La saison 2021/22 va enfin s'achever ce soir. La commission de discipline de la LFP publiera son verdict suite aux graves incidents ayant émaillé la rencontre de barrage face à l'AJ Auxerre le 29 mai dernier. C'est tout un club qui s'attend au pire, même si finalement il fut déjà évité il y a presque un mois.
Ce soir, aux alentours de 18h, nous devrions savoir. Savoir si la commission de discipline a entendu les arguments que dérouleront les émissaires stéphanois qui se présenteront à elle en cette fin de journée. Jean François Soucasse, le président exécutif, Samuel Rustem, ancien stadium manager et bras droit de Soucasse, Florian Merle, responsable de la sécurité et Olivier Martin, l'éternel avocat du club, tenteront de faire valoir leur point de vue et de faire retomber une température qui devrait atteindre des sommets du côté de la rue Léo Délibes. Il faudra d'ailleurs faire honneur au compositeur français en déroulant une partition sans fausse note afin que le tempo du chef d'orchestre Vincent Labrune ne rythme pas la décision d'une commission chauffée à blanc par le président de la Ligue.
Pour rappel, lors de l'assemblée générale de la FFF qui a eu lieu à Nice le 18 juin dernier, Vincent Labrune n'avait pas hésité à illustrer ses propos en citant la rencontre face à Auxerre : "C'est un miracle qu'il n'y ait pas eu de morts à Saint-Étienne lors du barrage d'accession contre Auxerre (1-1, 5 tab 4). Je ne veux pas connaître un décès dans un stade en tant que président. On veut être la Ligue du développement, pas la Ligue de la guerre dans les stades. J'en appelle à tous, à votre responsabilité. Il faut être courageux et mettre ces criminels où ils doivent être, pas dans les stades."
Des incidents qui concluent une année riche en dérapages...
Charge aux représentants de l'ASSE de peaufiner leurs arguments et leur stratégie dans le TGV qui les mènera ce matin dans la capitale. Ils seront reçus à 16h30 et, ne réagiront pas à l'issue du prononcé des sanctions comme l'a très laconiquement indiqué la communication du club.
Des arguments solides, il en faudra si l'on se rappelle des nombreux incidents qui ont émaillé cette saison 2021/22. Le 22 octobre, le match avait été retardé de 45 minutes suite à des craquages de fumigènes en marge d'ASSE-Angers. En Coupe de France à Jura Sud le 2 janvier dernier, le match avait été interrompu pour des jets de projectiles (notre photo). Face à Monaco le 23 avril, les Green Angels, pour fêter leurs 30 ans, avaient déclenché un feu d'artifice aussi spectaculaire que celui lancé un an plus tôt par les Magic Fans à l'occasion de leur 30 ans également. Résultat : plus d'une heure d'interruption de la rencontre.
Le 29 mai dernier l'ASSE, qui était sous le coup d’un huis clos pour l'un de ses deux kops, sortait déjà d'un huis-clos total purgé face à Reims. L'histoire des incidents se répète mais cette fois-ci, la LFP pourrait prendre des mesures sans précédent. Si l'on se réfère aux sanctions prononcées cette saison pour d'autres clubs, le cas stéphanois paraît encore plus grave. En début de saison dernière, l'OGC Nice écopait d'un retrait d'1 point après les débordements ayant eu lieu face à Marseille. le 8 décembre, c'est le voisin Lyonnais qui écopait également du retrait d'1 point après un jet de bouteille ayant atteint la tête du Marseillais Dimitri Payet...
A quelles sanctions faut-il s'attendre ?
En indiquant que de graves blessés, voire des morts avaient été évités le 29 mai derniers, Vincent Labrune a posé les jalons d'une sanction exemplaire à laquelle s'attendent tous les amoureux des Verts. Si du sursis pourrait venir alléger les décisions fermes de la commission présidée par Sébastien Deneux (notre photo), il n'est pas certains que cette épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête de l'ASSE soit un cadeau offert par la Ligue. Si de nombreux matches à huis-clos sont évoqués, une délocalisation des rencontres de l'ASSE l'est également. Le stade de Gueugnon, dans lequel ne réside aucune équipe professionnelle, pourrait accueillir des rencontres des Verts. Toutefois, est-ce que déplacer un match de 150 km pour des supporters qui n'hésitent pas à effectuer des heures de route chaque week-end pour suivre l'ASSE serait une décision suffisamment sévère pour cette commission bien décidée à frapper fort ? Ne sera-t-elle pas davantage tentée par une sanction aboutissant à des huis-clos complets, fermes et avec sursis ?
S'agissant du retrait de points, l'ASSE s'y expose forcément, mais faut-il s'attendre à une sanction très lourde sportivement ? Si les caméras de vidéo-surveillance sont analysées avecminutie depuis des semaines, elles n'ont pas encore permis de pointer individuellement des responsables chez les supporters. La commission de discipline, en prenant des sanction sportives, compte sur l'amour des fans stéphanois pour ne pas franchir une ligne blanche qui mettrait en péril la saison de l'ASSE. Cette corde, largement usée, montre toutefois ses limites du côté de Geoffroy Guichard. Les différents sursis prononcés n'ont jamais empêché les supporters de s'exprimer et de défier la Ligue. Ainsi, si la sanction sportive et le retrait de points semblent incontournables, faut-il s'attendre à de lourdes peines...? La réponse sera donnée en fin de journée. Croisons les doigts pour qu'elle n'impacte pas trop le projet sportif de Laurent Batlles qui n'avait pas besoin de cela en pleine période de mercato... Il est vrai que si certains joueurs se laissent convaincre et signent pour vivre la ferveur de Geoffroy Guichard, il est vrai également qu'un stade fermé une bonne partie de l'année ne va pas faire rêver de potentielles recrues...