère désormais comme le digne successeur de Michel Platini. Pour manifester leur attachement, fleurira d’ailleurs sur un des murs du centre d’entraînement la supplication suivante : « Lubo, on t’aime, on t’adore, ne pars pas » !

Le résumé du match par notre partenaire ASSE Memories

Article rédigé par Albert Pilia