La saison 2022-2023 de Ligue 2 s’est terminée dans la confusion la plus totale. Dès le début de la rencontre qui oppose Bordeaux à Rodez, les visiteurs ouvrent le score. Un supporter girondin descend du kop et vient bousculer le joueur rhodésien. Le match ne recommencera. Conséquence : Bordeaux et Rodez restent en L2. Annecy est relégué.

Le club haut savoyard n’en démord pas et vie cette relégation comme une véritable injustice. Pour rappel, les joueurs d’Annecy ont formulé une requête par l’intermédiaire de l’UNFP.

« Nous sommes en danger et nous souhaitons vous demander votre aide et votre intervention quant à notre avenir sportif », a écrit Ahmed Kashi, délégué UNFP (syndicat des joueurs), dans un courrier à la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, au président de la Fédération, Philippe Diallo, et à celui de la Ligue, Vincent Labrune.

Nous pourrions donc être nous aussi sanctionnés par la décision de la commission de discipline alors que nous n’avons rien à voir avec cette affaire. Comment l’accepter? » 

Dans son édition du jour, l’Equipe se veut relativement pessimiste quant à la possibilité de voir une Ligue 2 avec 21 équipes :

« La tendance n’est pas à ce que le conseil d’administration de la Ligue exauce le voeu d’Annecy, car elle estime que tout a été fait dans les règles dans ce dossier. D’autant que si elle allait dans ce sens, elle pourrait être retoquée par la FFF, qui en a le pouvoir. Et les clubs de L2 sont, dans l’ensemble, opposés à cette solution.

« Personne ne le veut, opine Bernard Laporte-Fray, président de Pau, d’autant qu’en fin de saison il y aura déjà quatre descentes sportives, ça en ferait une cinquième… » Majorer le nombre de participants à la L2 n’a donc rien d’évident pour les présidents de club, par-delà leur empathie bien naturelle vis-à-vis de la situation du club haut-savoyard. « Je suis d’accord à 100 % avec Annecy, poursuit le dirigeant du club palois. On aurait pu se retrouver dans la même situation. Jouer à 21 serait la moindre des choses. » Directeur général de Grenoble, Max Marty, également représentant des clubs de L2 au sein du conseil d’administration de la LFP, résume cette ambivalence des sentiments.

« Je trouve leur demande moralement légitime, mais il y a un vrai sujet entre le coeur et la raison réglementaire, explique celui qui a porté la requête d’Annecy auprès du CA de la Ligue. Pour les personnes qui ne sont pas directement impliquées dans cette affaire, il semble logique de chercher une solution. On parle, en plus, d’un club qui s’est bien comporté en Coupe de France (demi-finaliste) et qui a donné une bonne image de notre Championnat dans cette compétition. Après, j’ai besoin de comprendre ce que cette demande implique. Il y a une réflexion à mener, avec de la hauteur, d’autant que la décision fera jurisprudence. Et qu’elle ne sera pas simple. Une Ligue 2 à 21 clubs, comment ça va se faire d’un point de vue juridique ? Et quelles en sont les incidences ? » Ce sera tout l’objet du débat du jour. »

A noter, qu’une Ligue 2 à 21 priverait l’ensemble des clubs de 200.000€ de répartition de droits TV.

Le conseil d’administration de la LFP devait se pencher sur le dossier et rendre son verdict.