Jérémie Janot était en live sur le Instagram de Farid Rouas pour y balayer son actualité, mais aussi évidemment ses souvenirs à l'ASSE ! Extraits.
Les derbys
"J'en ai gagné qu'un seul, le 100ᵉ (sic). Quand on remonte en ligue 1 et qu'on joue contre le grand Lyon, celui de Coupet et Juninho, ils sont habitués à jouer ces matchs de ligue des champions, contrairement à nous. C'étaient souvent des matchs fous, où pendant un moment, on prenait le dessus, mais eux, ils avaient l'habitude. Nous, on savait gérer temps forts - temps faibles. D'ailleurs, quand les derbys ont commencé à se rééquilibrer sur le plan des résultats, c'est quand l'ASSE à regoûter régulièrement à la coupe d'Europe. Je suis fier d'avoir joué ces matchs à haute intensité, mais il faut reconnaitre qu'ils étaient plus forts.
Ses inspirations
"Par mon physique, j'étais plus un Pascal Olmeta qu'un Gilles Rousset. D'ailleurs Pascal a été mon agent pendant plusieurs années. Je me suis même intéressé à son fils qui a finalement signé à Lille (ndlr Lisandru Olmeta, formé à Monaco). Mais aussi, je me suis inspiré de Fabien Barthez. J'ai mis le numéro 16 pour lui ! Après à Sainté, j'avais la chance de voir travailler Gregory Coupet. J'ai beaucoup d'admiration pour lui, car c'est un énorme bosseur !"
Stéphane Ruffier
"Quand il arrive, il a 25 ans... la première année qu'il fait chez nous, elle est stratosphérique. C'est un super gardien. La fin de son aventure stéphanoise ? C'est dommage ! Dans une séparation, il faut prendre parti pour personne, car de deux amis, tu finis par te faire deux ennemis. Mais cette séparation est vraiment malheureuse pour tous. En France, il a eu la malchance de tomber sur Lloris et Mandanda. Il ne lui a manqué que la Ligue des Champions pour passer devant, c’est dur d’aller chercher des gardiens qui jouent cette compétition tous les ans. Ça aurait pu bousculer la hiérarchie."
Son rapport avec les ultras
"Je vivais un kiff permanent, je n'étais pas programmé pour jouer en haut. Aujourd'hui avec mon gabarit, je rentre même pas dans un centre de formation. On me disait que j'étais trop petit chaque année. J'adorais rentrer à Geoffroy Guichard. C'était mon stade, les mecs te transcendent. Si tu sais accueillir ce que les supporters te donnent, d'un bon joueur, tu deviens un très bon joueur ! C'est comme le feu, soit il te réchauffe, soit il te brule. Moi, ça me réchauffait !"
Son départ de Valenciennes
"À la fin de la saison, le club est en vente. Ils me font une offre, mais je pose la condition de rester uniquement si Ahmed Kantari continue. Il n'a pas été prolongé en ligue 2 et a repris la réserve. J'ai été droit dans mes bottes et je n'ai donc pas continué l'aventure. Avec la vente, il n'y a plus tous les hommes qui étaient là à mon arrivée (Olivier Guegan, Ahmed Kantari etc...). En fin de saison, j'étais concentré sur le fait de maintenir l'équipe et ça n'a pas été simple. Néanmoins, ma décision était prise, j'avais fait le choix de ne pas rester, sauf si Ahmed (ndlr Kantari) continuait l'aventure, car je lui avais donné ma parole de rester avec lui. En plus, je suis embêté avec mon épaule qui se "déboite" régulièrement, dont la dernière fois à Geoffroy Guichard notamment. Du coup, j'ai une intervention prévue en octobre par rapport à ça !"
La montée de 2004
"Il faut savoir qu'on commence la saison avec une épée de Damoclès puisqu'on est "relégué à titre conservatoire en national parce qu'il manque de l'argent. À cette époque, c'est Roland Romeyer qui met le "Sacma" comme sponsor principal du maillot pour rester en ligue 2. Ensuite, Fred Antonetti avait bâti un groupe homogène avec un état d'esprit exceptionnel. On termine champion alors que cela s'annonçait comme une année délicate. On s'est régalé toute la saison, il y avait un groupe extraordinaire. Peut-être qu'on n'était pas les meilleurs, mais on avait tous un objectif commun. J'avais des tigres avec moi, Hérita Illunga, Vincent Hognon, Stéphane Hernandez... on savait qu'une fois qu'on marquait, ça sentait bon (sic)."
La différence entre un numéro 1 et un numéro 2
"Il y a vraiment une différence entre un numéro 2 et un numéro 1. Un numéro 1, il peut être bon ou mois bon, il peut être en état de grâce total ou vivre des moments vraiment plus durs, mais ça reste un numéro 1. Quand un numéro 2 joue, généralement au début ça se passe toujours bien. Et puis c'est à la longue qu'on voit s'il a l'étoffe d'un numéro 1. Et quand j'étais numéro 2, c'est ce qui m'est arrivé. Mes performances finissaient par décliner. Je n'avais donc pas prouvé encore que je pouvais être un numéro 1. Il y en a plein des numéros 2 qui font un bon intérim de 8-10 matchs où tu te dis qu'il pourrait être aussi performant que le numéro 1, mais c'est faux. Attention, être numéro 2, c'est un métier, ce n'est pas une honte, il te faut dans un club un bon numéro 2"
Les préparateurs mentaux ?
"J'estime qu'en tant qu'entraîneur de gardiens de but, je suis le préparateur mental de mes gardiens. J'ai les garçons tous les jours pendant plusieurs heures donc moi, j'ai l'avance de voir et de vivre au quotidien avec eux contrairement à un préparateur mental. J'ai appris une chose, tu ne gagneras jamais un match sur une causerie, mais sur un mot, tu peux le faire perdre. Il faut toujours bien peser ses mots. C'est pourquoi un préparateur mental, il doit selon moi être toujours avec le groupe pour vraiment bonifier son travail."
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