Des bons indicateurs pour la vente
Joss Randall : "J’aime bien citer les grands auteurs, il faut se rappeler ce que disait Rocky, tant qu'il n'y a pas eu la cloche, il n'y a pas eu la cloche. Honnêtement, je pense que ça sent bon là, ça sent bon parce qu'on le voit à travers le communiqué, il n'est quand même pas fait tout à fait de la même façon que celui de 2018. Les mecs ont l'air déjà de s'engager dans un discours. On sait aussi de toute façon que les deux actionnaires sont dans une situation où ils ont aussi une épée de Damoclès économique au-dessus de la tête, donc il n'y aura pas de meilleur moment pour eux que de le faire maintenant. Oui, je pense que ça va se faire
Enthousiasmé ? Pour l'instant, je n'irai pas jusque-là, d'abord parce qu'on manque d'informations sur ce qu'ils veulent réellement faire. Je donnerai un avis plus affirmatif quand j'aurai entendu la première conférence probablement de Gazidis qui va expliquer pourquoi ils sont arrivés, ce qu'ils veulent faire, les moyens qu'ils comptent investir, les idées qu'ils ont pour le club, etc.
On a vu passer beaucoup de projets plus ou moins fumeux. On voit autour de nous, en L1 et ailleurs en Europe, des projets de rachat par des fonds dont les idées ne sont pas forcément très claires, à part celles du trading et de la plus-value. Là, j'ai l'impression qu'on a quand même un investisseur qui a déjà un rapport au sport. Il est dans le monde du sport. Donc déjà, ça veut dire que c'est un mec qui aime ça. Tout simplement.
Ce n'est pas pareil qu'un financier qui cherche une cible en se disant, je vais l'acheter 25 et je vais la revendre 70, ce qu'on fait à Red Bird à Toulouse. Donc on est déjà plutôt dans un mec qui a un rapport avec le sport. Il a structuré son approche, il fait venir Gazidis. Alors Gazidis, il a une réputation un peu sulfureuse. Mais Gazidis, il a quand même un parcours dans le foot.
Donc tout ça pour moi, ce sont des bons indicateurs. Mais je m'arrêterai là parce qu'en fait, le reste, on pourra avoir une idée quand ils se seront exprimés et surtout quand on verra les premiers actes. Puisque les projets qui sont beaux sur le papier, les gens qui veulent faire des merveilles, des choses, des machins, on en a déjà entendu plein depuis 20 ans. Et la réalité, c'est que ça ne se passe pas toujours comme ça dans la vraie vie. »
Un groupe déstabilisé ?
Nolan Roux : « L'année où je suis parti, le club était en vente. Ils en parlaient déjà. Voilà, il est en vente depuis un certain temps. Je n'ai pas suivi parce que je suis parti dans d'autres clubs. J'ai fait mes saisons. C'est vrai que la question du timing, c'est super important, puisque les joueurs, ils le savent.
Il faut monter, et puis il y a des joueurs aussi qui se posent la question sur leur fin de contrat. Il y en a sûrement en fin de contrat et là arrive le rachat du club, donc ça va en parler aussi. Est-ce que le timing est bon ? C'est la question auquel je me pose. Pour moi, si vous voulez mon avis, ce n'est pas le bon timing. En tant que joueur, si j'étais un joueur aujourd'hui de l'ASSE, non. Aujourd'hui, on essaye de monter, le timing n'est pas bon.
Le communiqué, il faut le faire parce qu’il y a la DNCG. Il faut rassurer aussi. Les supporters se posent la question depuis combien de temps ? Ça doit faire sept ans que le club est en vente. Mais maintenant, moi, je parle toujours côté sportif puisque quand j'étais joueur, je ne m'occupais pas du côté présidence.
Les joueurs perturbés par la vente ? Ça peut. Personnellement, moi, non. Mais j'aurais senti si mon équipe, mes partenaires étaient perturbés par ça. Je l'aurais senti, oui. J'aurais senti que... « Ah putain, je ne sais pas, le club va être acheté. » Il suffit que ça en perturbe un, deux ou trois. Ça suffit. Trois joueurs sur onze. Et d'autres vont dire, là, ils se posent des questions.
Moi, je pense que le timing n'est pas bon. Il aurait mieux fallu attendre de voir ce qui se passe à la fin. Et puis, dévoiler. Fin de saison, on a accédé à la Ligue 1, le club va être racheté. Ce n'est pas grave, on a accédé à la Ligue 1. On n'a pas accédé à la Ligue 1, le club va être racheté. OK, voilà. Pour moi, le timing de but en blanc, c'est trop rapide. C'est trop rapide parce qu'en plus, ce n'est même pas sûr. Ce n'est pas certain à 100 %. Ce n'est pas une certitude. La certitude, c'est que l'ASSE va jouer un match pour pouvoir accéder à la Ligue 1, voire les play-offs. C'est ça la certitude, c'est ce qui va se passer. Ça pouvait attendre une petite semaine non ?"