Niels Nkounkou, véritable phénomène de cette seconde partie de saison, pourrait rester à l’ASSE la saison prochaine. Auteur de six buts et sept passes décisives depuis son arrivée, qu’attendre de la suite de son aventure stéphanoise ?

Une adaptation express

Niels Nkounkou n’a pas mis longtemps pour devenir le chouchou de Geoffroy Guichard. Après une première titularisation compliquée à poste de latéral gauche à Bastia, Batlles décida de le repositionner en tant que piston gauche contre Annecy. Poste qu’il ne quittera plus jusqu’à la fin de la saison.

Un rôle dans lequel Nkounkou s’épanouit pleinement, comme il l’a confié pour ASSE TV : « Aujourd’hui, on va dire que je préfère piston parce que je suis un peu plus projeté vers l’avant. Donc si aujourd’hui, je devais choisir, je dirais piston parce que ça me réussit mieux. » lors de cette même interview, il se confie sur l’importance de revenir en France, chose qui a beaucoup joué dans son adaptation rapide : « Non, je ne pensais pas que ça serait rapide. Après comme j’ai dit à mes agents etc, c’est toujours plus facile quand on est chez soi, dans un pays français, avec des joueurs qui parlent français ou avec des joueurs avec qui j’ai pu jouer. Comme je connaissais un peu certains joueurs, je savais que l’adaptation allait être beaucoup plus simple que dans un pays étranger. Et c’est ce qui marche en ce moment. »

Des qualités faites pour le système Batlles

L’ancien marseillais possède des qualités de vitesse et d’explosivité qui correspondent parfaitement à ce que demande Laurent Batlles à ses pistons. « Depuis petit, j’ai la chance d’avoir de la vitesse et d’être assez puissant et ça me réussit. Donc, je pense que oui offensivement, j’ai des bonnes qualités et il faut que je continue de les travailler. ».

Ses qualités se sont matérialisés par des statistiques impressionnantes pour un joueur arrivé courant janvier : six buts et sept passes décisives. Rarement une recrue aura eu un impact aussi fort et aussi rapide sur l’équipe stéphanoise. La dernière recrue ayant autant impacté les verts à son arrivée, mais dans un style différent, étant sûrement Mathieu Debuchy.

Ses performances remarquables lui ont permis de prendre confiance rapidement en lui : « Oui, il y a eu un déclic parce que quand je suis arrivé, j’étais dans un mood compliqué parce que j’ai eu pas mal d’échecs. Arriver ici et reprendre confiance, ça se voit sur le terrain, je suis beaucoup plus épanoui. Je peux apporter à l’équipe comme ils peuvent m’aider aussi. Donc, je suis très content d’être ici avec ce groupe. ». Cette prise de confiance a pu se remarquer sur certains matchs comme à Grenoble où il marque un but exceptionnel, où toutes ses qualités sont réunies en une action : vitesse, technique à grande vitesse et frappe de balle précise et puissante.

Une seconde saison en vert ?

L’état-major stéphanois possède une option d’achat élevé sur le prêt de Nkounkou. Nul doute qu’ils vont tout faire pour la lever. Le joueur se sent à l’aise et épanouit à Saint-Etienne.

Après un début de carrière instable, il aimerait se poser comme il l’a confié à la LFP : « J’aimerais me fixer dans un projet, ne plus me retrouver dans l’incertitude tous les étés, sans savoir où je vais faire la saison. J’aimerais trouver de la stabilité quelque part. Ces dernières années, j’ai beaucoup bougé, je me suis un peu éparpillé, et maintenant, j’ai envie de me poser. Changer de club joue forcément sur ta tête. Quand tu sais qu’à la fin de la saison, tu ne seras sûrement plus là, que tu vas retourner dans un club où tu ne sais pas si tu vas pouvoir rester même si tu te bats, ça fait cogiter. Ce n’est pas toujours facile à vivre, que ce soit pour moi ou pour mes proches, qui me suivent à chaque fois. ».

Dans le Forez, Niels Nkounkou semble avoir trouvé un environnement qui lui convient pour son épanouissement. Un coach qui a confiance en lui, un public dont il devient le chouchou et surtout un système qui lui convient parfaitement.

Qu’attendre d’une possible deuxième saison en vert ?

Si le piston gauche stéphanois empile les buts et les passes décisives depuis son arrivée, il ne faudra assurément pas en attendre autant de lui sur une saison pleine. Aujourd’hui, tout lui réussit à l’image de son but face au PFC où son centre raté se transforme en frappe exceptionnelle de quarante mètres.

D'ailleurs, Nkounkou n’avait jamais marqué en professionnel avant son arrivée à l’ASSE. Ses statistiques sont donc peut-être en surrégime. Le poste de piston gauche demande beaucoup d’énergie physique et sur les trois derniers matchs, on le sent plus émoussé et moins capable de faire des différences individuellement. Contre Rodez il perd 11 ballons, et contre Guingamp malgré sa belle passe décisive, il perd 12 ballons. Si son aventure stéphanoise continue la saison prochaine, il faudra certainement lui trouver un remplaçant capable de le suppléer sur certains matchs où certaines fins de matchs.

Il devra aussi améliorer un point essentiel pour la saison prochaine : son apport défensif, comme il le concède à la TV du club : « On m’a toujours dit que c’était un championnat où ça se basait plus sur la tactique. Et pour moi, quand je suis arrivé ici, mon objectif, c'était de travailler tactiquement, parce qu’à Everton j’avais ce problème-là. Donc j’ai dit au coach de m’apprendre à défendre, on va dire, mais dans le replacement tactique. ».

Ses courses défensives ne sont pas toujours de la même intensité que ses chevauchées offensives. Mais si Nkounkou possédait la panoplie parfaite du piston, il serait à l’heure d’aujourd’hui loin du Forez…