À ce jour, les droits TV pour la période 2024-2029 ne sont pas attribués. La LFP dispose de deux options sur la table... Une troisième est attendue. Pendant ce temps, la réflexion porte sur le train de vie de la Ligue de Football Professionnel. De radicales décisions pourraient être prises...
Jean-Pierre Caillot, président du Stade de Reims, l'affirme : "La situation est préoccupante". Celui qui préside le collège des présidents de L1 dénonce une situation d'incertitude mais veut croire dans les solutions qui peuvent s'ouvrir à eux. Alors que deux propositions sont sur la table, une troisième est attendue.
Deux offres et une troisième attendue !
La première offre est celle de DAZN qui propose 375 millions d'euros contre 8 des 9 rencontres de Ligue 1, dont les 10 meilleurs matches de la saison. Dans le journal L'Equipe, Jean-Pierre Caillot ne ferme pas cette porte, mais expose ses craintes :
"L'option DAZN n'est pas pire qu'autre chose, mais en termes de garanties, cela fait trop penser à ce qui a pu arriver dans le passé (la défaillance de Mediapro, en 2020)... Si c'était DAZN, il faudrait que les garanties soient beaucoup plus certaines que celles que l'on a aujourd'hui. Il faudrait avoir des garanties de l'actionnaire majeur, ce qui n'est pas le cas. Aujourd'hui, les garanties apportées ne satisfont pas les présidents de club. 375 millions d'euros par an, plus un match à vendre, cela permettrait peut-être de tourner autour de 500 millions. Ce n'est pas les 700 millions attendus, mais ce serait quand même possible."
L'option 2 est celle qui mène à une chaîne proposée par la LFP en non-exclusivité aux FAI et autres distributeurs. JP Caillot nuance toutefois : "Avec la chaîne, il va falloir un peu de temps pour qu'elle ramène de la ressource. Cela fait aussi partie des réflexions. En termes de trésorerie, les clubs veulent être rassurés."
La dernière option n'est pour le moment pas sur la table, il s'agit d'une offre de BeIN Sports. A ce jour, la chaîne Qatarienne n'est pas sortie du bois. Elle pourrait attendre le tout dernier moment avec une offre largement en-dessous des attentes, mais suffisamment élevée pour coiffer DAZN et soulager la LFP.
La LFP va devoir procéder à des coupes franches dans son budget !
De toute évidence, la LFP en a fini de vivre dans l'opulence. Jean-Pierre Caillot ose même remettre en question certains choix qui aujourd'hui coûtent très cher à la Ligue :
"La commercialisation des droits télévisés vit une crise mondiale, comme on le sait. Aujourd'hui, il faut peut-être revoir toute l'organisation, en tout cas une bonne partie de l'organisation du football. Pendant des années, les droits télé ont fait que le football a vécu un peu dans l'opulence.
Le VAR, ça coûte beaucoup d'argent. Est-ce qu'il faut le continuer ? On donne des sommes importantes à plein d'autres familles (joueurs, entraîneurs, syndicats...). On est toujours critiqués, mais on verse beaucoup de contributions. Il y a un moment, il faut que tout le monde se serre la ceinture. Il n'y a pas que les clubs et les présidents qui vont assumer. Des clubs avec des capitaux traditionnels n'ont plus les moyens de supporter tout ça. On a aussi une convention avec la Fédération (14,2 millions d'euros minimum sur les droits télé). Il faut peut-être en rediscuter. Ce qui était prévu avec un certain budget ne peut pas être identique aujourd'hui. C'est en chef d'entreprise que je réagis. À partir du moment où tu es en crise ou que tu peux l'être, il faut remettre en question ce qui a été fait par le passé."