C'est le feuilleton qui risque d'agiter les semaines à venir. La vente de l'ASSE qui dure depuis bien trop longtemps est de nouveau sur le devant de la scène. Ce lundi soir, Le Progrès nous livre des informations supplémentaires à celles sorties par l'Équipe la semaine passée ainsi que par nos soins.

Des rumeurs qui enflent autour de la vente

Le sujet de la vente de l'ASSE refait surface dans l'actualité stéphanois depuis plus d'un mois. Le 16 octobre dernier, But annonçait la présence de deux nouveaux dossiers sur la table des actionnaires et de KPMG : "Le premier est piloté par un ancien agent de joueurs, qui tente de monter un tour de table et aurait réuni 25 M€ pour le rachat des parts de Roland Romeyer et Bernard Caiazzo. Ceux-ci seraient toutefois sceptiques et considéreraient ce projet un peu trop nébuleux. [...] Mais c'est l'autre projet qui semble aujourd'hui le plus concret, avec là aussi un ancien Vert impliqué. Un consortium d'industriels, pour la plupart locaux, est à sa tête, avec notamment Obut." Dans la foulée, Obut a immédiatement tenu à démentir l'information.

Le 2 novembre dernier, c'est au tour d'Evect d'évoquer ce sujet sensible. Ils donnent alors différentes précisions sur un dossier particulièrement avancé : " Un pool d'investisseurs 100% français a adressé une offre pour le rachat du club en décembre 2022. [...]
Dans ce pool d'investisseurs, on retrouve des profils plutôt jeunes, un conseiller sportif à l'envergure internationale ainsi qu'un actionnaire amoureux des Verts, certains travaillent avec de grands groupes présents au CAC 40 comme Airbus. [...]
Une enveloppe de 80M€ pour mener à bien le projet est évoquée, dont il faudra soustraire la somme pour racheter les parts de Bernard Caïazzo et Roland Romeyer."

Deux projets en concurrence ?

Le 2 novembre dernier, le site EVECT publiait un article faisant part de deux projets en concurrence pour le rachat de l'ASSE :

  • Un pool 100% français d'investisseurs qui a formulé une offre dès décembre 2022. Offre acceptée par les deux actionnaires à l'époque pour une vente dès Janvier 2023, mais le processus a été freiné par un des deux actionnaires via KPMG. D'après EVECT toujours, il ne manquait plus que le closing pour boucler l'affaire il y a plus de 10 jours. Le site parle d'une offre globale de 80 millions d'euros qui comprendraient les parts des actionnaires actuels, un budget mercato et un budget pour éponger certains évènements antérieurs.
  • Un autre projet promu par Bernard Caïazzo, et porté par des américains.

Vente d'ici à la fin d'année ?

La semaine dernière c'est autour de l'Equipe de fourrer le nez dans ce dossier épineux, le 15 novembre 2023. Bernard Lions précise que les deux actionnaires de l'ASSE n'ont plus les moyens de rester à la tête du club très longtemps. Régulièrement "sauvés" par la vente de ses bijoux de familles (Denis Bouanga, Lucas Gourna-Douath, Mahdi Camara, Wesley Fofana, William Saliba etc), et les 16,5 M€ perçus via CVC via la LFP, le modèle arrive au bout. Malgré le travail d'équilibriste de l'expert financier maison alias Jean-François Soucasse, les moyens financiers vont manquer dans les mois à venir.

La vente est devenue une nécessité pour les deux propriétaires de l'ASSE. C'est devenu une évidence. Un dénouement facilité par le déblocage des parts confisquées à Adao Carvalho.

Selon L'Equipe, Roland Romeyer vient de récupérer ces parts pour 2.2 M€. S'il a déjà versé 1.25 M€ à l'État, il doit encore débourser 950.000€ avant le 30 juin 2024. En a-t-il les moyens ? Probablement. Vendre avant cette date butoir l'arrangerait-il ? Fort probable également.

Dans la continuité de son article, l'Equipe évoque deux dossiers de reprise. Le premier, celui évoqué par Evect, est mené par Paulo Tavares. Conseiller Sportif de 59 ans qui exerce dans le milieu du football depuis plus de 20 ans. Le projet intitulé "Panthère Noire" n'aurait pas les faveurs de Roland Romeyer.

