Le football professionnel français traverse une période critique, marquée par une baisse significative des revenus liés aux droits audiovisuels. Le syndicat Foot Unis a publié un baromètre réalisé par le cabinet Accuracy pour mettre en lumière l'impact économique et social de cette crise, qui menace l'ensemble de la filière. En réduisant les recettes des clubs de 25 % pour la période 2024-2029, cette situation pourrait entraîner des pertes d'emplois massives, notamment dans les équipes les plus fragiles.

Un écosystème en péril

Selon les données du baromètre, le football professionnel contribue annuellement à hauteur de 5,3 milliards d’euros à l’économie française, avec près de 40 000 emplois dépendant directement ou indirectement de son activité. Les droits TV, qui représentent plus du tiers des revenus de nombreux clubs, ont été renégociés pour un montant annuel d’environ 500 millions d’euros, contre 624 millions auparavant. Cette baisse affectera particulièrement les clubs de Ligue 2 et National, souvent dépendants de petits investisseurs locaux.

« Dans les clubs de tête comme le PSG ou l’OM, les actionnaires pourront compenser ces pertes. Mais pour les équipes moins fortunées, les conséquences risquent d’être lourdes, à commencer par une réduction des effectifs ou une baisse de la compétitivité sportive », explique Jérémie Israel, analyste du cabinet Accuracy. En effet, ces contraintes budgétaires créent un cercle vicieux : moins d’investissements dans les joueurs réduisent les chances de maintien, ce qui impacte les revenus globaux des clubs.

Football : Des répercussions multiples

La baisse des droits TV affectera également le financement du sport amateur et les initiatives de responsabilité sociétale des clubs, comme le soutien à des projets caritatifs ou environnementaux. Le Stade Rennais, par exemple, voit sa stratégie RSE menacée, tout comme les actions locales bénéficiant à plus d’un million de personnes.

Des pistes pour rebondir

Face à ces défis, Foot Unis plaide pour une réduction des charges sociales afin de renforcer la compétitivité des clubs français à l’échelle européenne. Le syndicat recommande également une lutte accrue contre le piratage, responsable d'une partie des pertes de valeur des droits audiovisuels. Enfin, la diversification des revenus – notamment par une augmentation des recettes de billetterie et de sponsoring local – pourrait offrir des solutions à moyen terme.

Le football professionnel français, en tant que moteur économique et social, ne peut se permettre de flancher. Il appartient aux instances dirigeantes et aux parlementaires de travailler de concert pour sauver cet écosystème crucial, qui fait vivre des milliers de familles à travers le pays.