Avant d'affronter l'AS Saint-Étienne ce dimanche à Bollaert, Ruben Aguilar est revenu pour Poteaux Carrés sur son passage chez les Verts et son attachement toujours palpable pour l’ASSE. Un choc plein d’émotions pour le latéral lensois, formé à l’Étrat.

Bien qu’il n’ait jamais porté le maillot de l’ASSE en match officiel, Ruben Aguilar garde un souvenir vivace de ses années passées dans le Forez entre 2011 et 2013. Arrivé de Grenoble, il intègre alors le centre de formation de l’AS Saint-Étienne, à une époque où les jeunes de l’Étrat rêvent tous de fouler la pelouse de Geoffroy-Guichard.

« Ce n’est pas un match comme un autre d’affronter l’ASSE, » confie-t-il sans détour. « Ce club m’a beaucoup appris. Il m’a permis de devenir un homme. Même si je n’ai pas percé là-bas, j’ai été formé à Saint-Étienne, et ça reste gravé en moi. »

Absent lors du match aller à Geoffroy-Guichard en raison d’une blessure à l’épaule, Aguilar devrait cette fois être bien présent sur la pelouse de Bollaert. Il compte bien prendre part à cette affiche qui, à ses yeux, dépasse le cadre purement sportif : « C’est toujours spécial de rejouer contre ton club formateur. Il y a un attachement émotionnel. Et puis je sais que beaucoup de gens que je connais vont regarder ce match. »

Lens – ASSE : deux clubs populaires, un même ADN

Entre Lens et Saint-Étienne, les parallèles sont nombreux. Clubs historiques, populaires, au palmarès riche et surtout portés par une ferveur unique de leurs supporters. Ruben Aguilar, désormais titulaire indiscutable dans le couloir droit lensois, ne cache pas son admiration pour ces ambiances bouillantes.

« J’ai joué dans pas mal de stades, mais Bollaert c’est spécial. À chaque entrée sur le terrain, j’ai des frissons. Et c’est pareil pour Geoffroy-Guichard. Il y a une identité forte dans ces clubs. On ressent que les gens vivent football. Ce sont deux villes où les supporters se reconnaissent dans leurs équipes. »

Dimanche, la confrontation promet également en tribunes, avec un parcage stéphanois plein attendu dans l’Artois. Une présence qui ne surprend pas Aguilar : « Les Stéphanois, ils sont partout. C’est une fanbase incroyable. Et même ici à Lens, ils seront les bienvenus. C’est ça le foot qu’on aime. »

Il se souvient aussi de ses anciens coéquipiers passés par l’ASSE, comme Jonathan Bamba ou Ronaël Pierre-Gabriel, avec qui il a partagé les terrains à l’époque : « Il y avait un vrai vivier de talents. Malheureusement, tous ne réussissent pas à franchir le cap, mais la formation à Sainté reste l’une des meilleures en France. »

Une opposition aux enjeux forts pour Ruben Aguilar

Sur le plan sportif, ce Lens – ASSE n’a rien d’anecdotique. Si les Sang et Or visent une place européenne, les Verts, eux, luttent toujours pour leur maintien en Ligue 1. Un contraste de dynamique qui n’empêche pas Aguilar d’afficher du respect pour son ancien club : « Ils galèrent en ce moment, mais je regarde souvent leurs matches. Ils ne ferment pas le jeu. Ils essaient de produire, de jouer au ballon. C’est méritoire. »

Le joueur lensois évoque aussi la force mentale de l’ASSE malgré les vents contraires : « Ils ne lâchent rien. C’est dans l’ADN de Sainté. Et quand t’as un public comme le leur, tu peux aller chercher des forces que tu ne soupçonnais pas. »

De son côté, Lens reste solide malgré des résultats en dents de scie à Bollaert cette saison. Aguilar met en avant la cohésion défensive : « On bosse beaucoup sur l’aspect collectif. On n’a pas de stars derrière, mais on forme un bloc. C’est ce qui fait notre force depuis plusieurs saisons. »

À l’aube de cette rencontre, il garde en tête les étapes de son parcours atypique, de Grenoble à la Ligue des Champions avec Monaco, en passant par Montpellier : « Je n’étais pas un joueur qui faisait rêver au départ. Mais j’ai toujours bossé, j’ai toujours cru en moi. Aujourd’hui, je suis proche des 200 matches en Ligue 1, et j’en suis fier. »