Aujourd’hui retiré du football, Jessy Moulin profite de son temps libre pour apprécier sa retraite. L’ancien portier de l’ASSE s’est livré au micro de Franck Talluto pour le podcast Dessous des Verts.

S’il faut évoquer l’exemplarité à l’ASSE, le nom de Jessy Moulin serait sans doute parmi les premiers à sortir de la bouche des supporters. Pur produit de la formation Stéphanoise, le portier rejoint le club du forez en 1999. D’abord envoyé en prêt à Arles (National), puis à Fréjus et à Clermont-Ferrand, le natif de Valence est resté une majorité de sa carrière dans l’ombre de Stéphane Ruffier.

« Je le dis maintenant parce que Romeyer n’est plus à l’ASSE »

« Je fais mes années, ça se passe bien, et puis, il se passe des choses. Je n’ai pas trop envie d’en parler, mais bon. C’est l’époque où on fait l’Intertoto. On me dit que je ne toucherai pas la prime. J’avais fait plus d’une dizaine de matchs. Et là, les mecs comme Bafé (Gomis), avec qui je m’entraînais tous les jours, disent : « Non, ce n’est pas normal, tout le monde a la prime. S’il faut, on refait grève pour Jesse. »

Ce sont des histoires qui se passaient dans le vestiaire, quoi. Roland Romeyer me donne la prime, mais me demande de partir à Arles-Avignon. Dernier de national, plus petit budget. (…) C’est un peu envenimé, pour moi. »

Signature de Ruffier et mise au placard

Stéphane Ruffier s’engage à l’ASSE le 11 juillet 2011 en provenance de l’AS Monaco. Débarqué après le retour de Moulin dans le Forez, Ruffier a gagné sa place au détriment de ce dernier. Jessy Moulin est revenu sur cette période.

« Je fais une super saison en prêt. Le club me dit de revenir au club, puis je fais mes débuts en professionnel en Ligue 1. Je joue les derniers matchs de la saison. (…) Mais il me manquait ce petit truc que j’avais quand je suis parti à Fréjus, à Arles, où je suis totalement libéré. Je joue ces trois derniers matchs avant les vacances. Je me dis, la saison prochaine tu reviens.

Mais ils recrutent Stéphane Ruffier à l’inter-saison. Donc là, coup de massue. Tu sais très bien que tu vas pas jouer devant Stéphane Ruffier, et ils décident de me prêter à Clermont pendant un an. »

Une relation complexe à l’ASSE

Relégué au second plan, Jessy Moulin et Stéphane Ruffier se sont sans cesse tirés la bourre pour obtenir la place de titulaire à l’ASSE. En situation de concurrence perpétuelle, la relation entre les deux gardiens a logiquement été affectée.

« Au début, ça se passait bien. Je n’en ai jamais trop parlé, parce qu’il est comme il est et je ne veux pas du tout l’attaquer. Il est ce qu’il est, ça a été un grand gardien, avec ses qualités et ses défauts. Mais c’est vrai qu’à un moment donné, ça a été compliqué au quotidien.

On a été assez intelligents, lui et moi, ou peut-être que moi … Enfin bref, je vais passer les détails, mais à un moment donné, on arrêtait de se parler. Même si deux ou trois fois, on a eu des discussions dans lesquelles on s’est un peu chauffé, même bien chauffé. Ça, ce n’est jamais sorti.

Tout le monde a toujours pensé qu’on s’entendait super bien, ce qui était le cas. J’ai évolué, j’ai pris en maturité, j’ai commencé à être encore meilleur. Lui il sentait que ça se rapprochait aussi. Forcément, ça s’est un peu dégradé. Il savait que déjà j’étais aimé du groupe, du club, des supporters et que je donnais le maximum (…) Mais ça m’a tiré vers le haut, moi aussi, d’avoir un gardien comme ça en face de moi. Surtout dans son caractère. »