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4 février 2004

Demi-finale de coupe de la Ligue

ASSE-Sochaux 2-3 après prolongation

Le coup est passé si près !

L’ASSE QUALIFIEE POUR LES DEMI-FINALES DE LA COUPE DE LA LIGUE

Après seulement deux saisons en ligue 1, l’AS Saint-Etienne est redescendue en ligue 2 en 2001 et elle a vécu depuis deux années de galère. Le 29 janvier 2003, elle subissait une humiliante défaite à Geoffroy-Guichard face à Gueugnon (0-3) qui la scotchait à la dernière place du championnat de ligue 2  avec de réelles inquiétudes pour l’avenir du club. Toutefois, Un an plus tard, jour pour jour, elle est en train de revivre. Les Verts de Frédéric Antonetti, au club depuis octobre 2001 et qui a enfin trouvé la bonne formule, jouent la montée à l’étage supérieur. Second ex-aequo avec Amiens après 22 journées, ils pointent à 4 points du leader Istres qu’ils ont en ligne de mire.

Preuve de ce renouveau renversant, l’ASSE réalise un excellent parcours en coupe de la ligue. Elle a éliminé Rouen (1-0), Beauvais (1-0), équipes de L2, puis Lille (3-2) et Nice (2-0), des pensionnaires de L1 pour se retrouver en demi-finales de cette compétition pour la première fois de son histoire, elle qui n’avait jamais fait mieux qu’un quart de finale en 2001 et 2003. Elle affronte Sochaux, autre représentant de l’élite, que le tirage au sort lui a permis de recevoir dans son antre, le stade Geoffroy-Guichard.

Néanmoins, les Sochaliens sont d’un calibre bien supérieur aux adversaires des tours précédents. Ils sont 4e de la ligue 1 et ils sont toujours qualifiés en coupe de l’UEFA où ils ont éliminés les allemands du Borussia Dortmund en 32e de finale avec un cinglant 4-0 au match retour dans le Doubs. Le week-end précédent la rencontre dans le Forez, les Sochaliens ont battu l’Olympique de Marseille de Didier Drogba 2-1 au stade Bonal. C’est donc sûrs de leurs forces qu’ils viennent dans le Chaudron pour venir chercher une qualification en finale.

UNE ENTAME DE REVE

33 665 spectateurs ont pris place dans les gradins pour une soirée qui s’annonce déjà bouillante. Il s’agit du record pour une rencontre de coupe de la ligue à domicile pour les Verts et à priori, il ne sera jamais battu. Le kop sud a déployé un magnifique tifo, un cœur rouge qui parait animé, et que les Green Angels demande de faire « vibrer jusqu’à Paris ». MAGNIFIQUE ! Un des plus beaux tifos qu’il m’ait été donné de voir ! Lorsque les Stéphanois entrent sur la pelouse sous la conduite de leur capitaine Patrice Carteron, ils ne peuvent qu’être transportés par cette ambiance magique. Carteron n’aurait pas dû jouer ce match. Cantonné au rôle de remplaçant ces dernières semaines au profit du guerrier Damien Bridonneau, il s’acquittait de sa nouvelle fonction de grand frère du mieux qu’il pouvait, qu’il accomplissait avec professionnalisme et générosité. Mais Bridonneau comme Vincent Hognon sont suspendus pour cette demi-finale et c’est donc tout naturellement Carteron qui a repris sa place dans le couloir droit avec le brassard en plus.

Signe du destin, à la 18e minute, il sollicite un une-deux côté droit avec Fabrice Jau qui lui remet dans la course et alors qu’il vient d’entrer dans la surface de réparation, il décoche un tir rasant du droit imparable qui permet à l’ASSE d’ouvrir le score. Ivre de bonheur, il se précipite vers le bord du terrain bientôt suivi par tous ses partenaires venus le féliciter.

Le stade, déjà à l’unisson de son équipe, explose de joie avec ce premier but. Mais ce n’est rien en comparaison de ce qui va suivre. A la 21e minute, Mickael Citony s’échappe côté gauche, résiste à son défenseur et décoche à l’aide d’une glissade désespérée un centre au cordeau dans la surface pour Lilian Compan. L’attaquant stéphanois s’élève plus haut que le défenseur sochalien et d’une tête piquée, décroisée, il trompe l’infortuné gardien adverse qui ne peut que constater les dégâts. Il inscrit le 2e but qui fait entrer le stade en fusion. Une telle communion entre le public et ses joueurs fera dire à Frédéric Antonetti que ce soir-là, il a senti la terre trembler sous ses pieds.

DU REVE A LA REALITE

Pendant 40 minutes, on ne voit qu’une seule équipe sur le terrain. Malheureusement, les Verts n’en ont pas profité pour achever définitivement les Lionceaux qui arrivent à réduire la marque peu avant la mi-temps sur un coup franc indirect que Stéphane Hernandez n’arrive pas à repousser de la tête. Jérémie Janot qui voyait son défenseur intervenir n’a pas esquissé le moindre geste. La pause est ainsi atteinte sur ce court avantage mais on sent déjà que la 2e mi-temps sera un tout autre match.

D’ailleurs, Sochaux égalise vers l’heure de jeu suite à un ballon perdu au milieu de terrain dont profite Oruma qui va crucifier les Stéphanois. Les visiteurs avaient eu une minute auparavant une occasion en or quand Frau, parti à la limite du hors-jeu s’est présenté seul devant Janot. Il a complètement raté sa frappe. La dernière demi-heure est à sens unique mais Saint-Etienne ne rompt pas. Si les hommes de Guy Lacombe font tout ce qui est en leur pouvoir pour s’éviter les prolongations, c’est sans compter sur Jérémie Janot qui a longtemps retardé l’échéance. L’ASSE a eu toutefois une belle opportunité à la 88e minute sur une frappe croisée à ras-de-terre de Compan bien captée par le portier doubiste qui s’est bien détendu.

Le coup de poignard arrive à la 103e minute, Oruma, encore lui, signe le doublé qui semble envoyer son équipe en finale. Les Verts vont tout tenter pour revenir notamment avec un retourné de Lawrence Quaye, entré à la place de Nicolas Marin à la 75e minute, magnifiquement détourné par le gardien sochalien à la 109e minute. A la 116e minute, Sablé reprend de la tête un coup-franc de Jau mais le cadre se dérobe alors que le but était vide, déserté par le portier adverse parti aux fraises.

La marque n’évoluera plus mais le public, pas rancunier, fait un triomphe à son équipe qui a su porter si haut ses couleurs malgré la défaite.

Un match inoubliable !

En Images

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Article rédigé par Albert Pilia