Un dossier en pôle position désormais hors-course ?

D'après nos informations que nous avons dévoilé la semaine passé, le projet "Panthère noire" réunit plusieurs investisseurs français d'origine portugaise. Le dossier est concret et les discussions se sont poursuivs entre le pool d’investisseurs et les actionnaires ces tous derniers jours.

L'offre finale devait se situer entre 20 et 30 millions d'euros. Une somme que les deux actionnaires se répartiront. Les responsables du projet ont provisionné une enveloppe financière de 80 millions d’euros, de quoi permettre à l'ASSE de se montrer relativement ambitieuse sur le marché des transferts et structurer différentes branches du club.

Mais ce lundi soir, Le Progrès jette un froid sur ce dossier. Le quotidien régional avance que ce dossier est désormais hors-course : "Autre certitude, la candidature portée par l'ancien agent franco-portugais Paulo Tavares, a été définitivement écartée,  faute de liquidités et ce malgré des négociations débutées il y a plus d'un." Un membre de l'entourage des actionnaires actuels de l'ASSE y va même de sa petite pique : "Il nous a fait perdre trop de temps."

Il a ensuite été rajouté que "Tavares affirme avoir signé deux promesses de vente cet été et assure croire encore en ses chances"

Comme à chaque nouvelle information sur ce sujet épineux depuis de -trop- nombreuses années, il convient de rester sur ses gardes, mesuré et de ne rien prendre pour acquis. Ce dossier n'en est plus à un rebondissement près et devrait sans aucun doute, nous réserver moult surprises. 

Un dossier supplémentaire en bonne position ?

Toujours d'après le progrès, aujourd'hui, deux projets "qui tiennent la route" seraient en pôle position et intéresseraient Roland Romeyer et Bernard Caîazzo. Le journal ne donne néanmoins pas plus de précisions que les suivantes : un projet français et un projet étranger (le même évoqué par EVECT et l'Équipe ?). Une source proche de l'un des deux dossiers évoque même ses ambitions : un projet pour faire rentrer l'ASSE "dans les tops clubs de Ligue 1 à l'instar de l'OM ou de Nice."

Pour rappel, la semaine passée, Bernard Lions évoquait la présence d'un dossier étranger en ces termes : Un repreneur étranger trouvé par KPMG "semble plus crédible". Un projet qui plairait d'avantage à Roland Romeyer malgré que ça soit un projet orienté sur une multipropriété de clubs. Le projet américain évoqué par EVECT le 2 novembre dernier ?

Une course contre la montre pour la vente ?

La vente de l'ASSE traîne en longueur depuis des années à l'ASSE pour différentes raisons : multiples changements d'avis des actionnaires, négociations interrompues, projets refusés, manque de propositions. Mais surtout, les actionnaires n'étaient jusqu'alors pas obligé de vendre car le club arrivait à combler son déficit annuel de 20M d'euros environ grâce aux actifs joueurs du club. Or, le club n'en possède quasiment plus, Bernard Caïazzo refuserait de réinjecter de l'argent dans le club tandis que Roland Romeyer n'en aurait plus la capacité. Dès lors, une solution s'impose : vendre bel et bien le club. Et avant la fin de la saison actuelle de Ligue 2.

"Les copropriétaires souhaitent boucler la vente pour l'ouverture du mercato d'hiver, le 1er janvier. […] Romeyer dispose d'une date butoir un peu plus éloignée. L'État vient de lui rétrocéder pour 2,2 M€ les parts sociales d'Adao Carvalho […] Après avoir versé 1,25 M€, Romeyer doit encore payer 950 000 €, avant le 30 juin 2024. Vendre le club d'ici-là lui permettrait de ne pas débourser cet argent"

Quoiqu'il en soit, l'équipe rappelle que KPMG dispose d'un mandat sur la vente de l'ASSE jusqu'au 31 décembre prochain. Le temps presse pour le cabinet d'audit et de conseil, comme pour les deux actionnaires. Et ce dans l'intérêt du club avant toute chose. Les prochaines semaines pourraient donc être déterminantes, bien qu'il faille toujours prendre les informations sur ce dossier avec recul et des pincettes.