Les supporters de l'AS Saint-Etienne ont dû faire preuve de patience pour voir l'arrivée du buteur tant attendu. Krasso a endossé le rôle durant les 6 premiers matchs en étant très efficace. Maintenant, le club va pouvoir s'appuyer sur un second élément capable d'inscrire de nombreux buts : Ibrahima Wadji. Alors que le système de Batlles en 3-4-3 prend forme, comment le coach va-t-il intégrer la nouvelle recrue ?

Une entrée remarquée

Pour sa première sous le maillot stéphanois, l'attaquant n'est pas rentré dans un match au scénario facile. Réduits à 10, les verts ont subi la foudre sur deux coups francs de leur ancien joueur Henri Saivet. Pourtant, les garçons de Laurent Batlles ont su trouver les ressources pour égaliser en infériorité numérique. Cette égalisation est le fruit d'un excellent travail de l'attaquant Ibrahima Wadji qui a obtenu le penalty. Son entrée a donc été décisive et remarquée. En faisant venir un attaquant de cette envergure (titulaire dans une équipe qui joue les barrages de ligue des champions), Batlles va forcément devoir rapidement l'intégrer à son onze de départ. Son intégration va-t-elle engendrer un changement de système ?

Une complémentarité à créer avec Krasso

Depuis le début du mercato, le club veut garder "JPK". Malgré des envies de départ en début de mercato, il a affirmé "« J’étais ouvert aux deux possibilités, rester comme partir. Après j’ai échangé avec le coach, avec Loïc Perrin. Le fait est qu’on arrive à la fin du mercato, je suis là et je compte rester jusqu’à la fin de la saison. Après on verra ce qui se passera. En tout cas je m’investis à 100% dans le projet. Je fais tout pour être efficace et utile à l’équipe". Le club va donc chercher le complément au franco-ivoirien. Ce dernier a performé la saison dernière à Ajaccio en jouant à deux devant. De ce fait, Loic Perrin a voulu recruter un joueur qui allait valoriser Krasso.

Analyse des profils des deux joueurs

Krasso est davantage un joueur qui évolue au coeur du jeu. Il apprécie toucher beaucoup de ballon et dézoner. Il n'a pas forcément cette habitude de toujours être dans la surface. Il aime s'écarter et créer des différences offensives par sa qualité de dribble. C'est un joueur qui est autant capable de faire marquer que de marquer.

  • Points forts : Jeu dos au but, qualité de dribble, qualités de passe, facilité technique,
  • Points faibles : Volume de course, pressing défense adverse

Wadji est davantage un joueur de profondeur. Le penalty qu'il obtient montre un sens du but et des attitudes de buteur qui pourrait quelquefois manquer à Krasso. Beaucoup moins à l'aise techniquement que Krasso, il dispose de grosses qualités de pressing sur la défense adverse. Il va énormément user les défenses par ses nombreuses courses et son travail de pression régulier. D'ailleurs, Ibrahima Wadji a des faux airs de Victor Osimhen dans son profil.

  • Points forts : Volume de course, pressing défense adverse, qualités de finition, générosité et engagement total, joueur de profondeur
  • Points faibles : Qualités de dribble, justesse technique

25 Ibrahima WADJI (asse) during the Ligue 2 BKT match between Pau and Saint Etienne on September 5, 2022 in Pau, France. (Photo by Romain Perrocheau/FEP/Icon Sport) - Photo by Icon sport

Le binôme parfait ?

Il est toujours difficile d'établir en amont si les joueurs sauront se compléter à merveille. Néanmoins, en terme de profil et d'aptitudes, la complémentarité semble être évidente. Les deux joueurs doivent maintenant se connaître, créer des automatismes pour se valoriser mutuellement. La cohérence du recrutement de Wadji est à louer. Il semble être un bon coup, à Batlles maintenant de créer une alchimie qui permettra à l'attaque stéphanoise de rester la meilleure de ligue 2 (13 buts marqués en 7 rencontres).

Un changement de système ?

Lors des 3 derniers matchs, les verts sont repassés dans un système en 3-4-3. Voici le onze qui a démarré contre Bastia et Pau.

Comment intégrer Wadji dans ce onze ? Le changement de système est-il obligatoire ? C'est les questions que doit se poser Laurent Batlles. Il va intégrer son attaquant à terme, il a été recruté avec la ferme intention de jouer. Plusieurs questions se posent et plusieurs réponses sont possibles et acceptables. Voici nos idées.

On reste sur le 3-4-3

Invaincue lors des trois derniers matchs, l'équipe est assez performante dans ce système. Dès lors, le coach pourrait simplement intégrer le joueur dans un rôle où il y a beaucoup de permutation entre les 3 offensifs (Krasso, Chambost et Wadji). Dans ce cas, Mathieu Cafaro ferait les frais de son intégration.

Toujours dans cette idée de rester en 3-4-3, le coach pourrait intégrer un système hybride. En effet, en phase défensive, l'équipe se positionnerait comme ci-dessus. En revanche, en phase offensive, elle basculerait en 3-5-2 avec un Dylan Chambost qui vient se positionner en milieu relayeur ou en 10 en soutien des deux attaquants Wadji et Krasso.

Non à l'hybride !

Si les systèmes hybrides, qui deviennent monnaie courante dans le football moderne d'aujourd'hui, effraient notre staff, il pourrait changer de système et mettre en place un 3-5-2 avec les deux hommes en position d'avant-centre. De ce fait, la composition serait la même que celle annoncée en phase offensive dans le système hybride. A contrario, le système serait le même quel que soit la phase de jeu.

Laurent Batlles va donc devoir trouver le système et les automatismes qui vont animer au mieux son équipe. Une chose est certaine, la diversité de profils dont ils disposent au sein de son effectif lui offre différents choix de jeu. Afin de ne pas devenir trop lisible pour les adversaires, il va également s'atteler à s'adapter en fonction des potentielles blessures ou méformes de certains. Quoi qu'il en soit le coach dispose d'un effectif satisfaisant qui est à son image et à l'image du jeu qu'il veut prôner. À lui désormais de faire prendre la mayonnaise et d'offrir au peuple stéphanois de belles émotions. Nous en manquons depuis bien trop longtemps !

Crédit photo : asse.fr