Comme chaque semaine, vous retrouvez un épisode qui reprend un moment fort de l'histoire des Verts.

L'OL convaincu de faire tomber les Verts

L’AS Saint-Etienne se rend à Gerland pour le compte de la 9e journée du championnat de France 1969-70 en tant que leader avec déjà 3 points d’avance sur ses dauphins, Angers et Strasbourg. Pour le premier derby de la saison, l’OL pointe à la 6e place avec déjà 5 points de retard. Surtout, les Verts viennent dans le Rhône tout justes auréolés de leur magnifique victoire 3-0 sur le Bayern Munich, au 1er tour retour de la Coupe des champions, acquise 4 jours auparavant.

Tous les joueurs lyonnais ont assisté à cet exploit au stade Geoffroy-Guichard et certains d’entre-eux, bien qu’impressionnés par la performance, sont persuadés de faire mordre la poussière à leur adversaire du jour pour la première fois en championnat vue la débauche d’énergie dépensée pour se qualifier en coupe d’Europe. C’est en tout cas, ce qu’ils annoncent fièrement dans la presse.

Un Match dans le Match

Il n’en faut pas plus pour vexer des Stéphanois remontés et leur entraîneur, Albert Batteux, qui profite habilement de cette provocation pour piquer ses joueurs et les inciter à corriger ces prétentieux. Ils ont décidé de répondre sur le terrain pour prouver qu'« en football, Saint-Étienne sera toujours la capitale et Lyon sa banlieue ». Cette phrase est d’ailleurs attribuée à tort à Roger Rocher même s’il l’a souvent utilisée. Cette répartie est l’œuvre de Pierre Faurand, l’un de ses prédécesseurs, celui du premier titre de champion de France, qu’il a prononcée après la victoire 4-2 de l’ASSE, le 28 novembre 1954.

De plus, ce match revêt une importance particulière pour le gardien stéphanois Georges Carnus qui se trouve en concurrence pour le poste de titulaire en équipe de France avec Yves Chauveau son homologue de l’OL. Le sélectionneur, Georges Boulogne, n’a, semble-t-il, pas encore tranché et une victoire lors du derby ferait surement pencher la balance de son côté. C’est en substance ce qu’il indique à ses partenaires, notamment à Salif Keita qui peut faire basculer une rencontre à lui tout seul. Parfaitement conscient de sa tâche, le Malien lui promet de ne pas s’en faire et qu’il allait s’occuper de tout. Or, Salif Keita n’est jamais plus dangereux que lorsqu’il part en mission.

Une rencontre à sens unique

24 256 spectateurs ont répondu présents dans les tribunes de Gerland. Cette fois-ci, les dirigeants n’ont pas répété l’erreur de permettre la retransmission télévisée du match comme l’année précédente. La 2e mi-temps étant diffusée, seulement 7 625 supporters s’étaient déplacés soit le plus faible total de tous les derbies.

Les privilégiés se rendent rapidement compte qu’il existe une classe d’écart entre les deux équipes. Les Lyonnais ne résistent qu’une vingtaine de minutes, le temps d’encaisser un premier but à la 21e sur penalty de l’inévitable Hervé Revelli consécutive à une main dans la surface de l’arrière Rhodanien Prost. Un csc sur un tir détourné de Spasoje Samardzic alourdit le score peu après le demi-heure de jeu (35e). L’attaquant Yougoslave est dans une bonne période, ce qui sera bien trop rare. Miné par les blessures, il disparaîtra peu à peu de l’effectif stéphanois.

L'Humiliation suprême

Cette domination se transforme en feu d’artifice en seconde période. En 6 minutes, de la 48e à la 54e, L’ASSE inscrit 4 buts devant des Lyonnais impuissants et dépités (Jean-Michel Larqué 48e, Georges Polny 49e, Salif Keita, doublé 53e, 54e). Même l’arrière Georges Polny, joueur de devoir par excellence, y va de sa réalisation : son seul but en 349 matchs sous le maillot vert. Il a bien choisi son moment.

Hervé Revelli clôture la marque à la 85e pour donner au score l’allure d’une déroute. Et ce n’est pas la réduction par les Lyonnais à la 88e qui changera quoi que ce soit à l’histoire des derbies. Avec ce 7-1, l’ASSE inflige à l’OL, à l’occasion de leur 35e confrontation, sa pire déculottée face à son voisin. Il ne fallait pas les énerver !

Onze des Verts : Carnus – Durkovic, Bosquier, Broissart, Polny – Jacquet (Larqué 34e), Herbin – Samardzic, H. Revelli, Keita, Bereta. 

  • Buts ASSE : Revelli 21', Samardzic 35', Larqué 48', Polny', Keïta 53, Keïta 54', Revelli 85'
  • But OL : Perrin 88'

Les buts en vidéo

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