En marge des droits TV non attribuées pour les saisons à venir, le Sénat reçoit plusieurs acteurs du football français dans le cadre de l'affaire CVC. Joseph Oughourlian (Président de Lens) s'est exprimé devant le Sénat accompagné par plusieurs Président de Ligue 1: Olivier Létang (Lille), Jean-Pierre Caillot (Reims), Jean-Michel Aulas (ex-OL) et Maarten Petermann (fonds Merlyn Partners).

Ligue 1 : CVC, une affaire observée

Le 2 mars 2022, la loi de démocratisation du sport en France était promulguée par le président de la République. Elle confirmait en particulier la possibilité pour la Ligue professionnelle de football (LFP) de former une entreprise commerciale (LFP Media), lui permettant ainsi de vendre une partie de ses actions.

Le 31 mars 2023, cette entreprise commerciale avait signé un « contrat d'engagement d'investissement ferme » avec le fonds CVC, avec un montant de 1,5 milliard d'euros, avec 13,04 % des parts de LFP Media. En réalité, sur ce montant de 1,13 milliard d'euros, les quarante clubs professionnels ont échangé chaque année 13,04 % des revenus générés par la société commerciale, y compris les droits télévisuels des Ligue 1 et Ligue 2, qui sont en cours.

Laurent Lafon, sénateur Union des démocrates et indépendants du Val-de-Marne et président de la commission de la Culture, de l'Éducation et du Sport du Sénat, a exprimé son souhait de connaître les bénéfices que cette entreprise apporte aux clubs, tant sur le plan commercial que technique, et dans le développement de l'attrait du championnat de France à l'étranger.

Le président de Lens évoque l'ASSE

Joseph Oughourlian (Président de Lens) : " Nous, les présidents de clubs, quand nous avons vu cette commission se créer et les premières personnes convoquées à la commission (Jean-Michel Roussier - Havre et Christophe Bouchet - ex OM)... Il y a eu des gens auditionnés qui sont soit hors du monde du football, soit des personnes sui ne sont plus dans le milieu depuis longtemps. Un ancien président de l'OM qui s'est fait virer après une période très courte en 2003 (Christophe Bouchet). Et un Président d'un club qui été en L2 il y a peu et qui a été dirigeant de plusieurs chaînes de TV qui ont toutes fait faillites.

Quand j'arrive au Racing Club de Lens que je rachète au tribunal de commerce, je reçois un coup de fil de Monsieur Caïazzo, président de l'AS Saint-Etienne. Il me dit "Est-ce que ça te pose un problème si on ferme la chaine Onzeo ?". Je lui réponds, c'est quoi la chaine Onzéo ? C'est une chaine sur laquelle on passe du contenu sur l'ASSE et le Racing Club de Lens. J'ai donc regardé ce qu'était la chaine Onzeo. Ce n'était qu'une manière de payer Jean-Michel Roussier qui était grassement rémunéré. On s'est en conséquence mis d'accord avec l'AS Saint-Etienne pour fermer la chaîne. Après, j'ai trouvé Jean-Michel Roussier pour la chaîne Mediapro qui a duré deux mois. Aujourd'hui, ces hommes viennent nous donner des leçons. Ils viennent nous dire qu'on a pris des décisions absurdes avec CVC. Et vous leur donnez toute l'écoute ici (au Sénat). Tous les présidents, on s'est tous émus de cette situation. On a donc tous envoyé des courriers."