18 mai 2024
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Histoire des Verts

đź“š XI Type ASSE : 1930-1940

A l’occasion des 90 ans de l’ASSE dont la date de naissance officielle est le 26 juin 1933, nous vous proposons de vous faire découvrir le Onze de chaque décennie. Des années 1930 aux années 2010, parmi les 764 joueurs stéphanois qui ont, un jour, revêtu le maillot vert.

Évidemment, cet exercice est tout ce qu’il y a de plus subjectif et nous ne prétendons pas détenir « la vérité ». Nous nous contentons juste de présenter « notre vérité ».

Chaque semaine, nous publierons un Onze par décennie. Commençons donc par la décennie 1930-1940.

La DĂ©cennie 1930-1940

Lors de cette époque, le dispositif tactique le plus utilisé s’appelait le « WM » soit une équipe qui jouait avec trois défenseurs, deux demis, deux inters et trois attaquants. C’est dans cette configuration que nous vous présentons la formation de l’ASSE suivante :

Llense – Huguet, Calligaris, Casy – Cuissard, Odry – Tax, Beck – R. Alpsteg, Lauer, Rodriguez

 

GARDIEN DE BUT

RENE LLENSE (14 juillet 1913 - 12 mars 2014, 48 matchs de 1938 Ă  1939, de 1940 Ă  1943 et de 1944 Ă  1945)

Le gardien international français vient renforcer l’AS Saint-Etienne l’année de sa montée en première division pour la somme de 120 000 francs. Il est le premier gardien à réaliser le doublé coupe-championnat en 1934 avec Sète. Doté d’une belle détente et de bons réflexes devant le but, il participe à la première saison des Verts au plus haut niveau terminée à une épatante 4e place.

Malheureusement, la seconde guerre mondiale vient briser cet élan. Pour l’anecdote, lors de sa première sélection avec l’équipe de France en tant que Stéphanois contre l’Italie en match amical contre le double champions du monde en titre, il refuse comme tous ses coéquipiers, d’effectuer le salut fasciste à Naples devant tout l’Etat-major de Mussolini.

 

DEFENSEURS

GUY HUGUET (3 août 1923 – 17 juin 1991, 221 matchs, 19 buts de 1945 à 1952)

Guy Huguet était un attaquant reconverti latéral droit qui a fait le bonheur de l’ASSE dont il a été le capitaine. Dur au mal, imposant ses qualités physiques, il remportait souvent ses duels avec l’attaquant qu’il marquait et qui était assuré de passer un après-midi difficile. Il fait partie de l’équipe vice-championne de France en 1946. Il était d’ailleurs absent lors du match pour le titre qui s’est soldé par une cinglante défaite contre Lille (0-8).

Ses performances régulières l’ont mené jusqu’à l’équipe de France où il a été sélectionnés douze fois de 1948 à 1952, qu’il a régulièrement fréquenté avec Antoine Cuissard et René Alpsteg, ses deux acolytes stéphanois habituels.

Il avait également une tête bien faite puisque licencié en droit, il a été, après sa carrière de footballeur, juge d’instruction et conseiller à la cour d’appel de Bourges.

 

ARIDEX CALLIGARIS (23 août 1922 – 25 mai 1993, 133 matchs, 6 buts de 1941-42 et de 1945 à 1949)

Né en Italie, Aridex Calligaris est le deuxième italien à revêtir le maillot vert après le gardien Guido Nestori. Défenseur aux qualités athlétiques, il fait aussi partie de l’équipe de l’ASSE qui a terminé deuxième du championnat de France en 1946.

En partant à la Real Sociedad après son périple stéphanois, il est devenu le premier footballeur italien à jouer en première division espagnole.

 

ARSENE CASY (28 juillet 1911 – 30 août 1980, 240 matches, 1 but de 1937 à 1947)

Arsène Casy était un arrière très rapide (champion d’Alsace du 100 mètres) qui, pendant les dix saisons à l’ASSE n’avait pas d’équivalent à son poste. Il était particulièrement rugueux sur l’homme, à tel point qu’il était craint par tous les attaquants qui devaient l’affronter. Les supporters attendaient avec impatience son signe du doigt montrant un adversaire qu’il n’allait pas tarder à châtier pour lui avoir donné un coup volontaire.

Et, il ratait rarement sa cible. Pendant l’Occupation, il a fait partie des joueurs radiés à vie pour avoir été embauché de manière fictive par les magasins Casino afin de tromper la réglementation anti-professionnalisme en vigueur.

 

DEMIS

ANTOINE CUISSARD (29 juillet 1924 – 3 novembre 1997, 213 matchs, 43 buts de 1944 à 1946 et 1947 à 1952)

Antoine Cuissard est un demi capable de jouer à tous les postes, que ce soit en défense, au milieu ou à l’attaque. Il a été international français 27 fois pour un but. Il est parti une saison à Lorient (1946-47) retrouver sa grand-mère pour l’aider dans son affaire de mareyage familiale. A cette occasion, il a joué dans l’équipe amateure de Lorient, ce qui ne l’a pas empêché de continuer à être sélectionné en bleu, exploit rarissime.

Il est considéré comme un des joueurs stéphanois les plus brillants de l’histoire du club.

