Ce lundi, l'ASSE et Sochaux s'affronteront dans une rencontre qui paraît déséquilibrée. Si Sochaux fréquente le sommet du classement, l'ASSE se noie dans ses bas-fonds... Deux anciens joueurs ayant joué pour les deux clubs se sont livrés au jeu des comparaisons entre Sochaux et l'ASSE, deux clubs qui rassemblent des supporters historiquement issus des classes populaires. C'est dans L'Est Républicain que Patrick Guillou et Damien Perquis ont témoigné...
Damien Perquis, du rêve au cauchemar !
D. Perquis : "Ce qui se ressemble, c’est la population du stade. Plutôt des gens qui travaillent à l’usine et qui vivent comme une échappatoire le fait de venir au stade pour encourager leur équipe. Après, l’ambiance est très différente. À Sochaux, quand le stade Bonal est plein pour les matchs importants, cela fait aussi du bruit, comme on le voit aujourd’hui en Ligue 2. Mais Geoffroy-Guichard, c’est une ferveur à part. Sochaux a été un club marquant dans ma carrière. Saint-Étienne, moins. J’ai toujours été fan de l’ASSE quand j’étais petit et c’était un rêve d’y jouer. Cela s’est mal passé et le rêve a tourné au cauchemar, par contre, quand tu joues pour Saint-Étienne, tu te sens porté par un truc, ça transcende."
P. Guillou : "La formation et les épopées européennes ont fait la force de ces deux clubs !"
P. Guillou : "Saint-Étienne est un club qui puise sa force dans la solidarité et ses valeurs fortes, qui viennent de la ville, de cet esprit minier. De l’autre côté, Sochaux est forcément associé à Peugeot et aux ouvriers qui y travaillaient et s’identifiaient à leur club de foot. À l’époque, je me souviens que Jean-Claude Plessis attachait beaucoup d’importance au partage entre footballeurs et ouvriers sur des événements. On avait ainsi fait le tour de l’usine pour se rendre compte qu’on ne jouait pas que pour un club de foot. La formation et les épopées européennes ont fait la force de ces deux clubs. Mais ce sont aussi les valeurs humaines qui permettent de durer. Tu peux nouer des choses plus fortes et plus conséquentes dans ces régions qui sont dures au mal, qui ont des hivers rudes et froids. Cela crée d’autres liens. À Sochaux, je ne me souviens pas que des matchs, mais aussi des après-matchs, où on privatisait un restaurant pour tous se retrouver. Tout cela représente beaucoup plus de choses que les matchs."