La Ligue 2 devait être équipée du VAR (arbitrage assisté par la vidéo) dès cette saison. Une décision prise il y a plusieurs mois afin de « sécuriser » les décisions arbitrales de l’anti-chambre de la Ligue 1. Toutefois, ce projet ne devrait pas voir le jour…

Si la LFP avait attendu la saison 2024-2025 pour lancer le VAR en Ligue 2, c’était en raison du coût assez élevé du dispositif. Celui-ci revenait à 5,9 millions d’euros par an, plus 1,8 million pour la Goal Line Technology, soit un total avoisinant les 8 millions d’euros annuels. Durant les saisons précédentes, le Covid, l’arrêt des championnats et la faillite de Mediapro n’avaient pas encouragé à engager des dépenses supplémentaires.

La version du VAR pour la Ligue 2 était d’ailleurs légèrement moins onéreuse que celle de l’élite. En Ligue 1, il y avait deux arbitres VAR et deux techniciens, tandis qu’en Ligue 2, il n’y aurait dû y avoir qu’un seul technicien.

Le dossier des droits TV encore au centre des débats

Depuis, Vincent Labrune et la LFP ont été douchés par les revenus générés par le nouvel appel d’offre pour la diffusion du football français sur la période 2024/2029. Alors que que les dirigeants du football professionnel français attendaient initialement un milliard, puis finalement 700 millions d’euros, ce ne seront que 500 millions qui entreront dans les caisses de la LFP… Et encore, la somme ne sera pas intégralement versée à la Ligue puisqu’une partie partira du côté de CVC, une société d’investissement qui a réussi à s’adjuger 13% des revenus de la filière commerciale de la LFP à vie en échange d’une entrée dans le capital de cette dernière à hauteur de 1,5 milliard d’euros.

Droits TV : Plus de 200 millions d’euros s’évaporent…

Au final, ce sont entre 200 et 250 millions d’euros qui seront soustraits aux 540 millions d’euros initiaux. En plus de CVC, plusieurs autres contributions seront en effet à verser. Comme le rappelait le journal L’Équipe il y a peu, il y aura les « 5 % de la taxe Buffet qui porteront sur l’ensemble des droits TV (les 540 M€ domestiques et les 160 M€ internationaux). La FFF recevra, elle, 2,5 % (a minima 14,2 M€) selon les termes de la convention LFP-FFF. Un versement auquel s’ajouteront les contributions versées aux différents syndicats : entre 5 et 7 M€ pour les joueurs, environ 760 000€ pour les entraîneurs, 1,1 M€ pour les clubs et 900 000 € aux familles, plus la quote-part de la L2. Sans compter les 7,3 M€ du remboursement du crédit-bail pour le nouveau siège de la Ligue, plus les coûts de fonctionnement de l’instance et de sa filiale. »

L’arbitrage directement impacté !

C’est donc un gâteau de 300 à 350 millions d’euros que vont devoir se partager les clubs. La LFP se voit obligée de procéder à des coupes drastiques dans son budget. Le VAR en Ligue 2 fait clairement partie de ces dépenses qui ne sont pas indispensables. Rien n’est encore décidé, mais tous les présidents de Ligue 2 s’y préparent. Jean-Pierre Caillot, président de Reims, a d’ailleurs évoqué cette possibilité dans une interview accordée à L’Équipe le 8 juillet. Interrogé sur les économies possibles pour le football professionnel français, il s’est interrogé : « Le VAR, ça coûte beaucoup d’argent. Est-ce qu’il faut le continuer ? ». La Ligue semble désormais avoir une idée plus précise sur le sujet. Selon Le Parisien, la LFP a décidé le report du projet pour la saison 2024/2025. L’arbitrage et la Ligue 2 subiraient ainsi directement les conséquences de la baisse des droits TV. Reste à savoir si le VAR, par ailleurs décrié, arrivera un jour en Ligue 2…