 

FERENC ODRY (19 septembre 1908 – 2 juin 1992, 177 matches, 35 buts de 1934 à 1942)

Ferenc Odry est un demi polyvalent capable lui aussi de jouer partout sur le terrain. Il est né en Hongrie, mais il a obtenu la nationalité française et il a été recruté en 1934 avec comme objectif de faire monter le club en D1. Il fait d’ailleurs partie de l’équipe qui a accédé à l’élite en 1938. Il est l’auteur du premier quintuplé en championnat de l’histoire de l’ASSE le 11 novembre 1934 à Roubaix. Son professionnalisme à toute épreuve lui a attiré l’admiration de tous ses coéquipiers qui le citaient en exemple.

INTER

IGNACE TAX (9 avril 1909 – 8 janvier 1977, 175 matchs, 93 buts de 1935 à 1940 et de 1942 à 1945)

L’Autrichien, Ignace Tax, surnommé « le roi des dribbleurs » a été le premier coup d’éclat de Pierre Guichard, arraché pour 50 000 francs au Servette Genève, en difficulté financière en 1935. Il a fait partie de l’équipe nationale d’Autriche, considérée comme la meilleure équipe du monde à cette époque avant qu’elle ne soit dissoute dans l’Allemagne du IIIe Reich.

À Saint-Etienne, véritable maître à jouer des Verts, il s’est attiré l’admiration de tous ses partenaires, stupéfaits par sa technique et sa vivacité. Il était membre de l’équipe qui est montée en D1 et a été le seul buteur contre l’OM le 6 novembre 1938 (1-0) permettant à son équipe d’occuper la première place du championnat de division 1 pour la première fois de l’histoire du club.

 

YVAN BECK (29 octobre 1909 – 2 juin 1963, 107 matchs, 101 buts de 1935 à 1939)

Quand Yvan Beck, né en Yougoslavie, a été recruté à l’ASSE en 1935, il a déjà un palmarès éloquent. Il a été demi-finaliste de la première coupe du monde en Uruguay en 1930 avec son pays d’origine et il a remporté le doublé coupe-championnat avec Sète en 1934. Naturalisé français, il est le premier Stéphanois à revêtir le maillot bleu le 10 octobre 1937. Inter ou attaquant, il a été brillant sur tous les terrains de France malgré sa propension à faire la fête parfois plus que de raison.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est devenu résistant et il a participé à la libération de la ville de Sisteron.

 

ATTAQUANTS

RENE ALPSTEG (3 décembre 1920 – 24 décembre 2001, 292 matchs, 104 buts de 1944 à 1953)

L’attaquant René Alpsteg est un international français qui peut jouer avant-centre ou ailier. Il a été sélectionné 12 fois pour 4 buts. Avec Huguet et Cuissard, ils constituaient une triplette dorée régulièrement appelée en équipe de France.

Doté d’un tir des deux pieds très performant, il est redoutable d’efficacité. Il a été vice-champion de France en 1946 et demi-finaliste de la coupe de France en 1951. Il a inscrit un quadruplé lors de la victoire historique de l’ASSE face à l’OM au Vélodrome (10-3) le 16 septembre 1951. En 1952, un périodique autrichien le considère comme un des quatre meilleurs ailiers d’Europe. Il a terminé sa carrière à l’ASSE avec le brassard de capitaine.

 

JEAN LAUER (21 août 1916 – 27 novembre 1995, 130 matchs, 57 buts de 1943 à 1949)

Lorsqu’il a débuté en D1 en 1935, Jean Lauer est le plus jeune joueur professionnel. Exilé à Metz pendant l’Occupation, il blesse gravement un officier nazi au cours d’un match en 1943, ce qui l’oblige à signer à Saint-Etienne par sécurité. Refusant de jouer dans les équipes fédérales instaurés par le régime de Vichy, il fait partie des joueurs radiés à vie. Résistant notoire, il participe à la libération de Metz.

Après la guerre, il retourne à l’ASSE où il s’impose au sein de l’attaque stéphanoise en étant un élément déterminant. Il n’a pas eu la reconnaissance qu’il aurait dû mériter dans cette équipe qui a évolué en D1 toutes ces années, une anomalie en partie réparée avec une rue qui porte son nom aux abords du stade Geoffroy-Guichard.

 

ATHANASIO (ANTOINE) RODRIGUEZ (152 matches, 94 buts de 1942 Ă  1950)

L’attaquant Athanasio Rodriguez, d’origine espagnole, francisera son prénom en Antoine après sa naturalisation. Il était un ailier au pied gauche d’une précision et d’une efficacité redoutable. Il est peut-être l’attaquant stéphanois le plus talentueux des années 1940, meilleur buteur des Verts de 1946 à 1949 sans discontinuer, auteur d’un sextuplé, d’un quadruplé et de trois triplés sans compter les nombreux doublés. Il enchantait les spectateurs du stade Geoffroy-Guichard estomaqués par ses buts parfois venus d’ailleurs.

 

ENTRAINEUR

IGNACE TAX (9 avril 1909 – 8 janvier 1977, 205 matchs, 1943-1950)

En plus d’avoir été un brillant joueur dans les années 1930, Ignace Tax a également été l’entraîneur de l’AS Saint-Etienne pendant sept ans. Il a remplacé Emile Cabannes en 1943 et a réussi à emmener son équipe à la seconde place du championnat de France en 1946. La suite a été moins flamboyante pour l’Autrichien, naturalisé français, mais faute de moyens, il n’a pas pu faire de miracles dans un club miné par les soucis financiers. Il sera remplacé par Jean Snella en 1950 qui lui permettra d’acquérir ses premiers titres.

Néanmoins, on peut affirmer que Tax a été un des hommes essentiels des débuts du professionnalisme à l’ASSE.

 

A suivre le Onze de la décennie 1950

By Albert Pilia

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