La LFP attend une somme oscillant autour du milliard selon les dires de son président Labrune. Dans une situation particulière la Ligue a décidé de blinder la procédure de sa consultation. Des proportions jamais atteintes. Disproportionné ?

La quête du milliard

Le prochain appel d’offres pour les droits TV du football français organisé par la LFP comporte plusieurs enjeux importants. L’objectif de la LFP est d’allonger la durée d’exploitation de ces droits. Ainsi, réaliser des gains financiers substantiels, en visant environ un milliard d’euros par saison.

Cette offre intervient après de précédents conflits avec des diffuseurs comme Canal+ et l’entrée d’Amazon. Après la débâcle de Mediapro, Amazon, Canal+ et Free ont obtenu les droits de diffusion jusqu’en 2024. Cependant, le nouvel appel d’offres vise à couvrir la période 2024-2028. Ce processus a des implications économiques pour l’industrie du football, qui espère obtenir des revenus plus élevés qu’auparavant.

Son emblématique diffuseur canal+ ne se positionnera pas sur l’appel d’offre à venir pour la période de 2024-2028.

Une procédure inédite

Dans son édition de ce vendredi, L’Equipe dévoile l’organisation de la LFP. La procédure de consultation n’a jamais été aussi blindée.

« Tout démarrera lundi avec la remise des offres « qualitatives » réclamées à tous les diffuseurs intéressés par la Ligue 1. Ils doivent rendre leur copie à 10 heures. À partir de là, entre 10 heures et 10 h 30, la machine va être lancée et ne s’arrêtera, au mieux, que trente heures plus tard.

Entourés d’huissiers et d’agents de sécurité, ces spécialistes des médias et du marketing vont s’enfermer, sans téléphone ni ordinateur personnel. Installés dans un périmètre sécurisé, sans accès extérieur, ils vont plancher sur les dossiers qui viendront d’être remis. Pour travailler, des ordinateurs vierges, simplement équipés des logiciels Word et Excel, leur seront fournis. […]

sans téléphone ni ordinateur personnel

Pour cette mission à hauts risques, un commando d’experts composé d’employés des services financiers de la LFP, d’un cabinet de consultants extérieur spécialisé dans l’audit et de représentants de Clifford Chance a été monté. Il va noter les garanties financières et autoriser – ou pas – les diffuseurs à répondre à la consultation financière du lendemain. Un candidat pourra être totalement rejeté s’il n’apparaît pas suffisamment solide financièrement ou simplement être autorisé à concourir sur certains lots.

salles de réunion transformées en dortoir

Le soir, pas question pour ces 20 à 22 forçats de rentrer chez eux. Des lits de camp (qui seront ensuite offerts à des associations caritatives) ont été achetés afin qu’ils restent sur place dans des salles de réunion aménagées en dortoirs pour l’occasion.

Une douche sera également à leur disposition. Leur téléphone restera confisqué, mais ils auront pu transmettre au préalable à leurs proches un numéro d’urgence si un drame personnel se produisait à l’extérieur. Ils seront « assignés à résidence » jusqu’au lendemain en fin d’après-midi. […]

Entre 9 h 30 et 10 heures, les candidats ayant remis des offres qualitatives seront informés de leur capacité à participer aux enchères financières qui vont démarrer à 10 heures avec le lot 1 (trois matches, les choix 1, 2 et 4, valorisé par la LFP à 530 M€). Une heure d’enchères est prévue. […]

En fin d’après-midi, on saura si l’ambitieux objectif de Vincent Labrune (800 M€ sur les droits nationaux, en attendant de récolter 200 M€ à l’international) est atteint. Ou si la LFP doit se lancer dans une périlleuse négociation de gré à gré pour tenter de s’en sortir. »

Une situation particulièrement inédite qui en dit long sur la tension qui règne autour des négociations des prochains droits TV attribuées. Les enjeux sont primordiaux pour l’avenir du football français. La LFP pousse ainsi la procédure à des sommets jamais atteints jusque-là.