La Ligue de football professionnel et DAZN poursuivent leurs négociations sous l’égide du tribunal de commerce. La médiation, qui devait initialement se conclure le 31 mars, a été repoussée au 15 avril, dans l’espoir de sauver un contrat qui menace d’imploser.

La tension reste palpable entre la Ligue de football professionnel (LFP) et son principal diffuseur, DAZN. Selon les informations du journal L'Équipe, la médiation engagée depuis plus d’un mois pour tenter de résoudre un conflit majeur autour des droits TV de la Ligue 1 a une nouvelle fois été prolongée. Initialement prévue pour se clore fin mars, elle devait déboucher sur une décision ce vendredi 11 avril. Finalement, les discussions vont se poursuivre jusqu’au 15 avril, date fixée par le médiateur mandaté par la justice pour parvenir à un éventuel accord définitif.

Cette prolongation traduit la complexité du dossier et l’impasse dans laquelle se trouvent actuellement les deux parties. Pour rappel, DAZN, qui détient les droits de diffusion de 8 matches sur 9 chaque journée de Ligue 1 pour un montant moyen de 375 M€ par an, a engagé une procédure judiciaire contre la LFP. Le diffuseur réclame 573 millions d’euros à la Ligue pour « manquement observé » et « tromperie sur la marchandise ».

Un contrat plombé par les pertes colossales de DAZN

Si DAZN a décidé de frapper fort devant la justice, c’est que ses comptes virent au rouge vif. Toujours selon L'Équipe, le médiateur a prévenu les clubs que le groupe audiovisuel enregistrerait entre 200 et 250 millions d’euros de pertes sur la seule saison 2024-2025. Une situation intenable qui pousse DAZN à réclamer une baisse significative de la valeur de son contrat, menaçant même de se retirer de la diffusion de la Ligue 1 dès la fin de saison si ses demandes ne sont pas entendues.

Le business model du diffuseur est clairement mis à mal : avec seulement 500 000 abonnés en France selon les estimations, les recettes générées (environ 120 M€) ne permettent pas d’absorber les coûts astronomiques liés aux droits TV et aux frais de production.

La LFP dans une position délicate, l’écosystème menacé

Face à cette situation, la LFP ne dispose que de peu de marges de manœuvre. Une éventuelle révision du contrat pourrait créer un dangereux précédent et ouvrir la voie à d'autres demandes, notamment de la part de beIN Sports, détenteur de la neuvième affiche hebdomadaire, qui pourrait réclamer un traitement équivalent si DAZN obtenait satisfaction.

Les clubs, eux, observent l’évolution de la situation avec inquiétude. Le financement du football professionnel dépend largement des droits audiovisuels, et une sortie de DAZN du paysage médiatique représenterait un tremblement de terre pour l’économie du championnat. Pour l’heure, les présidents de Ligue 1 restent en attente d’une décision, sans ligne claire quant à la suite à donner.

Le 15 avril s’annonce donc comme un tournant décisif pour l’avenir de la Ligue 1 à la télévision. En cas d’échec de la médiation, la LFP devra se résoudre à envisager un plan B, avec tous les risques juridiques et financiers que cela implique.