Pascal Dupraz, coach de l’AS Saint-Etienne, s’est confié au Dauphiné Libéré. Extraits.

« Mon père admirait Jean Snella. Il a joué avec le Servette de Genève sous ses ordres en 1962. Je me souviens de moments épiques de mon père devant les matches de l’ASSE. Il jouait le match avec l’équipe, faisait les gestes. Avec ma sœur, on se marrait. C’était une période creuse du foot français et faste pour l’ASSE. Avant les matches de Coupe d’Europe, on ne parlait que de ça.

C’est un honneur d’entraîner l’ASSE. Je suis un chanceux. C’est un cadeau du ciel. Il y a une telle ferveur ici. Le foot c’est ma passion. Dans les tribunes, tu retrouves l’ouvrier, le patron, le fonctionnaire, un étudiant, un retraité… À Saint-Étienne, j’ai croisé des mamies avec le masque ASSE m’implorant de laisser les Verts en Ligue 1. C’est ça le foot.

Je suis surcoté. Pour entraîner Saint-Étienne, il faut avoir la cote. Le fait de cataloguer a quand même du bon. Comme on me décrit comme un pompier, ça me donne du travail tout le temps. Je préfère être pompier que pyromane. Aujourd’hui, je suis tout de même à la place de Jean Snella ? Putain… C’est exceptionnel ça. Merci pour cette onde extraordinairement positive. Pour le coup c’était un pionnier, un précurseur. Quelle chance. Définitivement.

La location de ma maison s’arrête fin mai. Trop souvent on fait l’erreur de se projeter. J’ai envie de vivre intensément le moment présent. Il y a un peuple qui est derrière nous. Plus de 30 000 supporters doivent venir contre Metz. Les efforts des joueurs sur le terrain ne trahissent personne. Au feu, des personnes se sont arrêtées pour venir me remercier. De quoi ? Rien n’est fait. Tout ce que je souhaite, c’est que l’on remercie les joueurs, fin mai. »