Depuis plusieurs mois, la FFF et la LFP planchent sur un projet visant à octroyer davantage de temps de jeu aux jeunes des centres de formation qui bien souvent s'entraînent avec les pros sans pour autant bénéficier de beaucoup de présence sur les pelouses. Une nouvelle compétition devrait ainsi voir le jour...

Maxence Rivera, lors du dernier déplacement de l'ASSE à Bastia, n'a pas foulé la pelouse du stade Furiani. Toutefois, le lendemain, il était aligné par Razik Nedder en N3 pour affronter Ain Sud (victoire 3-0). Le jeune Rivera a joué toute la rencontre après avoir donné son accord à son coach pour être aligné malgré un aller-retour en Corse toujours fatiguant.

Une situation qui a permis à l'ailier de 21 ans de collecter du temps de jeu et de ne pas ressortir du week-end avec la frustration de s'être entraîné sans l'aboutissement de la compétition.

De futurs talents condamnés au banc ?

Toutefois, une telle organisation n'est pas toujours possible, que ce soit logistiquement ou tout simplement physiquement. Il est parfois difficile d'imposer ou de proposer à un jeune joueur du centre, qui a effectué des centaines de kilomètres avec les professionnels, de reprendre du service dès le lendemain sur les terrains de N3 ou de N2. Ainsi, ces jeunes talents, suffisamment en vue pour être appelés par le coach des pros, mais pas assez pour tenir un rôle central dans l'équipe 1, sont privés de compétition alors que le nerf de la progression demeure le temps de jeu en match officiel.

La LFP et la FFF ont donc imaginé une solution qui permettrait à ces joueurs d'obtenir du temps de jeu dans le cadre de rencontres de haut niveau. Raymond Domenech, président de l'UNECATEF, le syndicat des entraîneurs français, expliquait à L'Equipe en janvier dernier, "On en a débattu avec les entraîneurs des centres de formation. Ils y sont favorables, car cela permet de jouer en milieu de semaine ou à n'importe quel moment. Ils sont sûrs de pouvoir faire jouer leurs jeunes régulièrement. Aujourd'hui, beaucoup d'entre eux s'entraînent avec les pros, mais ne jouent pratiquement plus. Cela rajoute une possibilité pour eux."

Un challenge des centres de formation va naître !

L'idée de cette compétition ne permettra pas qu'une approche quantitative de la problématique. au-delà des minutes jouées par ces jeunes talents, ils pourront également se confronter au cours de rencontres plus rythmées, avec un niveau technique plus élevé que dans les championnats de N2 ou N3 où les réserves professionnelles cohabitent avec des équipes premières aux joueurs plus aguerris et plus âgés.

Si le projet paraît séduisant, Domenech tempère : "Il n'y a pas de vérité absolue. Mais bien jouer, jouer vite, avoir de l'engagement, pouvoir mettre en place des schémas, construire quelque chose sans avoir forcément l'optique d'un résultat, ça peut être intéressant. Je ne dis pas que c'est la meilleure solution, mais c'est peut-être la moins mauvaise."

À quoi ressemblerait une telle compétition en termes d'organisation ? Domenech répond là encore : "Pour moi, le mieux est d'opter pour une formule géographique, afin d'éviter de faire trop de déplacements."

Une sage position à laquelle la FFF et la LFP ont semblé adhérer puisque nous apprenions hier, via L'Equipe, que cette compétition verrait bien le jour la saison prochaine. Les matches de ce challenge pour les centres de formation professionnels auront lieu en début de semaine. Le quotidien rajoute que "l'épreuve se déroulera en deux temps avec une phase de poules puis une phase à élimination avec demi-finales et finale. Des détails restent à finaliser, notamment savoir combien de jeunes U19, U21 et U23 peuvent l'intégrer mais aussi des aspects techniques comme la diffusion et le tracking permettant de suivre et enregistrer les données athlétiques des joueurs en matches."

À noter que seuls les centre de formation de L1 et L2 classés en catégorie 1 ou prestige pourront participer à cette compétition.