Ancien coordinateur sportif de l'ASSE, Dominique Rocheteau reste une Légende des Verts. Il s'est exprimé cette semaine sur France 5. Retranscription par nos soins.

Dominique Rocheteau sur le surnom de l’Ange Vert : « Oui, il me gonflait sur le moment parce que bon, je n’aimais pas trop et puis bon, si vous posez la question à ma femme, je n’ai jamais été un ange. Après, par la suite, c'est sûr que c’est resté, mais bon finalement, je le vois comme une sorte de reconnaissance, pourquoi pas. »

Sa mère Simone jouait au football : « Pour l’époque, les années 60, les femmes qui jouaient au football… Il n’y avait pas de championnat, il n’y avait pas d’organisation. Elle a créé une équipe, un club. Des matchs, quelques matchs, comme il n’y avait pas assez de monde, des matchs contre des anciens joueurs… Ça n’était pas simple. Je me souviens vaguement, mais il n’y avait pas trop de respect pour ces jeunes femmes qui avaient le courage d’aller sur le terrain. Ce n'était pas évident. C’est pour ça que dans mon bouquin, je parle du football féminin parce que c’est bien, avec l’évolution, on en parle, ça a beaucoup évolué. »

Dominique ROCHETEAU during the League Cup match between Paris and Saint-Etienne at Parc des Princes on January 8, 2020 in Paris, France. (Photo by Anthony Dibon/Icon Sport) - Dominique ROCHETEAU - Parc des Princes - Paris (France)

« J’évoque le chapitre argent dans mon bouquin, l’argent roi maintenant, c’est un peu ça. C’est vrai cette anecdote (qu’il était prêt à jouer gratuitement à son arrivée à l’ASSE). Mon éducation, moi, j'allais jouer à Saint-Étienne pour jouer à Saint-Étienne, pour le plaisir. De là de jouer pour de l’argent ou pour avoir un salaire, c’était loin de mes pensées. Je m’étais fait un petit peu piéger par un journaliste, le côté naïf, je disais que je pouvais jouer sans être payé, sans problème. Et le lendemain, j'avais été repris de volée par les anciens. »

« L’argent roi maintenant… Il n’y a pas que du bon dans l’argent roi parce que l’esprit à changer, sans être critique. Mais ça change tout actuellement dans le football. Et ce serait bien qu’il y ait une meilleure répartition de la richesse du football. Puisqu'il y a énormément d’argent dans le football et il y a le fossé qui se creuse.

Moi, maintenant, je me penche plus sur le foot amateur, sur le football des jeunes, parce que je crois qu’il y a beaucoup de choses à faire. Le fossé se creuse énormément avec le football professionnel. Même si les grands joueurs méritent de gagner beaucoup d’argent, ils font le spectacle… Mais trop c’est trop. Il faut faire attention à l’image du foot qui s’abîme un peu. »

Oswaldo PIAZZA / Dominique ROCHETEAU / Ivan CURKOVIC - 11.09.1979 - Entrainement Saint Etienne
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« Non, je ne regrette pas d’être allé à la Coupe du Monde 1978 parce que moi, à l’époque, j’avais dit dans les médias que c’est vrai qu'une conscience politique, je m’intéressais à ce qu’il se passait. Je discutais d’ailleurs avec Oswaldo Piazza qui était un Argentin à Saint-Étienne. Il n’était pas question de boycotter cette coupe du monde, comme je le pensais aussi au Qatar.

Il fallait aller là-bas parce que le peuple argentin attendait cette coupe du monde, un pays de football. Il fallait aller sur place, en parler et dire ce qui se passait. C’est ce que j’espérais. C’était un peu plus difficile parce qu’on a été vite éliminé et on est vite reparti. »